Impossible de ne pas avoir remarqué qu'à notre époque, la protection de l'environnement a pris une place considérable, sinon prépondérante, dans notre vie de tous les jours. Depuis déjà bien des années nous avons appris à trier nos déchets, en les jetant dans la poubelle jaune ou verte. Toutes sortes d'automatismes se mettent progressivement en place pour protéger la planète, que cela soit par le biais de véhicules électriques, du recyclage, du réemploi et bien sûr du tri de nos déchets.
Au Pays basque, beaucoup d'entreprises ont mis en place leur propre charte RSE. Cette Responsabilité Sociétale des Entreprises est une loi qui demande aux entreprises de prendre en compte l’intégration volontaire des préoccupations sociales et écologiques des entreprises à leurs activités commerciales et leurs relations avec leurs parties prenantes. Bien qu'à l'heure actuelle cette loi ne concerne que les sociétés cotées en bourse, bon nombre de PME, voire même TPE, adoptent des automatismes servant les intérêts de la planète.
Mais il ne faut pas non plus oublier que chaque citoyen peut lui aussi apporter sa pierre à l'édifice. Bon nombre d'entre eux ont déjà adopté des comportements quotidiens agissant en faveur de la protection de l'environnement en roulant électrique (voiture ou vélos) ou encore en achetant des produits recyclés par exemple. La prochaine étape fixée par la loi AGEC (loi anti gaspillage et économie circulaire) du 10 février 2020 se focalise sur les biodéchets.
Qu'est-ce qu'un biodéchet ?
Si l'on s'en tient à la loi, l'article L.541-1-1 du code l'environnement définit le biodéchet comme suit : « Les déchets non dangereux biodégradables de jardin ou de parc, les déchets alimentaires ou de cuisine provenant des ménages, des bureaux, des restaurants, du commerce de gros, des cantines, des traiteurs ou des magasins de vente au détail, ainsi que les déchets comparables provenant des usines de transformation de denrées alimentaires. »
Pour résumer, vous avez deux types de déchets organiques biodégradables, à savoir les restes dits de table ou de cuisine puis les déchets verts comme les feuilles mortes, les résidus de l'entretien d'un jardin.
Si l'obligation du tri des biodéchets est appliquée depuis 2012 pour les producteurs de plus de 120 tonnes par an et en 2016 pour ceux qui rejettent plus de 10 tonnes par an, l'échéance pour les autres entreprises mais aussi pour les particuliers est fixée au 31 décembre 2023. C'est là que l’entreprise BioclimaKit, fondée en 2021 par Nicolas Senié, entre dans la danse en proposant de jardiner de manière écoresponsable.
Composter en jardinant
Cet ancien ingénieur qualité chez Décathlon a profité du confinement pour développer son concept de compostage. Aujourd'hui, BioclimaKit ambitionne de « réduire de 30% la taille de nos poubelles, valoriser nos biodéchets en compost pour faire pousser la nature et la biodiversité autour de nous. » Et pour ce faire, l’entreprise « éco-conçoit, fabrique et commercialise des solutions low-tech innovantes pour intégrer le compostage à notre mode vie. »
Fin 2022, Nicolas s'est entouré de deux nouveaux collaborateurs pour l'aider dans l'aventure BioclimaKit. Ainsi, Axel, compagnon menuisier, et Ilana, cheffe de projet, sont venus prêter main forte au fondateur pour développer l'activité. Mais le besoin en personnel se fait sentir...
COUP DE POUCE
Il est aujourd'hui indispensable de soutenir les personnes qui œuvrent pour la planète, et surtout pour l'avenir de l'humanité. Ainsi, BioclimaKit fait appel à tous, au travers d'une campagne de crowdfunding, dans le but de pouvoir embaucher un nouveau collaborateur. « Notre campagne de crowdfunding Ulule vise à apporter des solutions de compostage concrètes pour les foyers vivants en appartement. La Loi Agec rendra le tri des biodéchets obligatoire pour tous dès le 1er janvier 2024. Nous croyons fermement que chaque petit geste compte et que, collectivement, nous pouvons apporter un changement significatif dans notre communauté. Cette campagne de financement nous permettra de financer notre tout premier CDI ! »
Cette opération débutera le 18 septembre 2023 et toute participation est la bienvenue. Et comme les trois collaborateurs le précisent : « Notre campagne représente bien plus qu'une simple collecte de fonds ; elle est le reflet d'une vision audacieuse pour un avenir plus durable et engagé. »
Le lien de la campagne Ulule : Cliquez ici
Des poubelles moins remplies
Le kit développé par Nicolas Senié, capable de reproduire un écosystème naturel, permet à tous de réduire l'empreinte carbone, au travers d'une simple action : le compostage. Et au vu de l'image peu ragoutante que renvoie ce type de méthode, BioclimaKit a créé des produits sur-mesure en bois qui intègre parfaitement les différents décors ou agencements en place.
De plus, et le contraire nous aurait étonné, tous les matériaux utilisés sont Made in France, voire même Pays basque. Les émissions de Co² étant la préoccupation première de BioclimaKit, l'entreprise, tout comme les produits qu'elle développe affichent un bilan carbone efficient.
Trois questions à BioclimaKit
En quoi consiste pour le particulier et le professionnel la future loi concernant le tri des biodéchets ?
La loi AGEC impose le TRI à la source des biodéchets. Il y a globalement 2 filières :
1/ Filière de collecte, à savoir une poubelle supplémentaire (souvent marron), une collecte en camion poubelle et une valorisation en compost sur une plateforme dédiée.
2/ Filière P-Gprox (Prévention et Gestion de Proximité des Biodéchets), à savoir que dans ce cas, la matière organique est valorisée sur place.
Les intérêts sont la réduction d'émission de CO2 car il n'y a pas de logistique. L'implication des producteurs de biodéchets dans la valorisation en compost génère une responsabilité et un lien social, l'occasion de faire naître des projets de végétalisation.
C'est bien sûr dans cette filière que nous inscrivons notre démarche en apportant une solution où le compost créé est directement utilisé dans le bac qui l'accueille. C'est ce qui fait notre particularité et apporte une différence par rapport aux solutions existantes (lombricomposteur, bokashi, etc...). Notre solution est particulièrement adaptée aux balcons, toits d'immeubles, cours intérieures, etc...
Il faut savoir que c'est à chaque municipalité ou à la communauté d'agglomération de choisir la politique qu'elle veut mettre en œuvre (Collecte porte à porte ou P-Gprox) pour ses citoyens.
Pour les entreprises, le contexte est différent. Une entreprise est responsable du traitement des déchets qu'elle émet. C'est donc à elle de mettre en œuvre la solution qui est adaptée. Dans certains cas particuliers, les entreprises peuvent rentrer dans le même dispositif que les particuliers.
Comment vous est venue cette idée ?
Tout part d'un constat, l'Accord de Paris a fixé un objectif : limiter la hausse de la température en-dessous de 2C° d'ici la fin du siècle. Pour y arriver, nous devons réduire nos émissions de gaz à effet de serre, et passer de 9,5 t de CO² à 2 t de CO² par an et par habitant d'ici 2050.
C'est un changement total de mode de vie qu'il faut opérer. Énergie, mobilité et consommation sont au cœur des préoccupations et peuvent nous décourager. Nicolas, après voir passé 14 année en tant qu'ingénieur produit chez Décathlon décide de se lancer un défi ambitieux, à savoir sensibiliser par l'action au changement de mode de vie par un geste simple et quotidien : le compostage. Le retour à l'essentiel, à la nature, à la terre était un besoin profond.
Nous participons chaque jour à réduire la taille de nos poubelles, valoriser nos biodéchets en compost pour faire pousser la nature et la biodiversité autour de nous. C'est beaucoup de travail et de bonne humeur !
Au -delà de l'embauche prévue, quels sont vos projets à court terme ?
Notre objectif dans les prochains mois est de développer un nouveau produit : la Worm'Oya box. C'est un produit qui regroupe un lombricomposteur à enterrer (pour nourrir sa terre et valoriser ses biodéchets) ainsi qu'un Oya (pour hydrater ses plantes). La box parfaite pour maintenir ses plantes en bonne santé.
Les fonds de la campagne vont nous permettre de créer un prototype de packaging éco-responsable afin que ce produit soit commercialisé dans les prochains mois chez des revendeurs tels que Nature & Découverte, Jardiland, Botanic...
Nous souhaitons également participer au Salon World Impact Summit en mars prochain. C'est un salon qui présente des acteurs qui ont des solutions à impact positif pour la transition écologique. Nos solutions de compostage ont un impact positif et nous souhaitons être plus présents sur ce type d'événement. Les fonds nous permettront d'avoir un stand à cet événement à Bordeaux.
En janvier prochain nous souhaitons embaucher un(e) alternance en communication mais aussi embaucher Ilana en CDI, qui s'occupe de toute la partie commerciale et marketing de l'entreprise.
COUP DE POUCE
Afin de toucher le plus de monde possible et ainsi de faire connaître l'initiative de BioclimaKit au grand public, Nicolas Senié et ses deux collaborateurs méritent des coups de pouce de notre part. Comment ? N’hésitez pas à relayer cet article auprès de vos contacts et via vos réseaux sociaux, afin de sensibiliser tout un chacun à l'alternative au tri des biodéchets proposée par BioclimaKit.
Sébastien Soumagnas
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