En France, il existe actuellement plus de 350 classes de défense et de sécurité globale (CDSG). De la même façon qu'une option littéraire, mathématique ou scientifique, les élèves des établissements concernés choisissent ces CDSG en plus de leur tronc scolaire classique. Ils y rencontrent des professionnels des corps d'armée parrains pour « comprendre la défense et la sécurité nationale ».
Dans les Landes, 14 de ces classes existent, mais c'est la toute première à voir le jour en lien avec la Marine nationale. Ainsi, dès le mois de septembre, les élèves du collège Saint-Joseph de Capbreton pourront intégrer la classe « Borda ». Un lieu qui n'est pas anodin pour la Marine, puisque Capbreton abrite le seul port des Landes.
Le nom de la classe n'a pas non plus été choisi par hasard, puisqu'en lien avec le navire éponyme, sur lequel l'Armée a élu des quartiers. Les élèves pourront d'ailleurs visiter le bâtiment naval. Un bon moyen de faire perdurer le nom de « Borda », qui a une place importante aussi bien dans la Marine nationale que dans les Landes, voire même au-delà...
Un nom qui résonne
Le fait que ce soit le nom de « Borda » qui fasse le lien entre la Marine nationale et le territoire est tout sauf un hasard. En effet, Jean-Charles Borda, né en 1733 à Dax, est surtout reconnu pour ses travaux innovants dans la navigation. Mais en véritable touche-à-tout, il fut également mathématicien, physicien, astronome, écrivain, ingénieur, etc. Il est pour beaucoup un symbole de réussite, tant il a excellé dans tout ce qu'il a entrepris.
Du côté de la Marine nationale, son nom est associé à une très riche carrière militaire, durant laquelle il deviendra amiral. Il participera notamment à la guerre de Sept Ans, ou encore à la guerre d'indépendance des États-Unis. Toujours sur les eaux, il mettra au point le cercle de réflexion, dit le « cercle de Borda », qui servait alors à déterminer la latitude et la longitude d'un point donné.
On lui doit également plusieurs mémoires, dont certains furent révolutionnaires. On peut par exemple citer celui sur les roues hydrauliques, considéré comme l'une des premières études de ce moteur utilisé par de nombreux navires ensuite, et par d'importantes manufactures.
Aujourd'hui, à Brest, les élèves de l'École Navale sont surnommés les « Bordaches », et plusieurs navires ont été renommés après lui. Cinq pour être précis, dont celui que les élèves du collège Saint-Joseph pourront visiter, qui est spécialisé dans les sondages des fonds marins et la recherche d'épaves pour mettre à jour les cartes maritimes. Il est d'ailleurs soutenu par la ville de Dax.
Dans les Landes justement, sa ville natale compte quatre établissements importants portant son nom : le lycée général et technique, les thermes, une résidence hôtelière, et un musée. Ce dernier est d'ailleurs l'ancien cabinet de curiosités de Jacques-François Borda d'Oro, naturaliste landais et oncle de notre Chevalier.
Toujours à Dax, la société de Borda, créée en 1876, est un autre héritage majeur. Depuis sa fondation, elle édite, tous les trimestres, un bulletin dans lequel on retrouve des articles détaillés sur les domaines de la connaissance sur le département des Landes.
Et puis si l'on s'éloigne, on retrouve le nom de « Borda » à Paris, sur le premier étage de la Tour Eiffel, où il est gravé, au côté de 71 autres savants. Un cratère de la Lune est sobrement nommé au nom de Jean-Charles Borda. Et comme on s'autorise une folie spatiale, pourquoi pas une seconde, avec l'astéroïde 175726, nommé elle aussi « Borda » par l'observatoire de Dax.
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