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SUR LE FRONTLes boulangers subissent le virus

L’apparition du coronavirus semble avoir bouleversé les habitudes les plus ancrées des consommateurs, au profit des grandes surfaces, notamment pour la baguette…
BAGUETTE PAIN 2
L’image du Français et de sa traditionnelle baguette de pain sous le bras est-elle en passe de disparaître ? On aurait pu croire les boulangeries, faisant partie des commerces autorisés à rester ouverts depuis le début du confinement, préservées des dommages de cette guerre contre le Covid-19.

Mais voilà que le mal s’invite sous une autre forme. Il y a d’abord le fait que les rares sorties des clients incitent ceux-ci à aller plutôt se ravitailler dans les supermarchés. Même industriel, le pain, sous toutes ses formes, est désormais inscrit sur les longues listes d’achats. Quitte à finir congelé une fois à la maison.

Le fait est surtout constaté dans les villes et en zones périurbaines, obligeant les employés à se retrouver parfois au chômage. Dans les villages, plus éloignés des centres commerciaux, il semble que les habitués aient conservé la bonne habitude de pousser la porte de leur fournier préféré.

Sauf que des anecdotes relatives à des verbalisations, jugées excessives, ont laissé perplexes les Français. Peut-on sortir s’approvisionner en pain frais au quotidien, sans être passible d’une amende de 135€ ? Ce à quoi le ministère de l’Intérieur répond simplement: « Les citoyens ont bien entendu le droit d’aller acheter leur baguette de pain ».

Bien qu’il n’y ait pas de risque à avoir du côté des minotiers locaux, qui fournissent régulièrement en farine les boulangers, la chute de la fréquentation depuis le début du confinement se répercute inévitablement sur le chiffre d’affaires.

Les grosses commandes de pain, viennoiseries et gâteaux n’ont plus la côte. Surtout en l’absence de grands rassemblements familiaux, repas associatifs ou banquets, à laquelle s’ajoute la suspension des livraisons auprès des restaurants, obligés de fermer jusqu’à nouvel ordre. Même son de cloche pour les chocolats de Pâques, achat plaisir délaissé en ces temps de crise.

Résultat : les boulangers annoncent entre 50 et 80% de pertes sur leur chiffre d’affaires habituel, certains craignant déjà de devoir mettre la clé sous la porte. Une angoisse amplifiée par la peur d’une saison estivale probablement dénuée de touristes.

La question qui inquiète désormais les professionnels du secteur est de savoir si les banques les soutiendront pour sortir de leur asphyxie, et espèrent que les consommateurs reprendront leurs habitudes une fois le confinement terminé.

Les devantures fleurant le bon pain artisanal, tout droit sorti du four, devraient aider ces derniers à retrouver rapidement le chemin de leur boulangerie préférée.

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