Quel paradoxe de se dire qu'un lieu aussi aérien et littéraire que celui-ci est tenu par une femme dont la première carrière professionnelle était dédiée à la science. « J'y ai travaillé pendant 20 ans. J'avais envie de changer, j'avais besoin d'un renouveau, donc je me suis autorisée, à 40 ans, à changer de vie », commence Karine Bourda.
Passionnée de littérature depuis toujours, sans trop avoir d'explication si ce n'est que « chez mes parents, il y avait beaucoup de livres, et beaucoup de temps à perdre », elle se façonne un désir d'ouvrir un café-librairie, notamment après une conférence sur la construction de soi. « Je voulais créer un lieu d'échanges différent, où les gens pourraient trouver des œuvres assez rares, uniques. De nouvelles choses ».
L'idée initiale était une librairie avec un petit coin café, puis la partie salon de thé a pris de l'ampleur dans son projet pour devenir une activité à part entière. Et pour l'art ? « Quand j'ai visité les lieux, j'ai vu la hauteur sous plafond, j'ai eu un déclic : c'était un lieu pour exposer de l'art. C'était évident, surtout que j'ai beaucoup d'amis qui n'ont nulle part où exposer à Pau ».
C'est au rez-de-chaussée de l'Hôtel du Peyre qu'est installé l'établissement. « C'est le lieu parfait. Il est chargé d'histoire, car c'est une ancienne salle de garde du château. Une sublime bâtisse du 17e siècle que j'ai tenté de respecter au maximum. Il y a par exemple une grande cheminée que j'ai laissé intacte. Il y a même encore la suie et les toiles d’araignées ! » plaisante Karine Bourda. « C'est un lieu qui a accueilli énormément de monde et donc autant d'histoires ». Et vous nous l'accorderez, pour une librairie, ça tombe plutôt bien...
Danser sous la plume a ouvert ses portes au public début juillet. « Le nom vient d'une phrase de Friedrich Nietzsche qui disait : « Danses avec les pieds, avec les idées, avec les mots, et dois-je aussi ajouter que l'on doit être capable de danser avec la plume ? » J'ai un peu remanié ses propos pour trouver Danser sous la plume ».
Chaque rencontre nous amène à grandir et à devenir la personne que l’on est.
Un nom poétique, pour un lieu poétique, tenu par une amoureuse des mots, elle-même accompagnée d'une artiste, puisque tous les après-midis de Maylis Laborde. « Je l'avais repérée par rapport à son art. Je lui ai proposé d'exposer ses œuvres au café, et elle a accepté. Puis, il s'avère qu'entre nous, ça a bien marché, on s'est liées d'amitié et la voilà donc employée ici. Elle est d'une très grande aide pour la partie exposition d'art ».
Que ce soit dans l'art, la littérature ou avec le salon de thé, Karine Bourda essaie au maximum de travailler avec des locaux. « Je travaille par exemple avec Jumo&Co, avec Alexandre Larruhat, etc. Pour la librairie aussi j'essaie de présenter des auteurs locaux ». Ce sera par exemple le cas le 17 septembre prochain, date à laquelle une séance de dédicaces sera prévue avec la présence de Christine Cazaubon dans le cadre de son roman Élévation, qui traite de la dyslexie. « J'aime aussi proposer des œuvres qui poussent à la réflexion et à l'évolution, car chaque rencontre nous amène à grandir et à devenir la personne que l'on est. C'est bien évidemment le cas en littérature ».
Très heureuse dans ce nouveau projet, Karine Bourda a déjà des projets plein la tête. « Il y a un rayon enfant assez développé, car les enfants ont tout à construire, et cela passe notamment par la lecture. J'aimerais leur proposer des lectures à l'avenir. J'aimerais aussi instaurer un groupe de parole, une fois par mois, pour échanger toujours plus ». Des projets qui n'ont pas de date précise, mais on peut d'ores-et-déjà vous donner rendez-vous cet hiver pour des nouveautés « gourmandes et conviviales », annonce Karine Bourda avec emphase... « Ça va être chouette ! ». On n'en doute pas un seul instant...
Voir le site internet " Danser sous la plume"
Timothé Linard
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