Rentrée universitaire sous le signe de la transformation et de l'ambition

Malgré un contexte budgétaire à la baisse, les équipes de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour ont travaillé d’arrache-pied pour faire en sorte d’avancer sur les mêmes lignes directrices qu’auparavant.

« Aujourd’hui, 25 établissements, dont l’UPPA ne fait pas partie, sont considérés comme ayant besoin d’un accompagnement spécifique de la part de l’État. Si aucun changement n’est fait dans notre politique budgétaire, nous pouvons estimer que nous serons en défaut de paiement à l’horizon 2027. Un plan de stabilisation financière et des emplois (PSFE) est actuellement déployé à l’échelle de l’université et d’autres actions sont mises en place en interne pour améliorer les choses, mais la situation reste préoccupante, mais l’accompagnement des étudiants n’en sera pas affecté » précise Laurent Bordes.

Mais le président de l’UPPA se veut rassurant : « Il faut toujours aller de l’avant. Alors oui, nous allons devoir adapter le rythme à notre situation : on prendra du retard par rapport à certains, mais nous avons pour ambition de les mener à bien ».

L'université se prépare ainsi à mettre en place un nouveau Contrat d'Objectifs, de Moyens et de Performance (COMP) pour la période 2026-2030, abordant la stratégie globale de l’université.

Celui-ci devrait permettre à l’UPPA de positionner son ambition de développement durable et de responsabilité sociétale, autour des quatre piliers : une formation d’excellence et innovante ainsi qu’une vie étudiante de qualité et engagée dans les grands défis de l’université ; une identité scientifique orientée vers les transitions et les enjeux sociétaux de notre époque en lien avec les ODD de l’ONU ; un écosystème partenarial riche et ouvert à l’international, ainsi qu’une vie institutionnelle portée par les principes du bien vivre ensemble, de l’inclusion, de la concertation et de la co-construction.

Un atelier territorial sera organisé. L'université pourra y partager et élaborer des projets en étroite collaboration avec les acteurs principaux de ses campus (Pau, Bayonne, Anglet, Mont-de-Marsan et Tarbes), ses partenaires académiques, socio-économiques et culturels et les organismes nationaux de recherche (CNRS, Inrae, Inria).

Des effectifs en hausse 

L'UPPA accueille cette année un total de 10.732 étudiants, soit une augmentation de 615 étudiants par rapport à l'année précédente. Cette progression notable est soutenue par des taux d'inscription élevés, notamment en première année de Licence, Master et BUT (Bachelor Universitaire de Technologie) qui affichent une moyenne de 93%.

Cette croissance ne se limite pas au campus de Pau, qui gagne cette année près de 195 étudiants. Le campus de Bayonne connaît aussi une expansion spectaculaire avec 2.536 étudiants inscrits, soit 311 de plus.

Les campus d'Anglet et de Mont-de-Marsan affichent également une belle progression, tandis que seul le site de Tarbes enregistre une légère baisse, en raison d’une demande de capacité d’accueil plus basse.

Selon Laurent Bordes, cette dynamique s'explique en partie par « une attractivité accrue sur les cycles supérieurs, avec une hausse de 21 % des candidatures en Master sur la plateforme Monmaster, témoignant d'une fidélisation réussie des étudiants qui poursuivent leur cursus à l'UPPA ».

Le logement toujours en tension

Depuis quelques années, la situation du logement étudiant est tendue. Une coopération territoriale réunissant les établissements de l’enseignement supérieur dont l’UPPA, le Crous, les bailleurs sociaux et les collectivités territoriales a permis d’enclencher une dynamique de libération du foncier pour voir sa concrétisation dans des prises à bail effectives dès 2025 avec une augmentation progressive d’ici 2028 (à Bayonne, Anglet et Bidart).

« Notre projet de développement des formations sur la côte basque n’est pas possible sans une augmentation du nombre de logements destinés aux étudiants. Ce sont deux questions cruciales qui s’entremêlent », précise Laurent Bordes.

Dès septembre 2026, 155 studios seront disponibles grâce à deux nouvelles résidences à Bidart (Source Royale et IKASI). D’autres projets sur Bayonne et Anglet sont en cours de discussion, avec une perspective de 332 logements supplémentaires d’ici 2028 pour atteindre un parc de 879 logements sur la côte basque (et plus de 500 logements supplémentaires d’ici 2030).

De nouvelles formations adaptées aux enjeux contemporains

En cette rentrée 2025-2026, l'université lance six nouvelles formations, dont la double Licence Mathématiques-Informatique et le Cursus Master Ingénierie (CMI) en Ingénierie territoriale.

Ces programmes ne sont pas le fruit du hasard : ils répondent à une forte demande en compétences dans les technologies de pointe et s'inscrivent dans l'identité scientifique de l'UPPA, notamment au travers de son label d'excellence I-SITE E2S (Solutions pour l'Énergie et l'Environnement).

Le CMI Ingénierie territoriale, en particulier, est un programme de cinq ans conçu pour former des cadres capables de relever les défis de la transition environnementale et des politiques publiques locales, en lien direct avec les objectifs de développement durable.

Par ailleurs, la réforme de la formation initiale des enseignants sera appliquée dès cette année scolaire. En effet, à partir de la session 2026, plusieurs concours de recrutement seront ouverts aux étudiants de 3e année de licence : le CRPE (concours de recrutement de professeur des écoles) ; le Capes, le Capeps, le Capet, le CAPLP (sections hors sections professionnelles) pour devenir professeur en collège et en lycée, et le concours de CPE pour devenir conseiller principal d'éducation en établissement.

Enfin, dès l'année universitaire 2025-2026, les étudiants auront la possibilité d’être préparés aux concours dans leur licence disciplinaire. Et, à partir de l’année 2026-2027, l’Université de Pau et des Pays de l’Adour ouvrira une Licence Professorat des écoles (LPE) qui préparera les étudiants au CRPE, ainsi que plusieurs parcours disciplinaires du nouveau master de formation des enseignants, le Master Enseignement et éducation (M2E), pour les lauréats du Capes.

« Une réunion aura lieu dans les prochains jours avec les étudiants pour leur expliquer les changements dans leurs parcours. Ce n’est pas une situation très facile, mais nous essayons de faire au mieux », précise Laurent Bordes.