Dans le grand film de la francophonie, Biscarrosse tient désormais le rôle principal du « cinéma québécois en terres landaises ». Pour sa 10ᵉ édition, du 8 au 14 novembre, le Festival du Cinéma Québécois des Grands Lacs revient en beauté, prêt à faire défiler sur grand écran tout un pan de la culture d’outre-Atlantique. Née d’un scénario simple, à savoir celui de la rencontre entre deux cultures unies par la langue et l’amour du cinéma, la manifestation s’est imposée comme un rendez-vous incontournable de l’automne culturel landais.
L’objectif ? Faire découvrir et partager la richesse du cinéma québécois, entre patrimoine, diversité et modernité. Et comme tout bon film, le festival cultive une intrigue : celle de la rencontre, du dialogue et de la passion commune pour l’image.
Une histoire d’amour franco-québécoise
Au générique de cette aventure, une équipe organisatrice animée par la même flamme depuis dix ans. Leur volonté : accueillir le plus large public possible, mêler générations et horizons, et offrir une immersion totale dans la culture québécoise. Conférences, expositions, tables rondes, ateliers et projections s’enchaîneront comme autant de séquences dans un film bien monté. Car le festival, c’est aussi cela : un espace de parole, d’échange et de convivialité, où l’on célèbre autant les œuvres que les artistes et les spectateurs.
Cette édition anniversaire déroule une programmation calibrée comme une superproduction. Dix films en compétition longs métrages, parmi lesquels La femme cachée de Bachir Bensaddek, Nos belles-sœurs de René Richard Cyr, Habiter la maison de Renée Beaulieu ou encore Tous toqués de Manon Briand. Une belle variété de tons et de genres, du drame intime à la comédie sociale, du réalisme poétique à la fantaisie typiquement québécoise.
Côté documentaires, la section « Regards singuliers sur le monde » offrira des portraits sensibles et des récits ancrés dans le réel : Johanne, tout simplement de Nadine Valcin ou À hauteur d’enfant d’Olivier Higgins et Mélanie Carrier promettent d’émouvoir autant qu’ils questionnent.
Et comme dans toute saga réussie, le festival réserve quelques bonus : des courts-métrages en compétition, des projections spéciales (Antigone, Kuessipan, Jeune Juliette…), sans oublier les cinés-goûters pour le jeune public et les séances scolaires qui forment déjà les cinéphiles de demain.
Un casting et des récompenses cinq étoiles
Côté jury, le film se joue avec des têtes d’affiche. Sara Forestier, actrice française révélée par L’Esquive d’Abdellatif Kechiche (César du meilleur espoir féminin en 2005), et couronnée plus tard pour Le Nom des gens, rejoindra cette année le plateau biscarrossais. À ses côtés, l’actrice québécoise Gabrielle Lazure, figure familière du cinéma d’auteur, apportera la touche nord-américaine au jury.
Une autre personnalité du grand écran viendra bientôt compléter cette distribution de choix, précise Séverine Crampette, déléguée générale du festival. Une nouvelle qui devrait maintenir le suspense jusqu’à la dernière bobine.
Comme dans toute bonne cérémonie, quatre trophées viendront saluer les talents de cette édition :
Prix du jury du meilleur long métrage,
Prix du public du meilleur long métrage,
Prix du jury du meilleur court métrage,
et Prix du jury jeunes du meilleur court métrage.
Ces distinctions ne sont pas qu’un clap de fin symbolique : elles consacrent l’énergie d’une industrie cinématographique québécoise bouillonnante, capable d’émouvoir et de faire réfléchir, tout en affirmant son identité dans le grand récit mondial du cinéma francophone.
Le public, star du générique
Mais le vrai héros du film, c’est bien le public. L’an dernier, la fréquentation a bondi de 30 %, avec un taux d’occupation des salles de plus de 70 %. Des chiffres qui témoignent de l’appétit croissant des Landais pour cette parenthèse québécoise. Le Cinéma Le Renoir et la Médiathèque de Biscarrosse, véritables plateaux de tournage du festival, se préparent à accueillir une nouvelle vague de cinéphiles, de fidèles et vous peut-être...
Cette année encore, le festival espère séduire aussi bien les passionnés de la première heure que les spectateurs de passage. Car si le cinéma québécois a conquis les critiques, il gagne surtout le cœur du public par sa sincérité, son humour et sa capacité à raconter l’humain sans effets spéciaux inutiles.
Au fil des années, Biscarrosse a su se tailler un rôle de choix dans la géographie culturelle française. Entre océan et forêt, la ville landaise offre un décor idéal pour cette célébration du septième art nordique. Le festival contribue ainsi à l’attractivité du territoire, en attirant réalisateurs, comédiens, producteurs et spectateurs venus de toute la région. Un rayonnement culturel qui dépasse désormais les frontières du département.
Dix ans d’émotions sur pellicule
Dix éditions, dix scénarios, des milliers d’images et d’instants partagés. Le Festival du Cinéma Québécois de Biscarrosse s’est imposé comme une véritable œuvre collective, un film en dix chapitres porté par des bénévoles, des partenaires, des institutions et un public fidèle.
Pour souffler ses dix bougies, l’équipe a choisi de revenir à l’essence même du cinéma : raconter des histoires, explorer le monde et tisser des liens entre les cultures. Alors que le générique s’écrit déjà pour la prochaine décennie, on devine déjà qu'à Biscarrosse, le cinéma québécois n’a pas fini de tourner. Et si l’écran s’éteint le 14 novembre, la lumière du projecteur, elle, continuera d’illuminer longtemps les regards.
Entre Sara Forestier et Gabrielle Lazure, entre La femme cachée et Habiter la maison, entre échanges culturels et moments de pur cinéma, Biscarrosse s’apprête à vivre une nouvelle semaine de rêve. Alors, silence… moteur… et action !
Sébastien Soumagnas





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