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Chopex transforme le mobilier inutilisable en combustible responsable pour l'industrie

À Morcenx-la-Nouvelle, cette filiale du Groupe Europlasma broie tables, canapés, matelas et autres mobiliers venus d'Aquitaine pour en faire des granules de quelques millimètres, aussi appelés du Combustible Solide de Récupération (CSR).
Une partie de la ligne de production. Ici, le séparateur des métaux.
Une partie de la ligne de production. Ici, le séparateur des métaux.
Photo : Europlasma-CHOPEX.
Cette démarche permet de recycler du mobilier destiné à la poubelle tout en proposant une alternative aux énergies fossiles. Une demande de nombreuses entreprises, à laquelle Chopex souhaite répondre en multipliant par 10 son rendement d'ici une dizaine d'années...

Cette année, Chopex, entreprise installée dans le cœur des Landes, fêtera ses 10 ans. Une décennie dédiée au recyclage de mobilier déposé en déchetterie afin de créer du Combustible Solide de Récupération (CSR). « Au départ, nous avions commencé à en fabriquer pour répondre à nos propres besoins », explique Sandra Ipinazar, directrice de Chopex. « Au fur et à mesure, il y a eu une demande d'autres entreprises qui souhaitaient trouver une alternative aux énergies fossiles, donc nous avons développé notre activité et nous l'avons ouverte vers l'extérieur ».

Ainsi, au sein de son usine de Morcenx-la-Nouvelle, cette filiale d'Europlasma transforme annuellement environ 15 000 tonnes de déchets. « Pour 2023, nous avons un objectif de 25 000 tonnes. C'est une étape vers les 150 000 tonnes visées d'ici une dizaine d'années ». Un objectif ambitieux, mais cohérent avec la demande des entreprises, et avec les ambitions nationales. En effet, aujourd'hui, ce sont près de 400 000 tonnes de CSR qui sont produites en France. D'ici 5 ans, l'objectif national sera de 4 millions de tonnes.

« L'obtention de CSR est gratuite pour les entreprises. En fait, ce sont les sociétés qui souhaitent faire recycler leurs mobiliers qui payent la transformation. Donc financièrement, les bénéficiaires s'y retrouvent forcément, même si cela demande quelques travaux pour adapter les installations. Et puis cela permet de ne pas utiliser d'énergies fossiles, qui proviennent souvent de très loin. Cela évite donc des trajets puisque les déchets que l'on valorise proviennent de Nouvelle-Aquitaine ». Une dimension écologique importante qui s'inscrit parfaitement dans les réponses aux problématiques actuelles.

Des granules de Combustible Solide de Récupération (CSR).
Photo : Europlasma-CHOPEX.

Mais alors comment ça fonctionne ? « Les usagers déposent leurs mobiliers en déchetterie. On parle de canapés, de tables, de bureaux, de meubles, etc. Ils sont regroupés, là aussi pour optimiser les transports, puis envoyés chez nous ». Arrivés à Morcenx-la-Nouvelle, le mobilier est pesé, contrôlé une première fois, « pour la radioactivité, c'est réglementaire », puis déchargé. « Ensuite, nous effectuons un premier contrôle visuel pour enlever les objets qui comportent du chlore, du lithium, de la ferraille, etc. Tout est d'ailleurs fait avec des engins. Il faut imaginer une pince à sucre géante ! »

Une fois cette étape passée, les meubles sont envoyés sur la ligne de transformation. Ils sont broyés une première fois, avant d'être une nouvelle fois triés. « À cette étape, nous enlevons tout ce qui n'est pas combustible et qui n'apporte donc aucune valeur à la combustion ». Ensuite, les produits sont une nouvelle fois broyés, à la taille demandée par le client, puis stockées et envoyées à destination des entreprises bénéficiaires.

« Ce qui n'est pas combustible est réutilisés ailleurs ». Bien que cela ne représente que 5% des entrants de Chopex, les gravats, la ferraille et les autres matières inutilisables sont elles aussi valorisées. « La ferraille est envoyée dans l'industrie sidérurgique pour être transformée en de nouvelles pièces, quand les gravats et les objets comportant du chlore sont renvoyés en déchetterie où ils sont recyclés ». Et quid du plastique ? « Le plastique est conservé dans les CSR. En fait, ce sont les entreprises qui filtrent leurs fumées pour ne que ce ne soit pas nocif, donc le plastique peut tout à fait être conservé ». Une démarche donc entièrement responsable, qui devrait continuer à prendre de l'ampleur dans les années à venir...

Timothé Linard

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