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PORTRAIT PASSIONAlain Bonte : une vie en musique

Le Conservatoire des Landes vient d’obtenir l’agrément pour que ses formations deviennent des classes préparatoires à l’enseignement supérieur. Explications sur une politique culturelle pertinente avec le directeur de cette institution.
Alain Bonte, le directeur du Conservatoire de musique et de danse des Landes depuis 21 ans.

Les conservatoires de musique proposent des formations réparties en trois cycles, qui correspondent plus au moins aux âges des élèves de primaires, de collèges et de lycées. En 1984, le Conseil général des Landes, aux côtés de nombreuses communes landaises et de l'État, a créé « l’École Nationale de Musique et de Danse des Landes », afin d'assurer la proximité géographique d'un enseignement musical et chorégraphique de qualité sur l'ensemble du territoire départemental...

À 58 ans, le directeur du Conservatoire de musique et de danse des Landes est plus que jamais fier de sa structure, un outil de qualité supérieur fortement ancré dans son territoire.

D’où vous vient votre passion pour la musique ?


Alain Bonte : Je suis devenu musicien presque par hasard : mes parents ne l’étaient pas du tout, et ont décidé de m’inscrire dans une école de musique pour me faire découvrir cet univers.

Puis j’ai finalement chopé le virus ! J’ai étudié le violoncelle au Conservatoire de Bruxelles et me suis passionné pour l’histoire de la musique lors de mes études au Conservatoire national supérieur de Musique et de Danse de Paris. J’ai ensuite enseigné la musique de chambre, le violoncelle et l’histoire de la musique avant de vouloir diriger un établissement.

Cela fait 21 ans que vous êtes le directeur du Conservatoire de musique de Landes. Que représente-t-il pour vous ?


A.B : Au bout de tout ce temps, il est difficile de ne pas s’identifier à la structure. Mais c’est un établissement incontournable dans le territoire, et j’en suis fier. C’est une structure qui n’a rien à envier à ses consœurs métropolitaines, sinon qu’elle est implantée en milieu rural. Cela en fait un espace unique en son genre : généralement, les conservatoires sont implantés dans un seul lieu. Nous avons aujourd’hui 1.800 élèves inscrits, répartis sur 17 sites.

J’y ai vécu des moments très forts. Nous nous sommes battus pour l’inclusion des personnes en situation de handicap et leur participation aux cours collectifs. Je me suis retrouvé à diriger un groupe d’enfants qui chantaient un opéra en cœur. Lors des répétitions, un enfant en situation de handicap parlait toujours dans un moment de silence, malgré mes explications. À la première représentation, les autres élèves se sont approchés de lui lors du moment fatidique et le silence s’est fait. Ces moments de cohésion sont de petites victoires.

Les formations des Conservatoires des Landes, de Tarbes, de Pau, de Bayonne et d’Agen viennent d’être labellisées « classes préparatoires à l’enseignement supérieur » par l’État. Qu’est-ce que ça signifie exactement ?

A.B : C’est exact. Je tiens d’abord à remettre dans le contexte pour les néophytes : le troisième cycle est divisé en deux : pour les personnes qui souhaitent continuer la pratique de la musique en amateurs, et au contraire, ceux qui veulent se professionnaliser. Cette dernière filière est très sélective. Les élèves peuvent ensuite poursuivre leurs études au Conservatoire de Paris ou de Lyon. En 2016, la loi relative à la liberté de la création, à l’architecture et au patrimoine a favorisé l’émergence de « classes préparatoires à l’enseignement supérieur ».

Des musiques actuelles amplifiées à la musique traditionnelle, en passant par la musique classique et le jazz, ce label de classe préparatoire à l’enseignement supérieur concerne une quinzaine d’élèves. C’est dérisoire quand on regarde l’effectif total. Mais c’est aussi une véritable reconnaissance pour nos élèves, qui n’avaient jusqu’à présent pas de statut étudiant, et ne bénéficiaient d’aucune bourse. Même si ces classes préparatoires ne sont pas diplômantes, cela permet aux jeunes landais de poursuivre leur passion tout en restant dans leur territoire.

Visiter le site du conservatoire

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