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Alimentaire : inquiétudes en amont de la chaîne

L’Ania, Coop de France et la FNSEA ont salué l’annonce de l’extension des aides de l’État aux agriculteurs, éleveurs, entreprises et coopératives de l’agroalimentaire...
COOPERATIVE 3
Les 3 organisations concèdent que les difficultés que traversent les acteurs situés en amont de la chaîne de distribution alimentaire ont été reconnues. Mais elles continuent d’alerter sur les effets de la crise, en particulier en cette période de reconfinement.

En début de semaine dernière, a été publié un décret « relatif au fonds de solidarité à destination des entreprises particulièrement touchées par les conséquences économiques, financières et sociales de la propagation de l'épidémie de covid-19 ». Ce nouveau décret actualise la liste « S1 » des activités soumises à des restrictions d’activité, ainsi que la liste « S1 bis » des secteurs qui en dépendent directement.

Dans un communiqué commun publié jeudi dernier, l’Ania (Association nationale des industries alimentaires), la Coopération Agricole (association Coop de France des coopératives agricoles) et la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles) ont salué cette mise à jour, qui devrait profiter aux entreprises et coopératives alimentaires. Intégrées à la seconde liste, ces dernières « vont enfin pouvoir bénéficier des mesures de soutien accordées à leurs clients, les cafés, hôtels, restaurants qui sont aujourd'hui fermés ».

Mesures qui incluent on le rappelle exonérations de charges sociales et patronales, accès au fonds de solidarité et prise en charge à 100% du chômage partiel. « L'élargissement de la liste des productions agricoles éligibles est également à saluer même si une évaluation pour celles non prises en compte est nécessaire », exposent les 3 organisations.

Des baisses de revenus significatives…

Celles-ci parlent bien d’une « délivrance » pour des fournisseurs « oubliés dans les premières mesures de soutien annoncées en mars ». Car même si agriculteurs, coopératives et sociétés de l’agroalimentaire ont pu continuer à tourner cette année, tous sont évidemment restés très dépendants de leurs débouchés. Or avec un secteur de la restauration hors foyer à l’arrêt, tous ces acteurs avaient aussi été pénalisés, et le sont à nouveau en cette phase de reconfinement. L’Ania, Coop de France et la FNSEA évoquent des mesures « indispensables pour maintenir à flot les fournisseurs de la restauration hors domicile », mais qui « arrivent malheureusement très tard et ne seront pas suffisantes pour pérenniser cette filière ».

Les 3 structures saluent également le prolongement de la mesure d’exonération de cotisations et contributions sociales (intégré au 4ème projet de loi de finances rectificative), tout en regrettant que les critères d’éligibilité n’aient pas été abaissés à 50% de perte de chiffre d’affaires (au lieu de 80%).

Outre les pertes liées aux activités de restauration à l’arrêt, Coop de France a récemment noté que la tendance à privilégier produits locaux et français en grande surface s’est un peu atténuée après la sortie du premier confinement. Elle invoque par ailleurs les autres soucis rencontrés cette année, tels ceux du recrutement de main d’œuvre et des produits saisonniers victimes de la crise, dont nous avons quelques exemples sur le bassin de l’Adour avec l’asperge ou le foie gras. On pense aussi aux difficultés rencontrées par les coopératives viticoles, notamment à l’export. Et enfin, se pose aussi la question du stockage des invendus et des pénalités contractuelles appliquées par la grande distribution (pour produits manquants, retards de livraison, etc.).

La section néo-aquitaine de Coop de France a récemment fourni quelques données sur l’impact régional de la crise. Pendant le premier confinement, les coopératives auraient essuyé une baisse moyenne de chiffre d’affaires de 28%. Avec une certaine amplitude, puisque pour un quart des structures, cette baisse aurait atteint ou dépassé les 50%. En ce début de reconfinement, la baisse de revenus serait déjà estimée par Coop de France à 12%.

On rappelle que la Nouvelle-Aquitaine, première région agricole d’Europe, compte 83.000 exploitations de natures très diverses. Coop de France y réunit 63.000 agriculteurs coopérateurs et 270 coopératives pesant plus de 11 milliards d’euros de chiffre d’affaires.

Désormais, l’essentiel des inquiétudes touche à la période cruciale des fêtes de fin d’année, qui pour Richard Girardot, président de l’Ania, « s’annonce dramatique pour les entreprises ». Plusieurs responsables du secteur appellent d’ores et déjà les consommateurs à privilégier les produits alimentaires français pour les fêtes de fin d’année.

Plus d’informations sur le site internet, cliquez ici

 

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