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Coup de cœurMylène signe une BD pour sensibiliser au handicap

Depuis 2014, la Landaise est tétraplégique incomplète suite à un accident vasculaire médullaire. En guise de thérapie, elle raconte son histoire, avec humour...
Mylène Pickaerts chez elle avec un lot de ses bandes dessinées Mimi et ses Roulettes.
Mylène Pickaerts est accompagnée dans l'aventure « Mimi et ses Roulettes » par Stéphane Fautous, dessinateur basque, Véronique Bernhard, coloriste, et par les boulangeries Paul, son ancien employeur.

« Je n'avais jamais été confronté au handicap. Je ne connaissais pas du tout », explique Mylène Pickaerts qui, du jour au lendemain, a vu sa vie basculer suite à un accident vasculaire médullaire au premier jour de ses vacances. « Je suis devenue tétraplégique incomplète. C'est-à-dire que je n'ai plus de motricité dans les jambes, très peu dans les bras, et encore moins dans les doigts. Je souffre également de beaucoup de douleurs neuropathiques ».

« J'ai dû tout réapprendre. Ça n'a pas été facile, et j'ai souhaité raconter tout ce parcours ». Une sorte de thérapie donc pour cette trentenaire qui pensait d'abord écrire une autobiographie. « Au bout de 20 pages j'avais fait le tour... On m'a suggéré le dessin, et une aide-soignante qui s'occupait de moi aux Embruns, à Bidart, m'a mise en relation avec Stéphane Fautous ».

Après quelques esquisses de Mylène, cette dernière est conquise, et « Mimi et ses Roulettes » était née. Enfin le concept était né, puisqu'il fallait réaliser l’œuvre complète, et l'éditer. « Sur les réseaux sociaux, j'ai rencontré Véronique Bernhard, qui est de la Sarthe. A trois, nous avons préparé une BD qui raconte pleins d'histoires, du jour J de l'accident, jusqu'à notre rencontre, en passant par l'accessibilité dans notre Sud-Ouest, mon autonomie, mes douleurs, etc. »

Et pour l'édition, ce sont les boulangeries Paul qui l'ont accompagné. « Nous avons eu beaucoup de non-réponses de la part des maisons d'édition. Le DRH de Paul est tombé sur ce que je faisais, et il a souhaité m'aider. Ainsi, l'entreprise m'a fait un don, et j'ai pu auto-éditer la BD. Ils ont participé à la production de 1600 livres en tout, et en ont distribué 1125 à leurs collaborateurs, à la presse, ou dans leurs boutiques ».

Un projet à double-sens

Au-delà du côté thérapeutique et libérateur qu'a eu la mise sur papier de son histoire, Mylène Pickaerts souhaite sensibiliser tous les publics sur le handicap. « Tout est réel. Je n'ai rien inventé. Cela permet de montrer la réalité du handicap, avec beaucoup d'humour », explique-t-elle avec beaucoup de légèreté. « Puis ça permet de toucher plus de monde : des adultes, mais aussi des adolescents et des enfants ».

Un public jeune que l'autrice devrait rencontrer prochainement pour leur parler de sa situation. « J'ai envie de sensibiliser le plus possible. Je suis en relation avec des écoles locales, et nous prévoyons des interventions dans les classes. Je compte également participer à la semaine du handicap par exemple ».

En attendant, Mylène Pickaerts est à la recherche d'une maison d'édition pour prendre le relais, et pour proposer son œuvre dans des librairies et magasins spécialisés. Pour contacter l'autrice, rendez-vous sur le site internet de Mimi et ses Roulettes, ou par mail à l'adresse JeLisMimiEtSesRoulettes@gmail.com .

« Tout le projet, né en 2017, n'a pas été facile. Il y a eu des périodes très dures. Mais on y arrive. Quand on veut, on essaie ! », scande-t-elle, en déformant volontairement la célèbre expression « Quand on veut, on peut ». « C'est une sacrée bêtise cette expression quand même... Moi j'aimerais marcher, mais je peux pas ! », conclut-elle avec beaucoup d'humour, comme le reflète sa bande dessinée.

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