« Je n'avais jamais été confronté au handicap. Je ne connaissais pas du tout », explique Mylène Pickaerts qui, du jour au lendemain, a vu sa vie basculer suite à un accident vasculaire médullaire au premier jour de ses vacances. « Je suis devenue tétraplégique incomplète. C'est-à-dire que je n'ai plus de motricité dans les jambes, très peu dans les bras, et encore moins dans les doigts. Je souffre également de beaucoup de douleurs neuropathiques ».
« J'ai dû tout réapprendre. Ça n'a pas été facile, et j'ai souhaité raconter tout ce parcours ». Une sorte de thérapie donc pour cette trentenaire qui pensait d'abord écrire une autobiographie. « Au bout de 20 pages j'avais fait le tour... On m'a suggéré le dessin, et une aide-soignante qui s'occupait de moi aux Embruns, à Bidart, m'a mise en relation avec Stéphane Fautous ».
Après quelques esquisses de Mylène, cette dernière est conquise, et « Mimi et ses Roulettes » était née. Enfin le concept était né, puisqu'il fallait réaliser l’œuvre complète, et l'éditer. « Sur les réseaux sociaux, j'ai rencontré Véronique Bernhard, qui est de la Sarthe. A trois, nous avons préparé une BD qui raconte pleins d'histoires, du jour J de l'accident, jusqu'à notre rencontre, en passant par l'accessibilité dans notre Sud-Ouest, mon autonomie, mes douleurs, etc. »
Et pour l'édition, ce sont les boulangeries Paul qui l'ont accompagné. « Nous avons eu beaucoup de non-réponses de la part des maisons d'édition. Le DRH de Paul est tombé sur ce que je faisais, et il a souhaité m'aider. Ainsi, l'entreprise m'a fait un don, et j'ai pu auto-éditer la BD. Ils ont participé à la production de 1600 livres en tout, et en ont distribué 1125 à leurs collaborateurs, à la presse, ou dans leurs boutiques ».
Un projet à double-sens
Au-delà du côté thérapeutique et libérateur qu'a eu la mise sur papier de son histoire, Mylène Pickaerts souhaite sensibiliser tous les publics sur le handicap. « Tout est réel. Je n'ai rien inventé. Cela permet de montrer la réalité du handicap, avec beaucoup d'humour », explique-t-elle avec beaucoup de légèreté. « Puis ça permet de toucher plus de monde : des adultes, mais aussi des adolescents et des enfants ».
Un public jeune que l'autrice devrait rencontrer prochainement pour leur parler de sa situation. « J'ai envie de sensibiliser le plus possible. Je suis en relation avec des écoles locales, et nous prévoyons des interventions dans les classes. Je compte également participer à la semaine du handicap par exemple ».
En attendant, Mylène Pickaerts est à la recherche d'une maison d'édition pour prendre le relais, et pour proposer son œuvre dans des librairies et magasins spécialisés. Pour contacter l'autrice, rendez-vous sur le site internet de Mimi et ses Roulettes, ou par mail à l'adresse JeLisMimiEtSesRoulettes@gmail.com .
« Tout le projet, né en 2017, n'a pas été facile. Il y a eu des périodes très dures. Mais on y arrive. Quand on veut, on essaie ! », scande-t-elle, en déformant volontairement la célèbre expression « Quand on veut, on peut ». « C'est une sacrée bêtise cette expression quand même... Moi j'aimerais marcher, mais je peux pas ! », conclut-elle avec beaucoup d'humour, comme le reflète sa bande dessinée.
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