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    Hélicoptères : coup de gueule de la filière

    Elle croule sous les réglementations incessantes et parfois contradictoires qui entraînent la disparition de nombreux acteurs du marché
    helicoformation
    Fâchés de chez fâchés et fâchés à l’Union Française de l’Hélicoptère (UFH), et à l’approche des élections, ils se joignent à tous les mécontents du pays. Car la, ou plutôt les réglementations nombreuses, voire excessives, paralysent leur activité.

    Le cadre légal concernant les vols en hélicoptère s’alourdit chaque jour un peu plus. Presque chaque jour, l’EASA (Agence européenne pour la Sécurité aérienne) publie ainsi de nouvelles prescriptions, parfois contradictoires, sur la législation aéronautique. Sans parler de l’alourdissement du traitement administratif lié qui accroît la charge de travail des équipes, aux dépends de la sécurité des vols ! Le tout sur fond de crise.

    Face à cette situation préoccupante, l’UFH n’exige ni effectifs ni financements mais simplement une pause réglementaire de deux ans. Juste souffler un peu ! Et normalement, ils devraient être entendus, car la filière hélicoptère représente la bagatelle de 33.100 emplois directs et 70.000 emplois indirects en France. L’UFH rappelle que, depuis 2011, « 10 à 15% des acteurs du marché ont disparu compte-tenu du contexte économique, du manque de perspectives réglementaires stables et de l’insuffisance de soutien politique à cette filière d’excellence. »

    La France n’est pas seule à s’inquiéter. Toute l’Europe est ainsi menacée, et 500 à 700 sociétés européennes qui pilotent une flotte de 4.000 appareils seraient potentiellement menacées, selon l’UFH. Quand trop de paperasse tue un métier, l’UFH précise également, amère, « qu’il n’est pas rare que les acteurs de la filière reçoivent plus de 1.200 pages de législation à commenter sous 10 jours ». On a connu des dissertations philosophiques plus aisées !

    L’incohérence ne s’arrête pas là. Les coûts de formation des équipages ont été multipliés par deux depuis 2014, et « un pilote de plus de 60 ans peut continuer à faire du travail aérien de haute précision transport de charges, lutte contre les incendies…) mais ne peut plus transporter de passagers. »

    Cerise sur le pompon, les règlementations nouvelles « souhaitent imposer aux hélicoptères d’être bimoteur pour le survol de zones hostiles alors que la flotte européenne d’hélicoptères est composée à 80% de monomoteurs ».

    Jusque-là, on marchait sur la tête, maintenant il semble aussi qu’on vole sur la tête !

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