D’où vient votre volonté d’investir dans la transition écologique ?
David Lafont – Très jeune, comme beaucoup, j’ai appris à me soucier du tri des déchets. Mais, en devenant adulte, j’ai mesuré à quel point nous faisions trop peu à ce niveau. Dans notre métier, la problématique est venue à nous : nous ne pouvions pas rester sans agir alors que le BTP est le premier producteur de déchets. Le déclic est venu de la capacité de valoriser ces déchets, de la possibilité de leur donner une deuxième vie à plus de 85%.
Comment avez-vous commencé ?
D. L. – Dès 2010, nous avons voulu intégrer la transition écologique, mais aussi développer une politique RSE. L’entreprise s’est engagée dans une démarche qualité pour réduire au minimum ses nuisances sonores avec deux audits internes par an. En 2012, nous avons décidé d’acquérir uniquement des engins et véhicules de chantier respectant les normes Euro 4, 5 puis 6 (moteurs) afin de limiter leur empreinte carbone. Avec l’aide de l’Ademe, nous avons pu bâtir une approche solide et respectant les différentes normes pour passer la vitesse supérieure à partir de 2015, en matière de traitement des déchets. Puis, nous avons enchaîné les projets.
Par exemple ?
D. L. – Dès 2015, nous avons inauguré notre premier centre de tri de recyclage de matériaux du BTP, avec l’objectif de traiter 20.000 tonnes de gravats par an. Notre société est ainsi devenue productrice de déchets valorisés : nous les utilisons en grande partie pour nos propres chantiers ; le reste étant vendu. Parallèlement, nous avons lancé une plateforme de transit de bois de recyclage, permettant une réduction de l’empreinte carbone liée au transport.
Vous avez aussi repris l’ancienne carrière Lameignère…
D. L. – En 2017. Nous avons investi pour développer une nouvelle activité autour du traitement de la terre extraite des chantiers pour, là aussi, faire en sorte de la transformer en produit valorisé. Il s’agissait aussi de pouvoir faire un enfouissement parfaitement maîtrisé.
C’est-à-dire ?
D. L. – Nous avons commencé par effectuer un diagnostic approfondi de la faune et de la flore, pour mettre en place un plan de sauvegarde et de protection. L’entreprise a ainsi financé de nombreux aménagements, comme l’implantation de 17 nichoirs, comme l’entretien des zones humides pour les batraciens, ou encore la destruction d’espèces invasives… Au-delà, nous nous sommes donné une obligation environnementale forte sur 99 ans, concernant le respect de l’écosystème du site.
Cette terre n’est pas seulement enfouie…
D. L. – Non. Elle est traitée pour lui donner une seconde vie. Nous pouvons ainsi proposer des terres organiques qui vont intéresser les paysagistes et jardineries, ou bien des granulats qui vont servir pour les remblais. Le résultat est spectaculaire : 85% de ces « déchets » sont désormais valorisés et réutilisés.
L’enjeu est aussi économique et social
D. L. – D’abord, nous avons investi 1,6 million d’euros et le projet s’accompagne de la création de 5 postes dès maintenant, et 2 à 3 réservés à des personnes éloignées de l’emploi. En interne, c’est une véritable culture qui se met en place. Beaucoup de collaborateurs adhèrent à la démarche, d’autant plus qu’ils mesurent que notre engagement dans la transition écologique a des retombées économiques positives pour l’entreprise.
Pour toute information : contact@lafont-tp.fr
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