Segment dynamique du marché des solutions et services numériques, la signature électronique de documents surfait tranquillement sur la vague de la dématérialisation. Mais ça, c’était avant d’avoir à surfer sur le tsunami du coronavirus, qui semble avoir dopé l’activité des éditeurs d’outils dédiés, qu’il s’agisse de spécialistes de la signature électronique, comme Yousign ou Universign, ou bien de généralistes du digital comme l’américain Docusign, Docaposte (la branche digitale de La Poste, avec sa marque Certinomis), Oodrive ou encore Tessi. Depuis le début du confinement, la jeune société normande Yousign connaîtrait ainsi une croissance de… 400%.
Deux entreprises parisiennes spécialisées, Universign et Oodrive, avaient commandé des enquêtes sur cette pratique numérique en début d’année, respectivement en janvier et février. D’après la première, réalisée avec YouGov, 9 Français sur 10 avaient déjà signé un document électroniquement, et 25% dans un contexte professionnel. La seconde, réalisée par OpinionWay auprès de responsables d’entreprises de plus de 500 salariés, montrait que 9 cadres sur 10 recourant à ces solutions spécialisées plébiscitaient la signature électronique, essentiellement pour le gain de temps qu’elle occasionne.
Mais la moitié des utilisateurs de solutions de signature électronique déclaraient encore recourir à la signature manuscrite pour partie de leurs documents. Ainsi, les professionnels signeraient davantage de documents administratifs électroniquement que de contrats avec leurs clients. Mais cela pourrait changer dans les prochains mois…
Une clientèle de plus en plus variée…
La signature électronique des particuliers, elle, est généralement sollicitée pour des transactions bancaires ou d’assurance, des achats en ligne et des transactions immobilières. Banques, compagnies d’assurance, acteurs de l’immobilier et notaires ont en effet été parmi les premiers à déployer ces solutions, dont sont aussi friands les grands groupes ayant de grandes quantités de documents juridiques à signer.
Depuis ce 4 avril, on notera qu’un décret autorise même les notaires, pionniers en la matière et déjà rompus à la dématérialisation de documents, à faire signer par visioconférence pacs, donations ou ventes de biens immobiliers.
Avec le confinement, le télétravail et la nécessité d’une distanciation dans les rapports professionnels, les éditeurs de solutions voient revenir vers eux ces grandes entreprises, qui souhaitent étendre le champ de leurs documents signés électroniquement, mais se voient aussi très sollicités par une nouvelle clientèle de plus petites sociétés, désormais contraintes de recourir à ce genre d’outils. Pendant la crise, plusieurs éditeurs ont déjà proposé de tester gratuitement leurs solutions. Oodrive, par exemple, offrait 3 mois d’abonnement jusqu’au 15 avril. Et enregistrerait déjà un bon taux de conversion.
On notera qu’il faut distinguer des « niveaux » de sécurité dans les différentes solutions proposées. Ces niveaux de sécurité correspondent à la sensibilité des documents. Pour les documents peu sensibles, les plus nombreux, la signature simple peut être obtenue sur la base d’un texto de validation ou comportant un code. L’essentiel de la demande concerne aujourd’hui ces signatures simples. Mais pour les documents plus sensibles, le processus inclura par exemple le téléchargement d’une pièce d’identité.
Enfin, on rappelle que ces processus numériques mis en œuvre par les éditeurs doivent être certifiés par une entreprise agréée par l’Anssi (Agence Nationale de la Sécurité́ des Systèmes d’Information).
En résumé, le petit monde de la signature électronique ne connaît pas la crise. Et donne un exemple d’apport possible du numérique dans ce fameux « monde d’après » dont on parle tant…
Plus d’informations sur ssi.gouv.fr
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