Ce Nantais d'origine a suivi des études de philosophie et de sciences cognitives, avant d'entre dans le monde du journalisme de presse régionale et de chroniqueur judiciaire. « Ça a été une révélation pour moi, c'est un monde qui me plaît vraiment, un travail qui est à la fois important et enrichissant », confie-t-il.
Comme on le voit souvent, de la Une au quatrième de couverture, il n'y a qu'un pas. C'est en 2018 que Dimitri Rouchon-Borie le franchit, en écrivant « Au tribunal » un premier livre de chroniques judiciaires romancées.
En 2019, c'est en apprenant qu'il allait couvrir un procès judiciaire (pour pédophilie et dont les parents étaient sur le banc des accusés), que le journaliste a le sentiment d'évacuer le trop-plein d'émotions accumulées au cours de toutes ces années en tant que journalisme judiciaire.
« J'ai à ce moment ressenti une saturation émotionnelle. Ce n'est pas un métier facile : il faut faire attention au moindre mot, à la moindre tournure de phrase. On est toujours sur le fil. J'ai écrit ce premier roman en un mois. En laissant ma plume de côté, j'ai découvert une nouvelle façon d'écrire, moins stricte, où j'ai pu mettre les détails, les silences, les coups d’œil qui n'avaient pas de valeur journalistique, mais qui étaient importants tout de même », confie Dimitri Rouchon-Borie.
Un premier roman qui n'est pas passé inaperçu
Publié en janvier 2021, aux éditions Le Tripode, « Le Démon de la colline aux loups » est rapidement encensé par la critique. Il est d'ailleurs primé à plusieurs reprises : prix des libraires Payot 2021, prix Louis-Guilloux 2021, prix du premier roman des Inrockuptibles, prix [du métro] Goncourt 2021 et plus récemment le prix du premier roman 2022 du réseau des médiathèques de Pau).
« La remise de prix est toujours un moment particulier pour toi. C'est assez impressionnant pour un auteur novice comme moi. C'est aussi très encourageant, et ils récompensent aussi mon personnage. Je pense que c'est le souci de l'humain qui a autant plu aux jurys », souligne le romancier.
Tout en préparant son deuxième roman et en travaillant sur l'adaptation de celui-ci en bande dessinée, Dimitri Rouchon-Borie a retrouvé les bancs des tribunaux comme chroniqueur judiciaire.
Noémie Besnard
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