La désolation était suffisamment grande à l'époque pour marquer durablement les esprits. Qui a pu oublier les tourmentes successives qui se sont abattues sur le Sud-Ouest, et notamment les Landes ? En 1999, c'est la tempête Martin qui « commence » le sale travail, suivie dix ans plus tard, le 24 janvier 2009, de Klaus. Au total, 50% du stock d'arbres sur pied est perdu. Une véritable catastrophe naturelle. Dès le départ, les pires pronostics sont établis et l'on prédit une pénurie de bois à l'aube de 2015.
Rendus en 2014, si la pénurie totale n'est pas vraiment là, on parle désormais de véritable "tension" et dans ce secteur prédominant (430.000 personnes travaillent dans le bois, soit autant que dans l'industrie automobile), on sait que des entreprises vont être contraintes de fermer, faute de bois...
D'autant qu'un autre phénomène entre en ligne de compte. La Chine, plus soucieuse que nous apparemment, de protéger ses forêts, consomme de plus en plus de bois d'oeuvre français. Un bois qu'elle se dépêche de transformer et de réexporter sous forme de meubles ou de parquet à bas prix. C'est ainsi que, depuis 2008, l'empire du Milieu s'est converti en troisième marché à l'export pour le bois français. Juste derrière l'Italie et la Belgique.
Une colère légitime monte face au phénomène chinois car ce bois exporté, c'en est autant que perdent nos scieries (3.000 ont fermé en trente ans à travers le pays), nos menuiseries, nos centrales à bois, etc. L'espoir vient peut-être de ce rapport porté par le député socialiste Jean-Yves Caullet, déposé en juin dernier. Intitulé "Bois et forêts de France, nouveaux défis", il défend un discours offensif bien accueilli par la profession, avec l'estimation audacieuse d'une création de 60.000 emplois potentiels. Ça envoie du bois...
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