Il y a ceux qui sont nuls en orthographe et le revendiquent presque hargneusement, un comble ! Tu glisses gentiment : « Je m’appelle, ça prend deux p, deux l », attendant presque de la gratitude, du genre « oh merci, oui je la fais tout le temps cette faute », mais non, le retour est bien plus cinglant : « oh ça va hein, l’intello, on s’en fout, tu te prends pour une prof ou quoi ? » Et puis, il y a les autres. Ceux qui, à les entendre « se débrouillent ». Hormis que ces autres, souvent, se croient à l’abri des invectives de la Toy, alors que pas du tout. Mais alors pas du tout, du tout…
Tiens, quand ils écrivent « autant pour moi », gonflés d’assurance, prêts à dégainer leur Bescherelle et à te le jeter au visage (aïeeeeee). Alors que, désolée de péter l’ambiance, mais c’est bien « au temps pour moi » qu’il faut écrire. Au lieu de me le foutre dans la tronche, ton Bescherelle, relis-le et tu verras que je ne dis pas « que » des conneries.
C’est une faute que tu ne fais « jamais, ô grand jamais » ? Tout content d’avoir pensé au chapeau sur le « o », histoire de marquer l’emphase. Dis, je t’emmêle vraiment les pinceaux si je t’avoue qu’en fait, il faut écrire « jamais au grand jamais » ? Ouais, je sais, satanée langue française…
Je vais entreprendre un comptage détaillé de tous les courriers administratifs où apparaît « quelque soit », parce que là, y a de l’abus. Désolée de doucher vos enthousiasmes, on n’écrit jamais quelque soit. On peut, selon les occasions, écrire « quel que soit » ou « quels que soient » mais jamais, jamais « quelque soit ». Prends ça dans tes dents, l’administration. Et, quelle que soit ta colère, pas la peine de me coller un contrôle fiscal, hein.
Dans la même veine, hormis très très rare exception, « quelquefois » s’écrit la plupart du temps « quelquefois ». Tu es prié(e) toujours de l’écrire ainsi et pas seulement quelquefois…
Un autre classique : cent et vingt ne prennent de « s » au pluriel que s’ils sont multipliés et non suivis d’un autre adjectif numéral. Ah, celle-là, je la fais pas, s’écrie une voix au fond de la salle. Si tu crois que je ne t’ai pas entendu dire « les cent z’amis » ou « les vingt z’amis »… Oui cache-toi, c’est pas joli-joli. Et profitons-en pour te rappeler que les quatre z’amis, ça marche pas non plus.
Même si on est beaucoup, quand on est ensemble, on ne met pas de « s ». Jamais. Ensemble est invariable. Tant qu’on y est, n’en mets pas non plus à « parmi », ni à « pourvu ». Et encore moins à « malgré ». Je sais, ça te fout un choc !
N’omettez pas qu’il n’y a qu’un « m » à omettre, mais deux à « commettre » cette faute. Pour t’en rappeler, commettre un crime orthographique, c’est la double peine. Omettre, c’est en oublier un. Facile (ou presque).
Même si tu es une femme, n’écris jamais « je me suis permise » ou « elle s’est permise », oui je sais, l’écriture inclusive a encore de beaux jours devant elle (dis, tu le sens venir le billet que je compte immanquablement consacrer à ce terrifiant sujet ? Juste le temps de calmer Zola, Baudelaire et Maupassant, d’avaler trois ou quatre Lexomil© et je m’y attaque, promis).
Si tu continues à t’acharner à penser que l’orthographe ne sert plus à grand-chose, détrompe-toi. Le site de rencontres AdopteUnMec a réalisé une étude dont il ressort qu’une bonne orthographe multiplie par deux tes chances de pécho. « Je teu kife, t’est trop cannon » a ainsi seulement 30% de probabilités de finir en échange de miasmes contre 60% pour ceux qui l’auraient bien écrit. L’orthographe, la nouvelle technique de drague ?
Gracianne Hastoy, sans faute ou presque.
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