Abonnez-vous
Publié le Mis à jour le

Les producteurs de foie gras veulent relever le défi

Malgré la fermeture des restaurants, la crise sanitaire et la grippe aviaire, la filière a bien résisté en fin d’année dernière et met tout en œuvre pour rebondir en 2021…
FOIE GRAS 2
Une loi Egalim, deux confinements et un secteur de la restauration en sommeil pour cause de covid, une troisième crise aviaire en seulement 5 ans : on n’est plus très loin des 7 plaies d’Égypte pour la filière française des palmipèdes à foie gras.

Et pourtant, comme chaque année, s’est produit un petit miracle au moment des fêtes. Évidemment pas suffisant pour rattraper tous les dégâts subis en 2020 et encore en ce début d’année, mais tout de même significatif.

« Après les annonces gouvernementales de déconfinement pour les fêtes, les achats de dernière minute ont été décisifs : en grandes et moyennes surfaces, les ventes de foie gras ont bondi de 32,2% du 21 au 27 décembre et de 27,3% du 28 décembre au 3 janvier », explique le Cifog (Comité interprofessionnels des palmipèdes à foie gras), qui organisait le 5 mars dernier sa conférence de presse annuelle (voir ci-dessous).

À l’arrivée, la filière aurait ainsi « recruté » 1,2 million d’acheteurs supplémentaires par rapport à 2019. L’interprofession évoque même des ruptures de stock dans certains magasins. Grâce à ce retournement de situation inattendu, la consommation de foie gras des ménages aura finalement progressé en 2020, d’1,8% en volume et d’1,4% en valeur. Et pour ne rien gâcher, le magret a lui aussi été à la fête chez les particuliers (+10,2% en volume et +8,6% en valeur)

Un « bilan inespéré »…

Malheureusement, il n’en a pas été de même sur le segment de la restauration, important débouché de la filière. Les chiffres sont évidemment spectaculaires, mais il est clair que le foie gras (-36%) et le magret (-21%) ont fait mieux que résister, certainement sauvés par les dispositifs de vente à emporter mis en place par les restaurants.

« Sur le terrain, la vente directe a également su répondre aux attentes de proximité des consommateurs et les éleveurs empruntant les circuits courts ont dans leur grande majorité vendu l’intégralité des produits qu’ils avaient proposés pour les fêtes », précise également le Cifog, qui parle au final de « bilan inespéré ». On précise que la filière a aussi généré un excédent commercial de 40 millions d’euros pour la France.

Pour autant, pas le temps de souffler pour les producteurs, puisque la récente crise aviaire vient de nouveau les fragiliser. Sur la base d’un redémarrage de la production début mai, « la filière estime qu’elle devrait produire environ 11.700 tonnes de foie gras en 2021, soit -20% par rapport à 2020 ». Mais pour l’heure, elle attend toujours le feu vert des autorités vétérinaires pour relancer la production.

Le Cifog évalue à 6,7 millions le nombre de canards perdus par abattage, arrêt de production et mortalité liée à l’influenza aviaire : « L’heure est maintenant à l’analyse collective des facteurs expliquant la propagation de l’épizootie. C’est pourquoi le Cifog travaille aujourd’hui en concertation avec tous les acteurs et a initié avec les pouvoirs publics des groupes de travail sur le sujet ». Début mars, 485 foyers d’influenza aviaire hautement pathogène en élevage avaient été recensés en France, dont 472 dans le Sud-Ouest.

Et au-delà des producteurs, cette épizootie aura malheureusement aussi un impact sur leurs fournisseurs et en aval de la filière, que l’on parle de distribution ou de transformation. Quoiqu’il en soit, les dégâts commencent à être chiffrés et des indemnisations à tomber, en espérant que la filière tiendra encore une fois le choc.

En 2021, les producteurs seront cependant plus que jamais à l’offensive, avec au menu des portes ouvertes à la ferme et en entreprise pour les Journées du patrimoine, une semaine du foie gras dans les restaurants, de l’exposition médiatique « avec les grandes émissions culinaires de TF1 et de M6 » ou encore des « animations sur les réseaux sociaux en collaboration avec l’ambassadeur de la filière Adrien Cachot, découvert lors de l’édition 2020 de Top Chef sur M6 ».

De quoi aider le foie gras à faire perdurer sa forte popularité auprès des Français. Et, on l’espère, surmonter une nouvelle année difficile…

Plus d’informations sur le site internet, cliquez ici

https://youtu.be/hIt7ob8KWvU

Commentaires


Réagissez à cet article

Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire

À lire aussi