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    Edito

    La Bombe à Grande Vitesse
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    La bombe est tombée ce lundi soir. La commission chargée de l'enquête publique sur la LGV (ligne à grande vitesse) au-delà de Bordeaux a rendu un avis négatif, plombant (définitivement ?) un projet déjà bien proche du déraillement. Voilà qui met en joie, bien entendu, les opposants, mais ouvre de nombreuses questions.

    Cela fait déjà plusieurs mois que les signaux ont viré au rouge, concernant les lignes Bordeaux-Toulouse (puis vers Barcelone) et Bordeaux-Dax-Donostia. Mais, les déclarations des présidents des Régions Aquitaine et Midi-Pyrénées, comme celles du Gouvernement et même du président de la République, rassuraient ceux qui voient dans ce type de liaison ferroviaire une avancée aussi majeure qu’indispensable pour l’avenir de nos territoires.

    Hélas...

    Hélas, tout laisse à penser que ce verdict, rendu par les enquêteurs, servira de prétexte pour mettre au placard cet investissement.

    PL LGV GAREIl est quand même étrange que la LGV jugée excellente pour Bordeaux - qui va d’ailleurs en profiter de manière spectaculaire - soit considérée comme inutile et trop coûteuse pour Toulouse comme pour le bassin de l’Adour.

    Il est tout aussi surprenant que la France se déconnecte ainsi d’une liaison rapide vers l’Espagne par l’Ouest, au moment ou nos voisins accélèrent le quadrillage grande vitesse de la péninsule ibérique.

    L’Espagne était déjà en train de prendre le pas sur la France dans le domaine des trains à grande vitesse dans le monde (voir notre article du 1er février dernier - cliquez ici), elle ne va pas se priver de rebondir sur cet abandon tricolore. Quel gâchis !

    Les enquêteurs mettent en avant des nuisances et des retombées négatives pour l’environnement. Bizarre ! On pensait naïvement  que le chemin de fer était plus « propre » que la route. Et bien, non.

    PL LGV 3On croyait tout aussi naïvement que la LGV pouvait irriguer efficacement l’ensemble du bassin de l’Adour. Et bien, toujours non. La commission avance l’argument inverse : selon elle, seules les métropoles en bénéficieraient. Etonnant ! Peut-être veut-elle conforter cette théorie tout à fait contestable en réservant le TGV à Bordeaux.

    Peut-on accepter que le Grand Sud-Ouest soit tenu à l’écart du réseau ferroviaire à grande vitesse européen, qui va conditionner les grands flux d’activité de demain ? Le Sud-Est doit se frotter les mains.

    Les responsables politiques du bassin de l’Adour et de Midi-Pyrénées vont-ils réagir ? Il est clair que le sujet devrait s’inviter à très grande vitesse dans la future campagne des élections régionales de décembre prochain.

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