Jean-Pierre Laflaquière, vice-président en charge du développement universitaire, de la recherche et de la formation, ne cache pas les ambitions de la Communauté Pays basque. « Les campus du Pays basque ont pris du retard par rapport au campus palois. Nous essayons de rééquilibrer la situation en montant en puissance grâce à l’accompagnement des filières locales d’excellence ».
La collectivité mise ainsi sur les domaines à fortes retombées pour le Pays basque et avec lesquels elle est déjà résolument engagée : la qualité de l’eau, la construction et l’aménagement durables, biomimétisme et les matériaux aéronautiques.
« Il est essentiel que la Communauté d’Agglomération Pays basque accompagne cette transformation de l’université et impulse une nouvelle dynamique au bénéfice du Pays basque. Les chaires d’aujourd’hui permettront d’ici trois à cinq ans d’utiliser des technologies innovantes et créées localement », assure-t-il.
Depuis quatre ans, elle finance partiellement trois programmes distincts : la chaire Manta (pour MAriNe bio-inspired maTeriAls) autour de la conception de biomatériaux issus de ressources marines, la chaire HPC Wave sur la modélisation numérique avancée pour une gestion durable de la Côte Basque, et enfin, la chaire Distributed Energy System Data Management (DESDM) sur la gestion de la donnée dans les systèmes d’énergies distribués.
« Ces projets de recherches scientifiques parviennent à mobiliser les collectivités, le milieu universitaire et les entreprises locales autour d’enjeux locaux. Ils font du Pays basque un territoire innovant et attractif internationalement », souligne Jean-Pierre Laflaquière.
L’innovation autour de la construction durable
La chaire ConstrucTerr’ s’intéresse à la conception et l’utilisation de matériaux à faible empreinte carbone pour une construction durable. Elle est née d’un partenariat entre la start-up Materr’up, le laboratoire des Sciences de l’Ingénieur Appliquées à la Mécanique et au génie Electrique (SIAME, spécialisé notamment dans les géo-matériaux et structures du génie civil). Elle examine les propriétés des nouvelles générations de béton en termes de confort hygrothermique et de qualité de l’air, de recyclabilité et de modélisation, ainsi que la création de nouveaux systèmes de construction en couplant le béton d’argile à d’autres matériaux tels que le bois et les isolants biosourcés.
Une coopération scientifique pour l’étude thermique des villes
La chaire Architecture et physique urbaine étudie quant à elle le développement d’un outil numérique pour l’étude thermique des villes. Elle présente un volet « recherche », alimenté par les recherches du Laboratoire Commun, ainsi qu’un volet « formation », avec des projets de formation initiale et/ou continue pilotés par l’Institut Supérieur Aquitain-Bâtiment Travaux Publics (ISA-BTP).
Le site technopolitain ArkiNova d’Anglet, les laboratoires universitaires de l’UPPA, le Centre Technologique Nobatek (qui coordonne INEF4) ainsi que des structures de formation professionnelle et technologique se sont associés autour de cette chaire.Cette chaire vient compléter les travaux du laboratoire commun « Construction durable : Architecture et physique urbaine », né de la volonté de renforcer leur coopération scientifique pour contribuer au développement d’axes de recherche dans le domaine de la construction durable.
Un challenge sur le littoral d’Aquitaine
Enfin, le troisième projet est le challenge scientifique Micropolit. Son objectif est de favoriser le développement d’une recherche d’excellence sur la qualité du milieu littoral sud aquitain, notamment sur les micropolluants émergents.
Ce travail multidisciplinaire a débuté trois ans auparavant dans le cadre d'un projet financé par des fonds FEDER. La première phase a permis un premier inventaire de la contamination du milieu côtier du sud de l'Aquitaine, la compréhension des principales sources de micropolluants, leur occurrence et leur devenir dans la zone côtière et leurs impacts sur les organismes aquatiques principalement en termes de bioaccumulation et de structure de population.
Ce nouveau projet a pour but de répondre aux questions et aux défis qui ont émergé de ce premier travail. De ce troisième axe d’investissement, la Communauté Pays basque souhaite bénéficier d’outils efficaces pour réduire les pollutions à la source et trouver des solutions innovantes pour l'amélioration des procédés biologiques existants dans les stations d'épuration (STEP).
Pour ces trois nouveaux programmes de recherche, la Communauté d’Agglomération Pays basque déboursera respectivement 100 000, 150 000 et 267 000 euros (soit une enveloppe totale de 157 000 euros).
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