C’est une première. Qui risque de faire tâche d’huile sur les trois territoires français du Pays basque, Labourd, Soule et Basse-Navarre. La municipalité d’Ustaritz a décidé jeudi dernier de faire de l’euskara la langue officielle de la ville.
Anticonstitutionnellement (ndlr : 4.975 points au Scrabble) ou plutôt constitutionnellement inadmissible, répond le préfet. Et si cette mesure locale faisait tache d’huile ?
C’est un thème récurrent pour les abertzales des deux côtés de la frontière : imposer au Pays la langue basque comme idiome officiel, en faisant fi du français et de l’espagnol, pourtant seules langues reconnues par leurs constitutions.
Quoique de l’autre côté de la Bidassoa, elle soit reconnue par la Constitution de 1978 comme langue co-officielle, au même titre que le catalan et le galicien. Il n’en va pas de même en France, où le français est l’unique langue officielle.
Pas question de créer une brèche dans l’homogénéité linguistique de nos territoires. C’est ce qu’a rappelé Patrick Dallennes, le sous-préfet des Pyrénées-Atlantiques, au nouveau maire séparatiste Bruno Carrère, élu en mars dernier sur une liste « Uztaritze Bai ! »
Une réponse attendue par la jeune municipalité, qui souligne néanmoins qu’il ne s’agit pas de brimer le français, mais d’exprimer le caractère ancestral de la langue basque, par exemple en introduisant le basque sur les panneaux de signalisation, le bulletin municipal ou l’accueil à la mairie.
Alors, provocation ou pas ? On peut le penser, puisque les journaux des municipalités basques sont déjà rédigés dans les deux langues, comme nombre de signalétiques destinées aux touristes. De plus, les communes peuvent signer un contrat de partenariat avec l’Office public de la langue basque (OPLB), créé en 2004, dont le but est de mettre en œuvre une politique linguistique publique et concertée en faveur de la langue basque.
Première étape, ou pétard mouillé ? L’affaire est en tout cas à suivre, car un référé direct va bientôt statuer définitivement.
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