C’est le centre qui rêvait de casser la bipolarisation de la vie politique française, et finalement c’est le Front national qui est en passe de le réussir. Un comble.
Est-ce un feu de paille ou une tendance plus lourde ? Difficile à dire, mais le premier tour des élections départementales a, en tous cas, confirmé que la France était désormais découpée en 3 blocs. Celui de la droite et du centre, largement resoudés. Celui de la gauche, des écologistes et de l’extrême gauche, confrontés à quelques forces centrifuges. Celui du Front national qui fait jeu égal sans alliances. Qu’on le déplore ou que l’on s’en réjouisse, le fait est là.
Ce succès du Front national repose, et c’est évident, sur le ras-le-bol de bon nombre de Français qui ne supportent plus les ponctions de l’Etat dans leur portefeuille, et qui n’ont plus confiance dans les représentants des partis dits de gouvernement. On l’entend de plus en plus, ces nouveaux rebelles veulent donner un grand coup de balai à travers les urnes. Dangereux !
Mais c’est le dénominateur commun de l’exaspération, très loin d’une problématique droite/gauche, qui contribue à casser cette bipolarisation pourtant réputée immuable. Comme quoi, il est hélas plus facile de faire bouger les frontières en s’appuyant sur des réflexes de rejets, qu’en recherchant le consensus et la modération.
Bref, dimanche, le résultat du deuxième tour devra aussi être analysé sous ce prisme. Au niveau national s’entend, parce que dans le bassin de l’Adour, la situation n’est pas la même.
Si la tendance se confirme, de grosses surprises sont à attendre pour les Régionales en décembre prochain, puis pour les Présidentielles en 2017. Mais, ces surprises pourraient aussi survenir d’une manière tout à fait inattendue entre temps. On aurait tort de sous-estimer l’exaspération des Français.
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