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Publié le Mis à jour le

L'innovation utile Helper Drone prépare son décollage

La startup met les technologies de pointe au service du sauvetage en mer. Avec le soutien de Pyrénées Gascogne Développement, elle veut fédérer des investisseurs…
HELPER DRONE 1
Helper Drone, créée il y a deux ans, est pilotée par un trio de co-fondateurs obstinés. La jeune pousse a déjà beaucoup fait parler d’elle et prouvé son efficacité pour aider les MNS a sauver des vies.

Désormais, il faut à Helper Drone des moyens financiers supplémentaires pour avancer sur la phase d’industrialisation et assurer son développement commercial. Sa prochaine levée de fonds est d’ailleurs imminente. Avis aux investisseurs…

Tout est parti vers 2013 d’une idée du médecin-urgentiste Fabien Farge : recourir à un drone pour accélérer les opérations de sauvetage côtier. Avec l’aide du pilote de drones Gérald Dumartin, il élabore une première mouture de la solution. Puis, rejoint par Anthony et David Gavend, binôme de programmateurs chevronnés déjà à la tête d’un bureau d’études à Hinx dans les Landes, il crée en 2016 Helper Drone.

La solution mise au point par cette équipe d’experts repose sur trois éléments-clés : un drone, bien sûr, mais aussi la bouée auto-gonflable, connectée et communicante acheminée vers la personne à secourir, et encore l’appli de navigation GPS qui permet un « repérage visuel et technique » (FullHD/UltraHD) de la victime par les maîtres-nageurs sauveteurs.

On parle donc non seulement d’un drone de secours, mais d’une solution globale d’assistance. Celle-ci a d’ailleurs déjà sauvé des vies sur nos plages landaises. Elle a aussi été testée sur une plateforme offshore du groupe Total, qui s’y intéresse de près. Primée au concours Lépine et encore tout récemment récompensée d’un Prix « EDF Pulse », elle a été saluée par une étude du CHU de Marseille, par des publications scientifiques et par des experts du monde entier.

Un drone pas comme les autres…

Chasse aux frelons, inventaires, tournages vidéo : on emploie aujourd’hui des drones dans tous les domaines. Ici, outre la noblesse de l’intention, il fallait un drone particulier pour une tâche particulière… et périlleuse. Helper est un drone quadrirotor à voilures tournantes, spécialement conçu pour affronter les conditions parfois difficiles des littoraux océaniques, à commencer par des vents de force 8 et une importante salinité de l’air.

D’un poids de seulement 3,5 kg et de dimensions assez modestes (80x80 cm), il est adapté aux interventions côtières, c’est-à-dire effectuées sur de courtes distances (moins d’un km) et exigeant une grande rapidité (sa vitesse atteint 100 km/h). Largement autonome, il dispense le sauveteur de l’usage des commandes habituelles de guidage.

Ajoutons à cela que ce drone est à 100% « made in Landes », mais moins par choix que par nécessité : « Il n’existait pas sur le marché de machine adaptée à notre besoin et nous avons donc décidé d’internaliser la production et l’assemblage », explique Anthony Gavend. On notera que cette solution pourrait être utilisée dans d’autres contextes : observation de l’expansion d’une marée noire, sécurisation de convois en zones désertiques, transport d’une trousse de secours ou d’un défibrillateur, on n’a sans doute pas fini d’en évaluer toutes les déclinaisons possibles.

On n’insistera pas sur l’intérêt d’un pareil outil, alors que 373 personnes seraient en France décédées par noyade cet été, pour un tiers d’entre elles en mer, et que des pays comme les États-Unis et l’Australie seraient tout aussi demandeurs. On dira simplement qu’en dépit de son rayonnement médiatique et bien qu’elle ait fait de la France le premier pays où l’on a sauvé des hommes en mer via un drone, la startup continue de courir après les financements.

Ses destinées se jouent en ce moment même : « Nous restons sur un début d’activité. Nous avons ouvert un marché et endossé un rôle de pionnier qui rend le démarrage plus long. Il a fallu déminer beaucoup d’aspects, en particulier réglementaires », confesse notre interlocuteur.

Et aussi bancaires, puisque « seul le Crédit Agricole Pyrénées Gascogne y a cru dès le départ et a consenti à injecter des fonds dans l’activité ». Un apport de 100.000 euros par PG Développement a permis de finaliser la partie R&D.

Aujourd’hui, Helper Drone s’apprête à passer à l’étape suivante et prévoit une nouvelle levée de fonds début 2019. On fait confiance à ses créateurs pour ne pas lâcher le morceau… Et on espère que nos investisseurs ne laisseront pas échapper cette pépite.

Informations sur le site internet de Helper Drone – cliquez ici

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