Les numéros pairs pour les jours pairs, et les numéros impairs pour les jours impairs. Il ne s’agit pas d’un loto, mais de la circulation alternée que veut instaurer le gouvernement lors des pics de pollution aux particules fines et aux oxydes d’azote (NOx). Le paradoxe de cette mesure spectaculaire, c’est qu’elle ne cible pas les véritables pollueurs. Encore une fois, la bagnole a bon dos. On lui fait porter le chapeau, alors qu’elle ne provoque que 14% de cette pollution et que les nouveaux modèles sont de plus en plus propres.
En fait, les rejets de particules fines proviennent principalement du chauffage résidentiel : suivant les régions, le chauffage au bois participe à hauteur de 45% à 73% de ces émissions lors des pics de pollution. C’est vrai qu’il est difficile de décréter que les jours pairs, seuls ceux qui sont nés un jour pair pourraient se chauffer.
De plus, ces pics sont provoqués par l’arrivée de pollutions « étrangères » aux territoires concernés, poussées par les vents. Difficile d’inverser les souffles pour retourner la pollution à leurs auteurs.
Donc, faute de pouvoir s’attaquer aux sources de pollution, on choisit le bouc émissaire idéal : la voiture. Peu importe que la mesure soit inapplicable au niveau économique (vous imaginez les contrôles à mettre en place ?) et qu’elle favorisera les « doublettes » de plaques d’immatriculation.
François Loustalan
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