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À Mont-de-Marsan, on y cultive l'art de la colombophilie

Présidé par Jean-Paul Brunel depuis près de 40 ans, l'association du Messager Landais est l'un des six clubs du département. Il compte 16 adhérents, pour une moyenne d'âge au-delà des 50 ans que le président souhaite rajeunir pour assurer l'avenir du sport...
Une photo du pigeonnier de Jean-Paul Brunel.Photo : Jean-Paul Brunel.
La colombophilie repose dans l'élevage de pigeons voyageurs qui participent ensuite à des courses sur des distances allant de 100 km à plus de 800 km. Mais n'y voyait pas un élevage intensif ! Ou en tout cas, pas chez le président du club montois...

C'est depuis petit que Jean-Paul Brunel vit entouré de pigeons. « Mon père était colombophile, alors c'est lui qui m'a transmis cette passion », explique-t-il. « Cela fait près de 60 ans que je pratique ! ». Une expérience qui l'a logiquement fait gravir les échelons de l'association du Messager Landais, fondée en 1926, et qu'il préside depuis 1985.

« Dans les Landes, nous participons à des concours avec le Groupement Colombophile des Landes qui regroupe trois autres associations, à Biaudos, Soustons, et Dax ». Un nombre de clubs qui grimpe à 6 en tous dans les Landes, avec les associations de Saint-Paul-lès-Dax et Saint-Vincent-de-Tyrosse pour une discipline qui est bien plus populaire dans le Nord de la France et de l'Europe.

Mais ça n'empêche pas l'association montoise de réunir 16 passionnés. « Il y a une progression puisqu'avant le Covid, nous étions 6 ou 7 ! », se réjouit Jean-Paul Brunel. « Et cela fonctionne bien car l'année passée nous avons remporté plusieurs prix, notamment grâce à des éleveurs marocains qui nous ont rejoints ».

Des concours qui se déroulent dans toute la France et même au-delà, puisque Le Messager Landais s'envole des fois jusqu'en Belgique ou aux Pays-Bas. « Un concours c'est une course. Il y a plusieurs catégories (vitesse, demi-fond, fond, et grand fond), et forcément le pigeon qui rallie le plus vite le point A au point B est désigné vainqueur ». Des épreuves qui peuvent aller au-delà des 800 km de trajet que les pigeons voyageurs avalent instinctivement. « Dès petit ils savent où ils sont nés, et ils enregistrent cet endroit dans leur cerveau. Cette race de pigeon revient toujours là où elle est née. C'est pour cela que l'on peut faire ces concours ».

Jean-Paul Brunel.
Photo : Jean-Paul Brunel.

Ainsi, les éleveurs cherchent à reproduire leurs individus pour obtenir les meilleurs croisements et avoir les pigeons les plus rapides. « Certains font ça mécaniquement, pour avoir les meilleurs pigeons, sans s'en soucier. Ce n'est pas notre cas. J'ai une vraie relation avec mes pigeons, quand certains ne rentrent pas, je suis attristé... », confesse Jean-Paul Brunel qui bichonne ses animaux quotidiennement : nettoyage du pigeonnier, alimentation complète « à partir de 17 sortes de graines différentes ! », vaccination, etc.

« Cela demande beaucoup de temps ! C'est l'une des raisons qui explique que la discipline n'attire pas beaucoup les jeunes... ». À Mont-de-Marsan, la moyenne d'âge des adhérents est comprise entre 50 et 60 ans. « Le plus jeune a environ 30 ans, et le plus vieux, c'est moi ! », poursuit-il du haut de ses 74 ans. « Cela pose un problème pour la succession de mon élevage, et pour la suite de l'association... J'y passe beaucoup de temps et pour le moment personne ne semble assez motivé pour reprendre le flambeau. Alors j'attends que ça arrive ! ».

Pour ce faire, l'association cherche à se faire connaître en participant notamment au Forum des Associations de Mont-de-Marsan, au Téléthon, et en animant plusieurs fêtes locales avec des lâchers de pigeons. « Pour les Fêtes de la Madeleine par exemple, nous organisons plusieurs lâchers importants, dont un dans les arènes avant une Novillada ! ». Un besoin de se faire connaître pour permettre à l'association bientôt centenaire de survivre, et de transmettre cette passion pour un sport de haute voltige...

Timothé Linard

Une discipline loin d'être disparue...

Sur l'ensemble du territoire, on peut retrouver 18 clubs, répartis entre le Pays basque, la Bigorre, le Gers et le Béarn. C'est par exemple le cas à Bayonne, Biarritz, Gelos, Lourdes, Orthez, Ansan, Gimont, ou encore Pau, où Philippe Quilhempourqué possède d'ailleurs l'un des colombiers les plus vieux de France, puisqu'il date de 1908. Preuve de la longévité de cette discipline...

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