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Une star internationale du blues au Théâtre de Verdure de Pau

Le Palois Nico Wayne Toussaint se produira le 20 juillet, en première partie de Sarah McCoy.
L'artiste Nico Wayne Toussaint et son Quartet. Crédit photo : Eric TraversiéEric Traversié
PresseLib’ propose une série d’articles sur les artistes locaux invités à l’occasion de la 43e édition du festival l’Été à Pau.

À bientôt 51 ans, l’harmoniciste natif de Toulon, mais installé à Pau depuis de nombreuses années, revient sur son parcours et sa passion pour le blues, entre les États-Unis et la France.

En 30 ans de carrière, il a partagé la scène avec des artistes de légende, tels que James Cotton, Billy Branch, RJ Mischo, Luther Allison, Eddie C. Campbell, Vance Kelly, Jimmy Burns, Jimmy Johnson et nombreux autres noms de la scène de Chicago.

Durant ces décennies, il a développé une approche unique de la scène où énergie, charisme, harmonica et feeling sont portés par un groupe soudé et efficace. Après avoir défendu un répertoire de compositions originales associées à la tradition du Chicago Blues des années 50, il a récemment choisi de se réapproprier la musique funk et blues de l’harmoniciste James Cotton.

Pour ceux qui vous connaissent peu, quelques mots sur votre parcours ?

Nico Wayne Toussaint - J’ai formé mon premier groupe "Vent du Sud" à l'âge de 20 ans en duo avec mon père pianiste, puis avec d'autres musiciens venus se joindre à nous. Pendant trois ans, nous avons parcouru toute l'Aquitaine, de bars en campings, et de campings en festivals. J’ai ensuite créé un nouveau groupe, Nico and Friends, en 1996. On jouait exclusivement du blues. J’ai débuté une carrière professionnelle en 1998, en donnant plus de 100 concerts par an, un peu partout dans le monde : Belgique, Hollande, Suisse, Espagne, Macédoine, Italie, Canada, USA, Équateur, Syrie...

En 30 ans de carrière, j’ai enregistré 12 albums, dont le dernier n’a qu’un mois, « From Clarksdale With Love ». Il contient 12 titres originaux, en solo, en quartet, en big band, composés ou arrangés à Clarksdale Mississippi. J’en suis très fier : celui-ci se distingue des autres par des chansons plus joyeuses et plus rythmées. J’ai aussi participé à de nombreux festivals- je suis un habitué de Jazz in Marciac, et concours. En janvier dernier, je suis arrivé en finale de l’International Blues Challenge (IBC) dans la catégorie solo.

Comment le blues est entré dans votre vie ? 

N.W.T. - Lorsque j’avais 15 ans, une pub pour les jeans Levi’s passait très souvent à la télévision et reprenait "Hard Again" de Muddy Waters avec James Cotton à l'harmonica. Cette chanson était sur le premier disque vinyle que j’ai écouté chez moi et ça a été un coup de cœur pour cette musique et sa vitalité.

Vous avez débuté l’harmonica à 18 ans. Pourquoi cet instrument plutôt qu’un autre ?

N.W.T. - Là encore, c’est une histoire de coup de foudre émotionnel. J’écoutais beaucoup de blues et le son de l’harmonica me plaisait déjà énormément. J’ai réussi à convaincre un harmoniciste de m’apprendre à jouer de cet instrument après un de ses concerts et il se trouve que j’ai rapidement progressé.

Juste avant la pandémie, je m’étais acheté une guitare. J’ai appris à en jouer pendant les confinements. C’était un nouveau challenge pour moi. Je suis reparti de zéro et j’ai découvert de nouvelles sensations. Ça m’a permis de m’évader, de tenter de nouvelles choses … ça a été une renaissance pour moi. 

Votre carrière est intimement liée aux États-Unis…

N.W.T. - C’est exact. J’ai de la famille à Minneapolis dans le Minnesota. D’ailleurs, mon second prénom Wayne me vient de mon parrain américain, Wayne Ready. J’y vais très régulièrement depuis 1992. Grâce à ces voyages, j’ai pu m’imprégner de la culture et des différentes déclinaisons du blues, de Minneapolis à Chicago en passant par la Louisiane. J’aime aller aux sources de la musique.

L'un des séjours les plus marquants reste celui de l'année 1996-1997. Je travaillais comme assistant de français dans une Université près de Minneapolis et j’ai enregistré mon premier CD, « C'est Si Bon », entouré de musiciens locaux. J’ai aussi vécu trois ans en Floride. Mais je reste farouchement attaché à la France. Je suis revenu m’y installer en 2012.

Quelles sont vos inspirations ? 

N.W.T. - Mes voyages, les rencontres… la vie en générale. Par exemple, sur mon dernier album, il y a une chanson qui parle de la compagnie de bus Greyhound, qui traverse quasiment l’ensemble des États-Unis. Le texte est inspiré des road-movies, mais la musique vient d’un voyage en Afrique du Nord.

Le 20 juillet, vous ferez la première partie de Sarah McCoy, à l’occasion de l’Été à Pau. Jouer à domicile a une saveur particulière pour vous ?

N. W. T. - J’ai déjà été invité plusieurs fois à l’Été à Pau. Cette année, nous allons nous produire en Quartet. C’est vrai que c’est quelque chose de spécial, ça rajoute une pression en plus, car nous devons à la fois surprendre le public qui nous suit depuis longtemps, mais aussi conquérir les personnes qui nous découvrent. Le lien avec le public est central dans notre musique. On répète peu, car selon moi, jouer dans un groupe n’a de sens que devant un public. Il nous transporte et nous transcende, nous sommes à l’affut de chacune de ses réactions et nous construisons la musique en temps réel. C’est déjà arrivé qu’on choisisse la première chanson que nous allons jouer qu’une fois sur scène. C’est pour ça que chacun de nos concerts est unique.

Propos recueillis par Noémie Besnard

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