Au début, c’était compliqué, mais on s’en sortait, pour peu qu’on aime la viande. On savait que l’araignée, la bavette et l’onglet faisaient partie des viandes longues, tendres et goûteuses, dénommées « morceaux du boucher ».
Que tranche, poire et merlan étaient destinés à être rôtis, que ronds de gîte et gîte à la noix étaient bons marchés mais un peu fermes. 33 dénominations au total.
Ce qu’il faut savoir…
Bref, vaille que vaille, on se repérait, on avait ses habitudes et on se faisait des petits plaisirs culinaires coquins : « Je vous ai préparé un flanchet, dont vous me direz des nouvelles ! » Eh bien fini cette minute de sémantique bovine.
Dans le cadre de la rationalisation, de l’uniformisation, de la simplification, notre choix dans la grande distribution, qui vend 80 % de la viande consommée en France, est désormais limité à une dizaine d’appellations des morceaux de bœuf, de veau et de mouton vendus en libre service.
Un but louable, permettant une distinction des morceaux « en fonction de leur potentiel de tendreté (Ndlr : Dieu que ce mot est moche !) ou de moelleux, avec la précision de leur destination culinaire. » Du marketing pur jus.
Restait la réaction des consommateurs, après tout, c’est pour eux que ce chambardement a été instauré depuis le 13 décembre dernier. Et là, c’est plutôt la déconvenue. « On ne sait pas ce qu’on mange », « Toutes les barquettes se ressemblent », « Trois indications : à griller, à rôtir, à mijoter, ils me prennent pour une débile ? » « Trois étoiles pour indiquer la qualité, ils se croient au Majestic ? »
La solution ? Retourner chez son petit boucher du coin de la rue, qui aura sélectionné ses bestiaux sur pieds, et saura vous expliquer avec moult détails ce qui fait le délice du morceau qu’il vous propose.
Ce sera plus cher, certes, mais certainement meilleur et vous pourrez continuer à demander comme avant hampe, merlan et araignée…
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