La problématique de la réindustrialisation est depuis quelques années devenue une priorité pour bon nombre de pays européens et notamment la France. En effet, le Président de la République française Emmanuel Macron en a fait son cheval de bataille en qualifiant en mai dernier la réindustrialisation comme « mère de toutes les batailles. » Une phrase qui n'est semble-t-il pas tombée dans l'oreille d'un sourd pour KPMG, le leader de l'audit, du conseil et de l'expertise comptable en France.
Ainsi, le directeur général de KPMG, Axel Rebaudières, accompagné de son équipe, parcourent la France au travers de 22 rendez-vous régionaux sur le thème des villes moyennes comme levier de la dynamique de réindustrialisation en France. Parce que selon Georges Maregiano, Directeur national KPMG France en charge des ETI et des sociétés familiales, « la France se réindustrialise et cela passera par les ETI, et certainement pas dans les grandes agglomérations, l'écosystème n'est pas favorable. C'est donc dans les villes moyennes parce qu'il y a une volonté de conserver les gens. »
A l'occasion de la prochaine ouverture de bureaux sur Bayonne, Axel Rebaudières explique que « nos nouveaux bureaux seront plus grands pour accueillir la croissance que l'on connaît sur ce bassin économique et créer cette proximité pour créer un écosystème autour des industriels. » Ainsi, l'équipe de Bayonne aura pour mission d'accompagner l'évolution des entreprises ETI basques.
Rencontre avec Sokoa
C'est donc le 7 février dernier qu'une équipe de KPMG est venue rendre visite à l'un des fleurons industriels du Pays basque, à savoir le leader fabricant de sièges et mobilier de bureau en France, Sokoa. Le directeur général Timothée Acheritogaray a guidé ses hôtes au travers de son site de production de sièges « Sokoberri » avec deux mots d'ordre au menu, à savoir améliorer les conditions de travail des salariés et réduire l'empreinte carbone.
Comme le précise Timothée Acheritogaray, « l’amélioration des conditions de travail est pour nous quelque chose de clef, qu'on souhaite mettre en avant mais surtout aussi, innover, créer pour nos salariés. Nous réfléchissons en permanence sur les façons d'améliorer les conditions de travail, qu'on peut faire de manière vertueuse puisqu'on travaille avec des colles sans solvants. On utilise des matériaux le plus possible respectueux de l'environnement, bio-sourcés, recyclés. »
Depuis 2018, des robots sont venus s'installer dans l'usine de production afin d'aider les opérateurs sur des tâches répétitives ou pénibles. Mais attention, ces machines ne sont pas là pour se passer de l'être humain, mais « pour faciliter la vie de ceux pour qui les emplois existent toujours. La preuve en est, Sokoa n'a jamais été si nombreux avec 280 salariés. Nous avons commencé avec les robots en 2018, et cela n'a pas du tout empêché la création de postes. » poursuit le directeur général.
Parmi ces robots, Sokoa a fait appel à un concepteur local pour fabriquer un robot qui fixe le tissu sur l'assise grâce à la fusion à ultrasons. L'entreprise a aussi investi pas moins de 1,2 millions d'euros pour une autre machine qui stocke verticalement les colis à raison de 14 colis par minute, et à terme 2,4. Rappelons quand même que Sokoa produit une moyenne de 1 700 sièges par jour.
Une entreprise représentative du développement du territoire
Comme l'a précisé Georges Maregiano, « cette réindustrialisation ne s’opérera pas par le biais de « Giga Factories » mais des unités à taille humaine, de 10 à 15 000 m² dans un écosystème du Pays Basque qui est très dynamique. » Et la société Sokoa est l'exemple parfait de l'entreprise industrielle qui participe au développement du territoire.
Lors de la création de Sokoa en 1971, le secteur, comme l'explique Timothée Acheritogaray, « n'est quasiment pas industrialisé avec une jeunesse qui s'en va et qui ne revient pas. » La société, sous l'impulsion de Patxi Noblia, son fondateur, a pour but de développer le territoire avec une volonté d'implication dans l'écosystème du collectif.
Comme se plaît à le dire M Acheritogaray, « Sokoa c'est le projet avant l'objet, créer quelque chose pour le territoire dans l'industrie, parce que c’est ce qui créé le plus d'emplois. Voilà la philosophie de Sokoa et aussi pourquoi nous sommes souvent partie prenante de beaucoup d’initiatives comme Pays Basque Industrie, ou encore de l'Estia dans laquelle nous sommes entrés depuis 4 ans au capital. »
D'ici quelques semaines donc, un grand bureau KPMG verra le jour à Bayonne composé d'une équipe dédiée aux ETI qui accompagnera les sociétés « à toutes les étapes de la vie de leur entreprise, pour accompagner chaque évolution et les aider à accélérer leur transformation. »
Sébastien Soumagnas
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