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Le rugby retient son souffle avant le coup d’envoi

Avec l’épidémie qui reprend du poil de la bête, les clubs du Top 14 sont le couteau sur la gorge sur le plan économique ; ceux de Pro D2 ont un peu moins d’angoisses…
RUGBY SECTION
C’est Biarritz qui va ouvrir le bal des championnats, jeudi, en recevant Perpignan. Vendredi, Mont-de-Marsan devait accueillir Béziers, mais le match est reporté en principe à lundi. Samedi, Pau et Bayonne se rendent respectivement à Montpellier et à Brive. Quatre belles affiches.

Le week-end dernier plusieurs matches de préparation ont dû être annulés en raison de contaminations détectées dans plusieurs clubs. Il est à craindre que d’autres clubs soient concernés dans les semaines qui viennent, entraînant des reports de matches, voire des handicaps pour les équipes touchées dont les entraînements seront perturbés.

La première inquiétude est donc sportive et risque de peser comme une redoutable menace pendant de longs mois.

Sur le plan économique, c’est l’inconnue. Contrairement au football, qui bénéficie de droits TV consistants, le rugby ne peut vivre sans les recettes des matches à domicile : abonnés, public, partenaires et réceptifs. Ces dernières représentent entre 60% et 80% des recettes des clubs du Top 14.

Dans les prochaines semaines, il est peu probable que les clubs puissent obtenir des dérogations à la jauge maximum de 5.000 spectateurs. C’est hors de question dans les zones rouges où le virus circule activement (Paris, Bordeaux, Toulouse) ; ce sera compliqué aussi pour les autres, car les autorités voudront éviter d’avantager certains clubs par rapport à d’autres. De plus, l’éventualité de matches à huis clos n’est pas à écarter.

Pour Bordeaux, qui enregistre 24.000 spectateurs en moyen par match à Chaban-Delmas, une jauge à 5.000 personnes ferait perdre 300.000 euros par rencontre du championnat, et 600.000 euros pour le quart-de-finale de Challenge Cup contre Edimbourg. En cas de huis clos, la perte pourrait être d’un million d’euros. C’est à peu près la même chose pour La Rochelle qui jouait tous ses matches à domicile à guichets fermés.

Le casse-tête sera aussi de « sélectionner » les 5.000 personnes qui pourront assister au match, notamment dans des clubs qui dépassent largement ce nombre avec les abonnés et les partenaires. Le tout sans la moindre visibilité sur l’évolution de l’épidémie.

Des négociations sont en cours avec le gouvernement pour obtenir des aides significatives sans lesquelles plusieurs clubs pourraient être en situation de dépôt de bilan. Si aucune solution n’est trouvée, c’est tout le rugby professionnel qui serait en grand danger. Au total, la Ligue sollicite des exonérations de charges de plus de 35 millions d’euros.

Côté sportif, le Top 14 pourrait être encore plus serré que les saisons précédentes. Plusieurs ténors ont limité leur recrutement de stars, tandis que plusieurs « petits », comme Agen se sont sérieusement renforcés.

La Pro D2 sera nettement moins impactée, dans la mesure où plusieurs clubs attiraient moins de 5.000 spectateurs les saisons précédentes, avec des stades qui peuvent accueillir parfois plus du double de personnes. Par contre, le huis clos serait aussi dévastateur.

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