Ils ont dû rebrousser chemin pour rentrer chez eux, en attendant des jours meilleurs. Des jours meilleurs qui n’auront duré que le temps d’une - courte - saison estivale, entre deux confinements et fermeture des frontières avec l’Espagne.
Au point que le bureau des pèlerins de Saint-Jean-Pied de Port aura seulement recensé dix mille cheminants l’an dernier, soit cinquante mille de moins qu’en 2019.
Pourtant, une nouvelle « clientèle », plus jeune et plus familiale, semble apprécier s’y retrouver pour parcourir en toute sérénité un bout de ce chemin riche en spiritualité, et profiter d’un retour à une saine nature pleine de ressources, après des périodes psychologiquement difficiles à surmonter.
Et entre la Via Turonensis (Voie de Tours), la Via Lemovicensis (Voie de Vézelay), la Via Podiensis (Voie du Puy), la Via Tolosana (Voie d’Arles) ou la Voie du Piémont Pyrénéen, jalonnées d’animations prévues pour cette saison, le choix est vaste.
À la beauté des paysages viennent se mêler les curiosités touristiques : la collégiale de La Romieu, l’abbaye de Moissac, l’abbatiale de Conques, le pont Valentré à Cahors, la basilique Saint-Sernin à Toulouse…
Même si les contraintes sanitaires, interdisant les repas en commun et espaces collectifs, ôtent un peu d’âme à ce cheminement, habituellement empreint de convivialité, la curiosité et l’envie d’en découvrir quelques tronçons sont manifestes.
Si rien ne peut certifier que les mois à venir permettront d’accueillir les marcheurs dans de bonnes conditions, et de passer la frontière sans trop de difficultés, l’année 2021 n’en restera pas moins exceptionnelle pour ces chemins de Saint-Jacques, puisqu’elle est jubilaire (la Saint-Jacques tombant le dimanche 25 juillet). Et privés de parcours l’an passé, nombreux espèrent déjà reprendre leur route.
À contexte exceptionnel, durée exceptionnelle : en raison de la crise sanitaire, un décret du pape a prévu de prolonger cette année sainte jusqu’en 2022.
Ensuite, il faudra patienter jusqu’en 2027 pour la prochaine…
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