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ENTRETIENLa sous-préfète Joëlle Gras décrypte la nouvelle « task force entreprise »

Ce nouveau dispositif veur apporter une solution pertinente, partagée et coordonnée pour répondre aux besoins des employeurs, au plus près des réalités du terrain.
N.B
La « task force entreprise » a été lacée le 11 mars dernier. Né de la loi sur le plein emploi, un comité départemental concentre d'abord son action sur le secteur du soin et de l’accompagnement.

Joëlle Gras, sous-préfète, secrétaire générale adjointe en charge du logement, de l'emploi, de l'insertion, de l'économie et de l'innovation, co-dirige également le comité pour l’emploi de l’arrondissement de Pau.

Pour PresseLib’, elle décrypte les enjeux et actions concrètes de ce nouveau dispositif. Celui-ci réunit l’ensemble des acteurs professionnels de l’emploi : France Travail, Cap Emploi, les missions locales, la Région et le Département, la Direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités des Pyrénées-Atlantiques…

Quelles actions concrètes seront menées par ce dispositif ?

Joëlle Gras - Des binômes ont été créés en mélangeant les agents de différents services. Dès la mise en place de cette task force, le 11 mars dernier, ces binômes ont rencontré 58 employeurs autour de Pau en une seule journée pour évaluer leurs besoins en recrutement et les profils recherchés. Notre objectif est d’accompagner au mieux les employeurs, de faire coïncider leurs besoins avec l’évolution du monde du travail (équilibre entre vie privée et professionnelle).

Certains organismes sont déjà des partenaires. En quoi cette task force entreprise est-elle innovante ?

J. G.- Nous ne partons pas d’une page blanche, car il existe de nombreuses collaborations entre les différents acteurs de l’emploi, mais jusqu’alors, elles existaient de façon ponctuelle. Cette task force entreprise vise à mieux articuler et coordonner nos actions, à les amplifier et à les faire perdurer sur le long terme. C’est pour toutes ses raisons que notre action est innovante.

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Quels leviers comptez-vous activer pour faciliter l’accès à l’emploi ?

J. G. - La plupart sont déjà identifiés par les acteurs de l’emploi : la mobilité, le logement, la formation… À travers ce dispositif, nous voulons mettre en valeur les outils dont nous disposons déjà, mais qui ne sont pas connus de tous, faire circuler l’information, mais aussi mutualiser et simplifier les démarches. Nous voulons cibler un large public : les personnes en situation de handicap, les jeunes, les seniors, les personnes éloignées de l’emploi et notamment les « invisibles », ceux qui sont en dessous de nos radars, à l’instar des intérimaires ou des salariés qui souhaitent changer de voie professionnelle, mais sans forcément savoir comment faire. Notre démarche s’articule réellement autour du « aller vers ».

Comment sera mesurée l’efficacité de la « task force entreprise » ?

J. G. - Nous avons créé un outil partagé. Coordonné par France Travail, ce tableau de bord est en cours de formalisation, mais il nous permettra de visualiser les objectifs en termes d’immersion, de recrutement et d’actions qui nous souhaitons mettre en place. Le comité palois pour l’emploi s’est réuni une deuxième fois le 14 mars dernier. Après avoir évalué les besoins sur le terrain auprès des acteurs de l’insertion, des filières d’entreprises, des fédérations patronales et syndicales, nous comptons mettre en place très rapidement des actions ciblées, spécifiques au territoire. Ces actions devraient rapidement donner des résultats concrets.

Pourquoi avoir choisi le secteur de l’accompagnement et du soin en priorité ?

J.G.- Tous ces métiers sont en tension. Nous avons donc fait un choix de raison, mais c’est aussi un choix d’universalité, car le problème touche l’ensemble de notre territoire d’action, en zone urbaine comme en zone rurale. Enfin, c’est un choix d’opportunité, car du 31 mars au 4 avril aura lieu la Semaine nationale des métiers du soin et de l’accompagnement. De nombreux événements auront lieu un peu partout sur le territoire. Mais à partir de la mi-avril, nous allons amplifier nos missions, dans les secteurs de l’industrie, du BTP, l’hôtellerie-restauration et l’agriculture.

Comment expliquez-vous le paradoxe d'un taux de chômage bas et de difficultés de recrutement ?

J. G. - Plus de 1.800 nouveaux emplois seront créés d’ici 2030. Dans le même temps, au troisième trimestre 2024, le taux de chômage atteignait 6,1% dans la région de Pau et 4,8% sur le bassin d’Oloron. Mais pour tirer l’économie vers le haut, il faut avant tout anticiper les besoins en formation et en recrutement des métiers de demain. Nous devons repenser l’offre de formation, pour être plus efficaces et attractifs, et pouvoir répondre à ceux qui recherchent plus de flexibilité dans leur travail. Pour fidéliser, les entreprises doivent retravailler leur marque employeur ou leur politique RSE.

Quelles sont les forces de ce nouveau dispositif ?

J. G.- Chaque acteur de ce dispositif dispose d’une stratégie et d’une compétence. Grâce à cela, nous pouvons aujourd’hui proposer un accompagnement global pour rapprocher le vivier de compétences et les employeurs. C’est une réponse pertinente et partagée aux besoins des employeurs et les demandeurs d’emploi.

Prochaines étapes, donc ?

J. G. - Je vous donne rendez-vous à la Semaine des métiers du soin et de l’accompagnement du 31 mars au 4 avril sur tout le territoire. Nous sommes en train de finaliser le programme et j’invite les personnes à y participer pour rencontrer les professionnels de l’emploi. De nombreuses actions seront menées pour faire naître de réelles opportunités !

Propos recueillis par Noémie Besnard

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