Après la démission de Serge Blanco en réaction au rejet du rapprochement les deux clubs professionnels basques par l’association omnisport du Biarritz Olympique, c’est Manu Mérin qui a annoncé son prochain départ de la présidence de l’Aviron. Epuisé par les guerres internes comme par la croisade contre le BO, ce chef d’entreprise aguerri jette l’éponge.
Ainsi en quelques mois, le rugby basque qui semblait être une composante majeure et incontournable de l’élite du rugby français, s’effondre et l’on n’est peut être pas au bout de nos surprises. Alors que la perspective de la création d’un grand club basque avait redonné de l’espoir, voire même de l’enthousiasme, aux dirigeants, à une grande majorité des partenaires, et de supporters, l’échec du projet plonge chacun des deux clubs dans une spirale négative et extrêmement dangereuse.
Dangereuse parce que plusieurs dirigeants abandonnent, lassés de cette ambiance. Parce que certains partenaires risquent de se retirer, échaudés par un tel repli sur soi. Parce que de nombreux joueurs de premier plan vont partir. Et parce que la situation financière de Bayonne comme de Biarritz les place sous la menace d’une relégation en Fédérale, chez... les amateurs.
Quel gâchis ! Et le vote fatal du BO omnisport illustre l’aberration du système en vigueur. C’est complètement fou. La société qui porte l’équipe professionnelle, avec un budget annuel de 11 millions d’euros, avec un impact majeur pour l’image de la ville et du territoire, est dépendante du bon vouloir de l’association omnisport qui détient l’affiliation à la Fédération. Le projet n’a pas été mis en minorité. C’est seulement un peu plus d’un tiers de ses membres, dont la plupart n’ont rien à voir avec le rugby, qui a mis fin au projet.
Bien entendu, on ne peut que regretter la fin (provisoire ?) des grandes heures de ces deux clubs voisins d’une poignée de kilomètres. Mais, personne ne peut ignorer la réalité qui rend incontournable le rapprochement entre Bayonne et Biarritz. C’est un fait reconnu, un club de Top 14 ne peut plus vivre durablement dans l’élite qu’en s’appuyant sur un bassin d'activité supérieur à 300.000 habitants, c’est à dire la population du Pays basque. Il n'y aura plus la place pour deux clubs de Top 14 au Pays basque, qui plus est dans la même agglomération.
Cette période, avec des comportements parfois violents, laissera des traces. Souhaitons que la raison l’emporte, avant qu’il ne soit trop tard pour le rugby basque. Finalement, en raison d’irrégularités lors du scrutin, on revotera le 30 juin à Biarritz. Un espoir ou un nouveau psychodrame ?
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