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LACQ-PAU-TARBESUne nouvelle ère d’innovation industrielle

Au-delà de l’accompagnement des projets industriels, la démarche a permis de créer des synergies autour de différents enjeux stratégiques pour le territoire.
Un opérateur industriel.
Après une première labellisation en 2019, le Territoire d’Industrie Lacq-Pau-Tarbes entame ainsi un nouveau chapitre de son histoire, à travers l’Acte 2 pour la période 2023-2027.

« Au théâtre, l’Acte 1 est celui où les acteurs entrent en scène et apprennent à se connaître, tandis que l’intrigue doit se nouer durant l’acte 2. À nous de faire en sorte que ce dernier ne soit ni une comédie, ni une tragédie, mais, si possible, une épopée palpitante ». Julien Charles, le préfet des Pyrénées-Atlantiques, résume parfaitement l’engagement derrière le renouvellement du Territoire d’Industrie Lacq-Pau-Tarbes.

Fort d'un héritage industriel gazier et aéronautique riche, le territoire Lacq-Pau-Tarbes représente plus 38.287 salariés et 2.330 entreprises du territoire. Depuis quatre ans, ce label gouvernemental a permis de mettre en place de nouveaux projets et de nouvelles collaborations entre les entreprises et les élus locaux.

« Cette labellisation est le fruit d’une volonté nationale, mais aussi locale, de nous affirmer, nous qui avons souvent une image agreste, champêtre, montagnarde, touristique, culturelle. Mais dans notre vie de tous les jours, l’industrie et ses entreprises jouent un rôle essentiel. Grâce à Territoire d’Industrie, nous revendiquons notre vocation industrielle de pointe et d’avant-garde », souligne François Bayrou, président de la Communauté d’agglomération Pau Béarn Pyrénées et référent Nouvelle-Aquitaine sur ce dossier.

Ce territoire a su tirer parti de son passé industriel pour construire un avenir prometteur, pour devenir « un modèle d’excellence en matière de développement économique durable et de transition vers une économie plus verte et plus inclusive ».

Sur la période 2019-2021, le Territoire d’Industrie Lacq-Pau-Tarbes a permis la création d’une école de production chaudronnerie soudure. Il a soutenu l’innovation et la transformation des entreprises SCT et Mersen Boostec dans les Hautes-Pyrénées et l’implantation d’Alpha Chitine, mais aussi le développement des entreprises M2i et Toray en Béarn. L’élaboration de l’avion hybride électrique EcoPulse (lire notre article), fruit d’une collaboration entre Daher et Safran, est également un bel exemple de réalisation facilitée par ce dispositif.

L’ensemble des acteurs industriels et institutionnels du bassin Lacq-Pau-Tarbes se sont réunis le 23 septembre pour entériner un nouveau chapitre de son histoire. Pour mener à bien ce deuxième acte très ambitieux, les parties prenantes entendent consolider le travail partenarial effectué depuis 2019, tout en s’adaptant aux enjeux de la transition écologique et en favorisant l’innovation et la création d’emplois durables.

L’investissement financier global de cette nouvelle labellisation s’élève à quatre milliards d’euros et se traduit par la création d’environ 3.000 emplois industriels nets à l’horizon 2027. Le périmètre de la démarche évolue et comptabilise désormais 11 intercommunalités (huit dans les Pyrénées-Atlantiques et trois dans les Hautes-Pyrénées), représentant un bassin de vie de 545.000 habitants.

Chemparc

Accompagner les entreprises dans leurs transitions 

Parmi les principaux axes de développement de l’Acte 2 figurent la promotion de la décarbonation et de la transition énergétique, la valorisation des compétences locales et le renforcement de la coopération entre les différents acteurs publics et privés du territoire. 

« La décarbonation et la réindustrialisation sont deux enjeux majeurs de cet Acte 2. L’industrie va devoir se réinventer pour pouvoir s’adapter aux contraintes environnementales et en se réorientant, on va attirer d’autres industries. Certaines échéances sont pour demain, comme la fin des moteurs à explosion pour les véhicules entre 2030 et 2040 et l’inclusion de nouveaux carburants propres pour 2050. Enfin, à partir de 2035, 100% des crédits d’émission CO2 seront payants pour tous les industriels », présente Dominique Mockly, Pdg de Teréga et référant industriel du Territoire d’Industrie Lacq-Pau-Tarbes.

Le Territoire d’Industrie Lacq-Pau-Tarbes vient d’être lauréat de l’Appel à Manifestation d’Intérêt « Rebond Industriel ». Au total, 11 projets industriels structurants locaux ont été sélectionnés : Rubio, Meca Services, les Salaisons Pardon ou encore les Carrières Laplace dans les Pyrénées-Atlantiques, et ISP System, la Manufacture Joaillerie d’Occitanie et SCT Ceramics pour les Hautes-Pyrénées. Le Territoire d’Industrie Lacq-Pau-Tarbes dispose d’une enveloppe de 2.5 millions d’euros pour les accompagner ces TPE/PME dans leur développement. 

Par ailleurs, une enveloppe de 70 millions d’euros a également été allouée au Territoire d’Industrie Lacq-Pau-Tarbes, dans le cadre du Fonds Vert « Territoire d’Industrie ». Celui-ci devrait permettre d’accélérer le déploiement des projets industriels en lien avec les enjeux de la transition écologie.

Enfin, le label « Sites industriels Clés en main France 2030 » vient d’identifier 55 sites à fort potentiel de développement industriel, dont deux sur le territoire de Lacq-Pau-Tarbes (à Ossun et Lacq).

Pôle Formation Adour

« Devenir un centre névralgique de la formation aéronautique »

Élus, institutionnels et chefs d’entreprises en sont convaincus : l’avenir de l’industrie passera par la formation. La montée en compétence et l’insertion professionnelle sont deux leviers majeurs pour répondre aux besoins immédiats du marché du travail, tout en assurant l’insertion professionnelle des jeunes.

L’Acte 2 va encore plus loin, en faisant de l’emploi une priorité pour le développement du bassin industriel local. « Notre volonté est de faire de notre région un centre névralgique de la formation aéronautique et industrielle, en lien avec les entreprises locales. Notre ambition est de former plus de 15.000 personnes sur cinq ans, du CAP au BAC+8 », assure Marc Mesplarau, président de l’Union des Industries et des Métiers de la Métallurgie (UIMM) Adour Atlantique.

C’est pourquoi le Campus Aéro Adour, dont la première promotion a fait sa rentrée en septembre 2024 est le projet phare de cet Acte 2. Labellisé France 2030, cet établissement permettra de développer la formation, l’attractivité et le recrutement pour la production de l’avion bas carbone. L’investissement total s’élève à 57 millions d’euros. Plus de 40 TPE/ PME sont engagées dans ce projet birégional, qui devrait délivrer plus de 50 diplômes et certifications.

« Cette labellisation marque un tournant décisif pour notre territoire et l’ensemble de l’industrie aéronautique française et témoigne de la pertinence de notre projet, qui s’inscrit résolument dans la dynamique de la transition écologique, du développement des compétences et de l’innovation industrielle », ajoute-t-il.

Au-delà de ces enjeux structurants, le Territoire d’Industrie Lacq-Pau-Tarbes a permis de créer de nouvelles synergies entre les élus et les entreprises. Un modèle qui pourrait s’étendre par la suite à d’autres secteurs d’activités… Sait-on jamais !

Noémie Besnard

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