Le chêne-liège se fait rare, car il nécessite des températures douces, de la lumière et une forte insolation. Ce qui fait qu’en France, on ne le trouve que dans le Var, en Corse, dans les Pyrénées-Orientales et surtout en Aquitaine, dans le Marensin.
Mais dans les Landes, son exploitation a pratiquement cessé au milieu des années 1900, jusqu’à ce qu’une poignée de volontaires, presque utopistes, se décide à lui redonner vie. Et ça marche !
Ce qu’il faut savoir…
Car l’inventaire en cours de réalisation a déjà recensé plus de 145.000 chênes-lièges de plus de cinquante centimètres de circonférence en forêt privée du Marensin, ce qui a amené l’association « Le liège gascon » à relancer l’exploitation sur une grande échelle, bien que la production ait été inexistante depuis une quarantaine d’années.
Il convient donc désormais de démascler des arbres qui n’ont jamais été écorcés, avec des produits de mauvaise qualité, en vue d’obtenir d’ici dix à quinze ans, un liège utilisable dans l’industrie. Il s’agit d’une action à long terme, de gestion durable, comme on dit maintenant.
Dans le même temps a été mise en place une charte de bonnes pratiques de la levée de liège, afin de pérenniser la ressource, et d’éviter que lors des débroussaillements et des coupes rases, le chêne-liège soit systématiquement éliminé au profit du pin maritime.
Un véritable acte de foi pour les promoteurs du Liège gascon, car le processus menant au ramassage du liège est fort long : tout d’abord l’arbre doit présenter une circonférence de 70 cms, entre ses 30 et 40 ans… Et on est loin d’en avoir fini, puisque 10 à 15 années supplémentaires sont nécessaires à la formation d’un liège dit femelle, qui lui pourra être récolté. 10 à 15 levées pourront ainsi été réalisées sur un même arbre, tous les dix à quinze ans.
On comprend alors pourquoi cette relance de la filière liège gasconne est un projet de longue haleine, qui sera rentable un jour, plutôt lointain.
En attendant, les promoteurs effectuent le travail ingrat du nettoyage des arbres, de l’écorçage, effectué à l’aide d’une petite hache nommée « picasson », les répertorier puisque le liège mâle a peu de valeur et est utilisé dans l’isolation, tandis que le liège femelle est indispensable pour la bouchonnerie. Sa qualité augmente d’ailleurs au fur et à mesure des levées.
Désormais, la filière bénéficie d’une reconnaissance officielle, tant avec la Charte forestière du Pays Adour Landes Océanes qu’avec la labellisation Pôle d’Excellence rurale.
Tout est en place pour que d’ici une dizaine d’années, tous les efforts produits donnent enfin leurs fruits, enfin leur liège, made in Landes, synonyme de qualité.
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