Dans les dunes de Seignosse, Hossegor et Capbreton, le Little Festival revient pour sa 7ᵉ édition, du 30 juillet au 3 août 2025. Un rendez-vous désormais incontournable pour les amoureux de musique électronique, d’arts urbains et de sports de glisse… mais aussi pour les convaincus de l’écologie appliquée. Car derrière les beats qui pulsent et les foules qui dansent, l’événement landais n’oublie jamais son ancrage naturel. Ici, on ne fait pas que vibrer. On agit, on réduit, on transforme. Bref, on fait de la fête un levier pour la planète.
Un engagement qui fait sens
Depuis sa première édition en 2017, le Little Festival n’a cessé d’accorder ses actions aux valeurs de durabilité. Né au bord de l’océan, façonné par une équipe de passionnés réunie dans le collectif Little Family, le festival défend l’idée qu’un événement peut être à la fois festif, artistique et exemplaire sur le plan environnemental. Chaque année, les engagements se renforcent. Chaque édition est l’occasion d’aller plus loin, de mesurer ses impacts et de proposer des solutions concrètes. C’est aussi une façon de rappeler que l’écologie ne se limite pas à un discours mais peut devenir une culture vivante, partagée, incarnée.
Le plastique à usage unique ? Écarté de la scène. Depuis 2019, le festival bannit les gobelets jetables, analyse son impact carbone et réinvente sa logistique. Partenariats, achats responsables, suppression des kakémonos non recyclés : chaque détail compte. Grâce à son alliance avec Ocean52, l’eau est désormais distribuée en bouteilles d’aluminium réutilisables. Des points d’eau permettent à chacun de remplir sa gourde, réduisant ainsi drastiquement les déchets. L’objectif n’est pas d’imposer des contraintes, mais d’encourager des réflexes durables, sans altérer l’expérience festive.
L’autre pilier de l’action du Little Festival se trouve dans l’assiette. En 2025, le food court adopte une offre 100 % végétarienne. Ce choix assumé répond à une double logique : diminuer l’impact carbone lié à la consommation de viande et promouvoir une alimentation plus éthique, respectueuse du bien-être animal et des circuits courts. En limitant le nombre de food trucks, le festival lutte aussi contre le gaspillage alimentaire et favorise la qualité à la quantité. Une démarche qui allie saveurs et convictions.
À l’heure où les déplacements pèsent lourd dans le bilan carbone d’un événement, le Little Festival mise sur la mobilité douce. Les festivaliers sont incités à venir en train, à covoiturer via la plateforme Mobicoop ou à privilégier la marche et le vélo. Les artistes eux-mêmes sont sensibilisés à cette question. Et sur place, les déchets sont triés et valorisés par une brigade verte de bénévoles, mobilisés pour que chaque déchet trouve sa place. La fête ne peut plus ignorer son empreinte. Elle peut, en revanche, la réduire, et montrer l’exemple.
Quand l’art se recycle et se raconte
Le Little Festival est un territoire d’expression pour les artistes urbains, les plasticiens et les couturiers éthiques. Depuis 2022, l’atelier Nyima Couture récupère les anciens kakémonos du festival pour en faire des trousses, sacs ou pochettes d’ordinateur. Une seconde vie pleine de style pour des matériaux destinés à la benne. Ce geste, à la croisée de l’art et de l’économie circulaire, incarne la volonté du festival de faire rimer création avec transformation.
Pour que les engagements écologiques soient partagés par tous, le festival mise sur la sensibilisation. Des chartes sont signées avec les artistes, partenaires et restaurateurs. Ces documents abordent la circularité, les transports, l’alimentation, les déchets… mais aussi les rapports humains. Parce que l’écoresponsabilité passe aussi par l’inclusion, la sécurité et la prévention. Un stand dédié est installé pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles, avec une équipe formée présente tout au long du festival. Une démarche globale, qui fait du respect de l’autre une priorité aussi forte que celle du respect de l’environnement.
Impossible de parler du volet environnemental du festival sans évoquer Save La Mermaid. Cette association partenaire multiplie les actions : stands d’information, sensibilisation, vente de produits solidaires et surtout… ramassages de plage. Car si la musique se vit sur scène, elle commence souvent sur le sable. Là où les déchets s’accumulent, les sirènes de Save La Mermaid rappellent à chacun que la mer commence ici, et que la protéger, c’est préserver ce décor qui rend le festival possible.
Un festival qui plante ses racines dans le territoire
Le Little Festival ne plante pas seulement ses enceintes dans le sable. Il s’enracine dans un territoire, celui des Landes, qu’il connaît et respecte. Chaque événement « off », chaque DJ set sur un rooftop ou dans un bar du coin est une façon de faire vivre l’expérience dans des lieux intimes, humains, durables. Avec son label LF Records, le festival soutient les artistes locaux et émergents, tout en diffusant les valeurs du Sud-Ouest à l’international. C’est une scène ouverte au monde, mais enracinée dans son sol.
2025 ne sera pas une fin en soi. Pour les organisateurs, il s’agit déjà de penser aux prochaines mesures, aux partenariats plus profonds, aux outils de mesure d’impact plus performants. La musique électronique reste au cœur de l’événement, mais elle devient un vecteur. Celui d’un engagement collectif, d’une joie partagée, d’un avenir souhaitable, en somme... un crescendo d’énergies, de sons et d’espoirs.
Sébastien Soumagnas
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