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    À Bordeaux, grands espoirs autour du millésime 2020

    À un mois de la semaine des primeurs 2021, événement remanié, les professionnels du vin se veulent confiants. Mais un certain nombre d’interrogations demeurent…
    VINS BORDEAUX 0
    Après une édition décalée à juin l’an dernier, la semaine des primeurs de l’UGCB (Union des Grands Crus de Bordeaux) débutera cette année le 26 avril, dans un format plus court et efficace appelé à perdurer dans les prochaines années.

    Alors que les dégustations du millésime 2020 commencent doucement en Gironde, on y voit un peu plus clair sur « l’exceptionnelle » année écoulée, entre une pandémie mondiale, une taxe Trump très discutée et des caprices climatiques qui ont, chacun à leur manière, touché la filière.

    La fermeture des restaurants a d’abord pesé lourd sur les ventes, forçant la mise en œuvre d’une « distillation de crise » pour convertir les invendus en éthanol, avec le concours d’aides de l’État. La taxe américaine aurait quant à elle coûté 600 millions d’euros à la filière bordelaise, même si les grands crus ont bien résisté.

    On sait qu’une bouteille exportée sur 5 part aux États-Unis, où les ventes ont tout de même décollé en 2020. Heureusement, la fin d’année a été plutôt bonne pour les exportations de vins de Bordeaux : elles ont progressé de 13% en volume et de 16% en valeur sur le dernier trimestre.

    Baisse des volumes récoltés…

    Côté climat, l’année 2020 a été marquée par des conditions particulières et une récolte précoce. « Sous l’effet conjugué d’une météo parfois déroutante (grêle, gel, neige, inondations au printemps, été caniculaire) mais qui finit par un été indien optimal, et des baisses de rendements adoptées par la majorité des AOC du vignoble de Bordeaux, le millésime 2020 s’annonce de très grande qualité mais faible en volume, à 4,4 millions d’hectolitres », exposait récemment le CIVB (Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux). Une récolte qui serait de 12% inférieure à la moyenne décennale, ce qui « laisse envisager une situation plus sereine dans le contexte économique et sanitaire actuel ».

    Finalement, l’interprofession du vin de Bordeaux se montre optimiste pour les mois qui viennent : « Bordeaux est aujourd’hui prêt au rebond qui se dessine avec notamment en France, l’espoir de la réouverture des cafés et restaurants et le retour des événements conviviaux.

    « À l’export, le redémarrage significatif de la Chine (+18% en volume et +20% en valeur sur les 3 derniers mois) ou l’avancée des négociations au niveau européen pour un moratoire afin de suspendre les taxes aux USA dont les vins de Bordeaux sont injustement victimes, sont également synonymes de fortes attentes. Plus que jamais la filière reste mobilisée, créative et déterminée à multiplier les occasions d’aller à la rencontre des consommateurs ».

    Symbole de cette dernière évolution, la semaine des primeurs de l’UGCB (Union des Grands Crus de Bordeaux) voit son format évoluer, notamment pour satisfaire la clientèle étrangère. L’an dernier, les dégustations avaient été décalées en juin à cause du covid, et cela a visiblement fait réfléchir l’union, qui a « décidé de ramasser cette campagne pour que les présentations coïncident presque immédiatement avec les sorties, afin de permettre aux acheteurs d'optimiser leur déplacement », a expliqué Ronan Laborde, président de l’UGCB, dans la Revue du vin de France.

    Nouveau format pour les primeurs…

    Ce format est appelé à perdurer dans les années à venir. Plus tardives qu’auparavant, les dégustations en primeur du millésime 2020 auront donc lieu du 26 au 29 avril : c’est 3 semaines d’élevage en plus pour des vins dont les négociants et clients pourront ainsi se faire une meilleure idée. Ces dégustations auront principalement lieu à Bordeaux, mais aussi à Zurich, Shanghai, Bruxelles, Francfort, Hong-Kong, Paris, Londres, New-York et San-Francisco. Sont concernés les vins des quelque 131 adhérents de l’UGCB.

    Chaque année, l’événement réunit entre 5.000 et 6.000 professionnels à Bordeaux. Il permet de réserver des bouteilles à prix préférentiels. L’incertitude demeure encore sur ces niveaux de prix. On sait que l’an dernier, ils avaient baissé de 20% par rapport à ceux du millésime 2018. Au regard de la récolte et des espoirs touchant à la qualité du cru 2020, ces prix pourraient remonter, mais tout dépendra encore et toujours du niveau de la demande mondiale, et en particulier des effets de la crise actuelle sur les demandes américaine et chinoise.

    Verdict dans le courant du printemps.

    Plus d’informations sur le site internet, cliquez ici

     

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