Yves Camdeborde et Jacques Ferrandez

Et le cuisinier Camdeborde rebondit là où on ne l’attend pas : la bande dessinée. Pour l’occasion, l’un des plus célèbres de nos Palois s’était associé une première fois au Niçois Jacques Ferrandez, en publiant il y a deux ans un premier album, intitulé « Frères de terroirs » où étaient relatés un an de rencontres avec les producteurs d’Yves, qu’ils soient vignerons, chasseurs de truffes ou pêcheurs de brochets.

L’album ayant plutôt bien marché, voici le tome 2, youpi !

Ce qu’il faut savoir…

Changement de décor, nous quittons le Béarn pour une première étape en Corse, où les compères ne vont pas s’intéresser au figatelli (dommage), mais au miel que Pierre Carli produit dans ses ruches, avant de se pencher sur un vin qu’on suppose délicieux, qui nous vaut un joli mot de Camdeborde, parlant de « boire avec gentillesse ».

On devise aussi selon les pérégrinations du veau de cinq heures, ou du lait P’tit béarnais, on apprend vignette après vignette à préparer un boudin rôti sous la cendre, ou à confectionner un baba tiède façon Suzette. Un régal !

Des balades gourmandes racontées en 112 pages, en même temps que des histoires d’hommes et d’amitiés, où le Sud-Ouest a bien sûr la part belle, avec ses produits en majesté, « exportés » à Paris et plus loin encore, mariages de la terre et de la mer qui font de nos terroirs certainement la région la plus prolifique et la plus gourmande de France.

Mais Yves et Jacques vont plus loin, en permettant au lecteur gourmand de pénétrer dans les univers de petits producteurs passionnés et francs du collier, comme cette maraîchère bretonne ou cet éleveur de porc noir de Bigorre. La France est un merveilleux potager en même temps qu’un fabuleux pays d’élevage.

Rien de mieux que la bande dessinée, façon reportage, pour en rendre compte. Et nous donner envie de sortir faire notre marché, d’y sélectionner des produits en oubliant les salopetées en sachets fabriquées à des centaines de milliers d’exemplaires. C’est à un retour à la vérité du terroir que nous invitent les auteurs.

Une BD à lire et à savourer avant d’aller faire ses courses et de passer à table, voilà qui n’est pas banal !

Frère de terroir 2, été automne – Ed. Rue de Sèvres, 22 euros.