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    Je dis ça, je dis rien

    Billet aigre-doux (mais ça reste en famille)
    laya-idee
    Vous connaissez peut-être ce grand classique d’humour, mais je n’ai pu résister à vous le faire relire ou découvrir si vous ne connaissez pas encore. Les parents devraient adorer. Les enfants, euh, je sais pas…

    C’est l’histoire d’une maman tout ce qu’il y a de plus classique, qui rentre le soir à la maison et trouve cette lettre.

    « Maman chérie,

    Je suis navrée de devoir t’annoncer que j’ai quitté la maison pour aller vivre avec mon copain. Il est l’amour de ma vie. Tu devrais le voir, il est tellement mignon avec tous ses tatouages, piercings et sa super moto ! Mais ce n’est pas tout, ma petite maman chérie. Grande nouvelle : Je suis enfin enceinte et Abdoul dit que nous aurons une vie superbe dans sa caravane en plein milieu des bois (c’est beau, la nature !). Il veut beaucoup d’enfants avec moi. C’est mon rêve aussi.

    Je me suis enfin rendue compte que la marijuana est bonne pour la santé et soulage les douleurs. Nous allons donc en cultiver et en donner aux copains lorsqu’ils seront à court d’héroïne et de cocaïne afin qu’ils ne souffrent pas. Entre temps, je croise les doigts pour que la science trouve un remède contre le Sida, pour qu’Abdoul aille mieux. Il le mérite vraiment, tu sais…

    Ne te fais aucun souci pour moi, maman. J’ai déjà 13 ans, je peux faire attention à moi toute seule. L’expérience qui me manque, Abdoul peut la compenser avec ses 44 ans. J’espère pouvoir te rendre visite très bientôt pour que tu puisses faire la connaissance de tes petits enfants. Mais d’abord, je dois aller avec Abdoul chez ses parents, dans leur caravane, afin que nous puissions nous marier. Ainsi ce sera plus facile pour lui, d’obtenir un permis de séjour.

    Ta fille qui t’aime.

    PS : Tout ça n’est qu’un tissu de bêtises, maman. En fait, je suis chez les voisins. Je voulais juste te dire qu’il y a des choses bien pires dans la vie que le bulletin scolaire que tu trouveras sur ta table de nuit… »

    Cela ne pouvait pas finir ainsi. Voici donc la réponse du papa.

    « J’ai donné ta lettre à ta mère. Elle a, dès les premières lignes, fait un infarctus et nous avons dû l’hospitaliser. Les médicaments la maintiennent en vie. Lorsque j’ai expliqué à nos avocats ce qui s’était passé, ils m’ont recommandé de te répudier. Ainsi, c’est officiel, tu n’es plus notre fille et nous t’avons retirée de nos testaments. Ah, nous avons également mis à la poubelle tes affaires et utilisons ta chambre comme débarras. Nous avons aussi changé la serrure de la porte, il te faudra trouver un logement (caravane ?) mais n’essaie pas d’utiliser notre carte de crédit car nous l’avons annulée, ainsi que fermé ton compte bancaire (il y avait pas mal d’argent dessus, bah, ce sera bien utile pour soigner ta pauvre mère).

    N'essaie pas de nous appeler pour demander de l’argent. Nous avons de toute façon résilié ton contrat de téléphone mobile. Les jouets que tu gardais, tes instruments de musique, ta collection de CDs et de photos, nous les avons vendus au voisin (celui dont tu disais qu’il te regardait par la fenêtre quand tu t’habillais).

    J’oubliais : Il te faudra trouver du travail, puisque nous n’allons plus payer pour toi, ni tes études, ni tes cours de musique. Si tu ne peux trouver de logement ou de travail, je te recommande d’aller voir Paulo. Je l’ai connu à l’armée. Je ne sais pas exactement ce qu’il fait. Mais je lui ai envoyé une photo de toi et il m’a dit qu’une fille « de ton genre » n’aurait aucun mal à vivre dans certains pays du Maghreb qu’il connaît bien, et qu’il pourra t’aider.

    Enfin, j’espère que tu seras très heureuse dans ta nouvelle vie.

    Signé : L’homme que tu appelais Papa.

    PS : Ma chérie, c’est une blague. Je regarde la télé avec ta mère, qui se porte très bien. Je voulais juste te montrer qu’il y a des choses plus graves que de passer les 8 prochaines semaines sans sortir, et sans regarder la télé, en raison de ton mauvais bulletin et de ta petite blagounette à deux balles. »

    Enfin bon, ILS disent ça, ILS disent rien.

    Gracianne Hastoy and co.

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