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Agriculture : une dynamique d’installations et de reprises

Pour la Chambre d’agriculture des Pyrénées-Atlantiques, des signes encourageants viennent compenser en partie les conséquences d’une mauvaise météo et de la crise sanitaire…
AGRICULTEUR 64 3
En début d’année, le comité d’orientation économie de la chambre consulaire a publié un bilan détaillé de l’année agricole 2020. Une année que le président, Bernard Layre, a qualifiée de « très difficile, où le résultat n’est pas au rendez-vous, tant sur le plan technique qu’économique ».

Tandis que les filières animales comme l’agneau de lait ont été pénalisées par l’arrêt des activités de restauration hors domicile, les filières végétales ont été victimes de conditions climatiques défavorables, même si Pierre Moureu, président du comité d’orientation économie, note « une hausse des prix en fin de campagne due au resserrement des bilans offre/demande », ainsi qu’une « croissance des besoins alimentaires de la Chine et de l’ensemble de l’Asie », tendance de fond qui pourrait finalement jouer en faveur de nos produits.

Les circuits courts en vedette…

Plus généralement, pour Bernard Layre, « l’agriculture a tout de même eu la chance d’être reconnue comme un secteur de première nécessité, ce qui a permis aux agriculteurs de maintenir leur activité de production. On s’est rendu compte qu’on ne peut pas se permettre de traiter l’agriculture comme l’industrie automobile ou textile. Cette crise a aussi mis en lumière la nécessité d’avoir des circuits les moins longs possible. Nous devons inventer une économie circulaire qui évite aux produits de traverser la planète. Nous avons dans notre département tous les atouts pour relever ce défi ».

Derrière les phénomènes conjoncturels, la mutation structurelle du secteur agricole semble donc en voie d’accélération, en partie sous l’effet d’une prise de conscience globale et de nouveaux comportements de consommation.

L’autre bonne nouvelle, c’est que la situation actuelle ne paraît pas freiner outre mesure les velléités d’installation et de reprise d’exploitations agricoles. Le 9 février dernier, le comité d’orientation transmission-installation de la Chambre d’agriculture du 64 s’est en effet réuni au lycée agricole de Montardon et a fourni des chiffres très intéressants sur le sujet. Les membres de ce comité étaient rassemblés autour de leur président, Iban Pebet, et de celui des Jeunes agriculteurs du 64, Sylvain Bordenave.

En 2020, quelque 129 dossiers de demandes d’aides publiques auraient été examinés par la DDTM (Direction Départementale des Territoires et de la Mer), à 60% en Pays basque et à 40% en Béarn, avec deux tiers d’installations en montagne, et près de 4 reprises d’exploitation sur 5 s’effectuant dans un contexte familial. L’élevage est au centre de 83% des installations.

La filière ovine représenterait 44% des nouveaux élevages, soit 48 installations. La filière bovine suit avec 30 installations. Côté filières végétales, on dénombre 22 installations, principalement en maraîchage et en viticulture.

L’agriculture attire les nouveaux-venus…

Pour faire écho aux propos du président de la chambre, on note aussi que la logique de circuit court est au cœur d’un tiers des projets d’installation. La vente directe serait le canal prédominant dans 15% des cas. Un tiers des projets tablent sur des circuits à la fois longs et courts.

En fin d’année, 37 exploitations étaient en recherche d’un repreneur. Une douzaine en avaient identifié un, mis à l’essai. Beaucoup cherchent un repreneur ou un associé en dehors de leur famille. Les candidats seraient là, puisque 186 personnes seraient à la recherche d’une exploitation, dont 61 nouveaux inscrits en 2020. Les trois quarts souhaitent se lancer dans l’élevage.

Au-delà, la Chambre d’agriculture est dotée d’un PAIT (Point Accueil Installation-Transmission), lequel déclare avoir rencontré 423 personnes dans le cadre d’un projet d’installation, dont 355 ont été vues en entretien individuel. Parmi ces nouveaux venus, seuls 15% sont déjà des salariés agricoles (quoique 40% soient issus de ce milieu). Les autres sont demandeurs d’emploi (30%) ou salariés en dehors du monde agricole (30%).

Parmi tous ces projets d’installation, 53% sont des créations d’exploitations, 22% des reprises et 25% des associations. En tête des productions envisagées viennent le maraîchage (19%), l’ovin lait (18%), la volaille (9%) et la viande bovine (9%). Autre chiffre intéressant : 45% envisagent une installation en bio. Le chiffre atteint 61% pour les installations hors cadre familial. Enfin, 39% des candidats rencontrés par le PAIT envisageraient de coupler leur activité à d’autres comme la transformation, les loisirs à la ferme ou l’hébergement. Au final, 153 projets seraient en passe de voir le jour.

Pour conclure, on rappelle que ledit PAIT organise régulièrement des réunions d’information sur la création, la reprise et la transmission d’exploitations agricoles. Se sont tenues 18 réunions en 2020, et une quinzaine sont programmées d’ici juillet à Saint-Palais et à Pau.

Bilan de l’année agricole 2020 dans les Pyrénées Atlantiques – cliquez ici

Point accueil installation transmission du 64 – c’est ici

Programme des réunions d’information sur l’installation et la transmission - cliquez ici

Plus d’informations sur le site internet, cliquez ici

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