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Crédit Agricole Pyrénées GascogneEn première ligne pour bâtir l’avenir

La banque mutualiste, acteur majeur du territoire, a mobilisé ses 1.854 collaborateurs et ses 902 administrateurs dans cette période exceptionnelle. Rencontre avec Fabrice Vaillant…
CAPG PRESENCE

En accompagnant près de 4 habitants sur 10 des départements du Gers, des Hautes-Pyrénées et des Pyrénées-Atlantiques, Crédit Agricole Pyrénées-Gascogne (CAPG) joue un rôle essentiel pour faire face à la crise sanitaire et désormais à la crise économique qu’elle a engendré. Mais aussi et surtout pour rebondir positivement et préparer l’avenir.

Fabrice Vaillant

Son ADN mutualiste et son organisation coopérative, forte de 902 administrateurs et 65 Caisses locales, constituent un réel levier de mobilisation au service du territoire et, bien entendu, de ses 604.934 clients, dont 451.284 sont sociétaires.

PresseLib’ a rencontré Fabrice Vaillant, directeur général par intérim de Crédit Agricole Pyrénées-Gascogne, pour un tour d’horizon (non exhaustif) des multiples engagements de la banque aux côtés des familles, des agriculteurs et des professionnels, ainsi que des défis à relever.

Comment Crédit Agricole Pyrénées Gascogne est-il resté opérationnel malgré le confinement ?

Fabrice Vaillant – Ces dernières années, nous avons accéléré la numérisation à tous les niveaux à l’occasion de la transformation complète de nos sièges de Serres-Castet, Tarbes et Auch, mais aussi de la modernisation de la plupart de nos agences. Tous nos collaborateurs étaient équipés d’ordinateurs portables et de smartphones. Ils ont ainsi pu basculer instantanément en télétravail à plus de 85%, et il n’a pas été fait appel aux possibilités de chômage partiel. A Pyrénées Gascogne, nous avions aussi largement investi dans les technologies permettant de développer les visioconférences. Ce qui a permis d’être encore plus efficace en interne et de garder le contact avec les clients. Enfin, les services en ligne sont bien rodés et appréciés par les clients et nous pratiquions déjà la signature électronique à distance. Quant aux agences Illico, elles ont permis de répondre à tous les appels des clients, quelle que soit leur provenance sur le territoire de CAPG. Bref, notre anticipation digitale a été précieuse pour faire face à ce confinement difficile à imaginer il y a quelques mois.

Cette expérience numérique réussie va-t-elle vous conduire à aller plus loin encore ?

F. V. – Bien entendu. Même si nous avions déjà l’intention de continuer à innover fortement dans ce domaine. Notre volonté est d’être exemplaire au niveau de la transition numérique, pour mieux inciter nos clients à intégrer cette évolution, ainsi que pour mieux les accompagner dans cette voie. En interne, notre politique de large numérisation, va de pair avec la notion de bien-être au travail. Nous avons validé à grande échelle que notre vision était la bonne et qu’elle devait être largement confortée. 100% de nos clients ont été contactés pendant le confinement, par différents canaux, téléphone, mail, chat, et les conseillers ont pu répondre immédiatement à tous types de problématiques. Si les rendez-vous physiques restent indispensables, dans le respect des consignes sanitaires, ces relations à distance ouvrent de larges possibilités pour accompagner nos clients en mettant rapidement à leur disposition toutes les compétences de nos conseillers, quel que soit l’endroit où ils sont basés.

Cela vous conforte-t-il dans votre politique de préserver votre réseau ?

F. V. - C’est toute la raison d’être du plan à moyen terme Vision 2020, dans le cadre duquel s’inscrit la rénovation des sites et des agences. A la fin de l’année, 65% des agences CAPG auront été rénovées et, à terme, l’opération portera sur les 130 points de vente. Ce plan exprime la volonté de rester présent physiquement dans l’ensemble de nos territoires, contrairement à d’autres établissements qui ferment des points de vente. Il prend aussi en compte les évolutions en termes de nouvelles mobilités, de déplacement des flux de clients, et de création de nouvelles zones d’habitation et d’activités économiques. Le principe de base est de n’abandonner aucun territoire quelle que soit sa densité de population.

La banque est en première ligne face à la crise économique…

F. V. – Oui. La solidité financière du groupe Crédit Agricole et, a fortiori, celle de chacune des Caisses régionales, constitue un atout primordial. Ici, nos bons résultats au titre de l’exercice 2019 nous ont permis et permettent aujourd’hui, plus que jamais, d’assumer la mise en place de mesures exceptionnelles, de faciliter des financements d’urgence, d’accompagner chacun de nos clients, mais aussi d’être utiles en aidant très concrètement les acteurs du territoire. Dès le début de l’épidémie, Crédit Agricole Pyrénées Gascogne a ainsi pu se donner les moyens de répondre efficacement et rapidement aux besoins de tous ses clients.

Quelles ont été vos priorités avec les particuliers ?

F. V. – Grâce à notre réseau de proximité, nous avons pu identifier, au cas par cas, avec les clients impactés, les solutions les mieux adaptées à leurs besoins. Que ce soit pour reporter les remboursements de crédits ou pour mettre en place une procédure accélérée d’accord de crédit en moins de 5 jours, pour les situations les plus urgentes ; ou bien encore pour supprimer les pénalités et les coûts additionnels des reports d’échéance et de crédit des clients ou pour proposer un dispositif personnalisé d’accompagnement les clients confrontés à des difficultés budgétaires. Pour illustrer l’importance de ces dispositifs, il faut savoir que nous avons assuré depuis mi-mars : 5.000 pauses de remboursement de crédits, pour 16 millions d’euros et 142.000 ouvertures de crédit. Nous avons aussi innové avec l’instauration d’un crédit consommation, « Coup de main » (165 dossiers ont été traités et 129 sont en cours pour un total de 912.000 euros) et avec l’appel de courtoisie à tous nos clients.

Et avec les professionnels et les agriculteurs ?

F. V. – L’approche a été la même et elle a été d’autant plus efficace avec la bonne connaissance de leurs problématiques. Par exemple, nous avons mis en place 8.600 pauses de remboursements de crédits pour 75,1 millions d’euros. En plus des mesures proposées aux particuliers, nous nous sommes très fortement mobilisés au niveau du prêt de trésorerie garanti par l’Etat (PGE) avec un différé d'amortissement minimal de 12 mois qui pourra être prorogé avec l’exercice de l’ « option d’amortissement », si l'entreprise le souhaite, sur une période de 1 à 5 ans supplémentaires. L’enjeu est d’assurer le maintien des activités économiques impactées par cette crise sanitaire et le confinement. Ce process a été totalement digitalisé en un temps record, permettant à nos clients une signature électronique à distance. Ainsi, 2.531 PGE ont été accordés pour 121 millions d’euros, pour les seuls professionnels et agriculteurs, hors entreprises. 99,97% des dossiers ont été acceptés. Les 902 administrateurs de CAPG ont été régulièrement tenus informés des mesures prises en faveur des clients, et ont ainsi pu les relayer efficacement sur leurs territoires.

On a beaucoup parlé des assurances. Quel a été votre positionnement ?

F. V. – Cette crise sans précédent, avec son impact considérable sur les professionnels, a amené le Crédit Agricole à mettre en œuvre un dispositif inédit de soutien, extra contractuel, concernant les pertes d’exploitation. Alors que la pandémie ne fait pas partie des risques inclus dans les contrats d’assurance proposés par le groupe, près de 200 millions d’euros ont été mobilisés sur l’ensemble des caisses régionales, dont 7 millions pour 2.350 clients de Pyrénées Gascogne. Fidèles à nos engagements mutualistes, nous avons déclenché ce soutien à effet immédiat avec un versement correspondant à une estimation forfaitaire de la perte de revenus du secteur économique concerné pendant la période. Pour des montants allant de 1.500 à 10.000 euros.

En tant que banque mutualiste, votre approche est certainement différente des autres par rapport à la crise sanitaire qui s’estompe et à la crise économique qui a commencé…

F. V. – Effectivement, nous avons lancé aussitôt plusieurs actions solidaires. A commencer par un engagement fort pour protéger les personnes âgées, à travers un financement de 20 millions d’euros, porté entre autres par la Fondation Crédit Agricole Solidarité du Groupe Crédit Agricole : soutien des personnels soignants, financement d’équipements de première nécessité, tablettes pour Ehpad… La Fondation CAPG a apporté une aide de 72.000 euros répartie entre les 4 banques alimentaires de notre territoire, et accompagné les délégations de la Croix Rouge : avec notamment une allocation pour le Gers et le prêt de 2 véhicules en Bigorre. Parallèlement, elle a financé l’achat de 12 respirateurs artificiels à Eove, offerts aux hôpitaux de Tarbes, Bayonne et Auch. Cette start-up paloise, cliente de CAPG, est spécialisée dans la conception et la fabrication d'appareils médico-chirurgicaux, dont des respirateurs, indispensables à de nombreuses victimes du coronavirus à un stade avancé de la maladie. Sur un autre plan, nous avons apporté notre soutien à la jeune pousse « Prof En Poche », pour offrir un accompagnement scolaire en ligne, gratuitement, à l'ensemble des élèves du Gers, des Hautes-Pyrénées et des Pyrénées-Atlantiques, de la 6ème à la Terminale.

Vous avez aussi développé des plateformes solidaires ?

F. V. – Cela fait partie de notre ADN de banque mutualiste. Avec J’aime mon territoire by CA, l’objectif est de favoriser la création de lien social de proximité et l’entraide entre voisins. C’était d’autant plus important pendant la période de confinement. Via le site jaimemonterritoire.ca-pg.fr, chacun peut demander de l’aide, proposer d’aider ou partager des informations locales utiles ; chacun peut aussi être un acteur de solidarité locale et faire lien avec les plus isolés et les plus fragiles. Deuxième plateforme inédite, le Groupe Crédit Agricole a lancé une place de marché digitale, Loop. Pour le client, une inscription sur loop-market.fr, en quelques minutes, suffit pour faire de ses courses un acte militant de soutien envers les agriculteurs et les producteurs.

Où en est le projet du Connecteur à Biarritz ?

F. V. – La chantier a repris et la livraison prévue début avril 2021 sera peut-être légèrement décalée. Ce site d’avant-garde en matière de numérique et de technologies de communication va, bien entendu, tirer les enseignements de cette crise sanitaire pour apporter des solutions aux entreprises qui veulent limiter les risques et les contraintes de mobilité en cas d’épidémie. Le Connecteur devrait être le premier espace du genre « COVID Proof ». L’un de ses piliers, le Village By CA (accélérateur de startups), devrait mener une première version BETA de son accompagnement sur les prochains mois, avec la sélection de 5 startups du territoire. Il s’agit de les aider à passer du stade « produit » à « croissance ». Cette volonté de créer, via le Connecteur, un écosystème catalyseur de profils, de compétences, de business, de ressources & facilitateur de rencontres, trouve de plus en plus écho et intérêt auprès des entrepreneurs de notre territoire.

CAPG se développe en osmose avec son territoire. Comment voyez-vous l’avenir ici ? Etes-vous optimiste sur la capacité à rebondir ?

F. V. – Cette période a validé la pertinence de notre signature « Ici et ensemble ». En tant que banque mutualiste de proximité, notre dynamique est étroitement liée à celle du territoire. Pour nous, le résultat financier n’est pas un objectif, mais un moyen. Notre résultat est quasi intégralement capitalisé et mis en réserve. Cela signifie que, s’il faut investir ici, nous sommes prêts à le faire. Plus que jamais, nous devons garder notre vocation de soutien au territoire en valorisant l’importance de ce « patriotisme » local lié au fait que l’argent collecté ici est réinjecté ici. Il est encore tôt pour avoir une vision précise de la situation économique de nos territoires, les mois qui viennent seront déterminants. Nous sommes très vigilants et tout particulièrement pour ce qui concerne le tourisme et l’aéronautique.

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