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COUP DE CŒURLe village Emmaüs Lescar-Pau bientôt quadra

La communauté n'a cessé de se développer, en gardant toujours à l'esprit ses valeurs de partage, d'échange et en faisait la promotion du circuit court et de l'économie circulaire...
Emmaus jardin 3
Initialement basée à Mirepeix, l'antenne locale d'Emmaüs a déménagé à Lescar en 1987, cinq ans après sa création.

Passant d'une petite communauté d’une quinzaine de personnes, à 130 compagnons (représentant 80% de l'effectif total), bénévoles, volontaires et salariés, le village s'est considérablement agrandi.

Sur ses 11,5 hectares sont implantés une ferme (de près de quatre hectares, avec des poulets, des canards, des cochons et des vaches béarnaises), un jardin, 70 logements, une crêperie, un fournil, une aire de jeux, une déchetterie recyclerie, une épicerie, un restaurant bio, des champs de maïs et de blé, un bar, une boulangerie et un bric-à-brac de 6.000 m2.

« C'est cet ensemble qui fait la force du village et qui lui permet de développer le bien mangé, l'économie circulaire, la solidarité et le circuit court », assure Germain Sarhy, le responsable d'Emmaüs Lescar-Pau, aujourd'hui autosuffisant à 80%, grâce à la vente des articles qu'il recycle et grâce à la ferme.

Avec ses 2.000 visiteurs en moyenne et près de 600 véhicules passent par la déchetterie recyclerie chaque jour (avec un arrivage de 400 m3 de déchets par jour), Emmaüs Lescar-Pau est devenu un lieu très important pour les habitants de l'agglo. « Les gens y viennent pour visiter la ferme, se balader, manger un morceau au bar ou au restaurant ou acheter des articles de seconde main pour trois fois rien », indique Germain Sarhy.

Un flux croissant depuis le premier confinement…

Même les deux confinements de l'année dernière n'ont pas perturbé l'activité du village. « Nous avons fermé l'ensemble de notre site lors du premier confinement, mais ça nous a permis de rattraper notre retard de deux ans par rapport au tri de nos stocks », assure Germain Sarhy.

Conséquence directe de la pandémie, le volume de marchandise récupérée par Emmaüs Lescar-Pau a considérablement augmenté, obligeant l'équipe du site à « acheter en urgence un chapiteau et du stockage pour faire face à l'arrivage. Nous avons aussi constaté une hausse des ventes et du flux de visiteurs », confie-t-il.

Durant le deuxième confinement, si les bâtiments couverts ont été fermés, certaines zones ont quant à elles pu rester ouvertes au public, comme les cours extérieures (vaisselle, outillage) et le magasin d’électronique. Par ailleurs, l’épicerie s'est adaptée, en mettant en place la vente en ligne et le restaurant « La Pachamama » a organisé un service de plats à emporter.

Une campagne d’affichage avec l’abbé Pierre…

Du 25 janvier au 4 février, une trentaine d'affiches reprenant des citations de discours de l'abbé Pierre ont été diffusées dans toute l’agglo de Pau. Intitulée « Ensemble, osons ! un monde juste », elle résume le principal combat du fondateur du mouvement Emmaüs : la solidarité et le soutien aux exclus.

« C'est une façon de commémorer les quatorze ans de la mort de l'abbé Pierre [NDLR : le 22 janvier 2007] en sensibilisant les jeunes générations contre toutes les formes d'injustices et en rappelant la pertinence et la force de son message, encore d'actualité », précise Germain Sarhy.

Cette campagne est également l'occasion de dénoncer la précarité croissante et le besoin de solidarité que la situation actuelle amplifie. « Depuis la fondation du mouvement, en 1954, rien n'a changé : les riches s'enrichissent et les pauvres s'appauvrissent. L'appel de l'abbé Pierre est malheureusement toujours d'actualité, quand on entend que 10 millions de Français et Françaises vivent en dessous du seuil de pauvreté on se dit que notre combat contre les inégalités sociales et un monde plus juste est loin d'être terminé », rage Germain Sarhy.

Afin de poursuivre ses actions, le village d'Emmaüs Lescar-Pau a de nombreux projets en tête, comme l'achat d'une parcelle de deux hectares, la plantation de nouveaux arbres mellifères (environ une cinquantaine seront plantés avant la fin du mois), la création d'un musée de l'apiculture, autour du respect de la biodiversité... Tout cela en préparant le programme des festivités pour ses quarante ans d'existence.

Pour en savoir plus, cliquez ici

 

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