Mi-mars, 500 tonnes d’acier sorties des Laminoirs des Landes ont quitté Bayonne et son port sur 10 wagons pour rejoindre le nord-ouest de la France. C’est là une « première vraie expédition » par voie ferroviaire pour ces laminoirs mis en service en fin d’année dernière. Celle-ci représente « environ 100 tôles de 2,50 mètres de large et de 12 mètres de long avec des épaisseurs allant de 8 jusqu’à 80 millimètres », explique la CCI du Pays basque, on le rappelle en charge de la gestion du port de Bayonne et à l’origine de la création de L’OFP Sud-Ouest, qui continue ainsi « de renforcer son offre de pré et post acheminement » sur ledit port.
L’an dernier, 13% des marchandises traitées au port de Bayonne seraient arrivées ou parties par le train. Le trafic ferroviaire géré par l’opérateur aurait bondi de 60% pour s’établir à 160.000 tonnes de marchandises, essentiellement prises en charge pour le compte du silo portuaire Maïsica, qui réceptionne le maïs de silos landais embranchés comme ceux de Maïsadour à Tartas ou d’Euralis à Solférino, ou bien encore pour Celsa France, producteur de billettes d’acier à partir de ferrailles de récupération.
Tandis que fin mars, la CCI de Bayonne communiquait sur cette première expédition ferroviaire pour les Laminoirs, celle des Landes entérinait en assemblée générale une prise de participation de 10% dans cet OFP Sud-Ouest.
Pour mémoire, le capital de l’opérateur, SAS présidée par Georges Strullu, se monte à 500.000 euros. Il est détenu jusqu’ici par la CCI basque et son port (à 40%), Euro Cargo Rail, filiale de DB Cargo (groupe Deutsche Bahn, 25%), Maïsica (10%), la Société logistique du Pays basque (10%) et une poignée d’autres acteurs.
Les grands projets après 2020…
Cette prise de participation semble faire écho au projet de création d’une plateforme de ferroutage du côté de Laluque, de nouveau évoqué en octobre dernier à l’occasion d’une réunion publique d’information à Pontonx-sur-l’Adour. Cette réunion visait à présenter de premières données environnementales portant sur 130 des 400 hectares sur lesquels pourrait s’étendre la future zone.
Les toutes premières études d’opportunité associées à ce projet avaient été conduites en 2012 par la Communauté de communes du Pays Tarusate, et celle-ci avait formé un syndicat mixte avec le département des Landes deux ans plus tard. Actuellement, les études environnementales se poursuivent et le dépôt d’un dossier est prévu pour la fin de l’année. S’il ne faut donc sans doute pas s’attendre à du concret avant 2021, on voit que cette question du report modal abolit déjà les frontières basco-landaises…
À l’échelle nationale et dans le prolongement de ces efforts locaux, c’est également au-delà de cette échéance que devrait prendre corps le fameux projet d’autoroute ferroviaire atlantique promis de longue date. Celui-ci ne nous emmènera finalement pas à Tarnos mais jusqu’à Vitoria. Des travaux ont pour l’heure cours côté espagnol.
L’objectif de cette autoroute était d’embarquer quelque 85.000 poids lourds par an sur les rails pour limiter le trafic routier. Mais d’ici là, justement, on aura compris que la route sera encore longue…
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