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    Feuilleton de l’étéEnfin le Tibet, jour 3

    Laya et PresseLib’ vous transportent à nouveau du côté de la Chine. Les « tacaños » en visite au Palais d’été et à la Muraille de Chine…
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    À l’hôtel, elle chercha longuement le chiffre Zéro sur l’ascenseur pour accéder au lobby, mais en vain. Elle se rappela ensuite qu’il était peu utilisé en Chine ou au Tibet, et sourit. Dépaysement culturel, quand tu nous tiens…

    Enfin un havre de fraîcheur ! Le Palais d’été lui plut instantanément, qui offrait une oasis d’eau et de verdure dans la ville empesée de chaleur. Puisque les Chinois semblaient se régaler de glaces de couleur verte (pistache ?), elle décida d’adopter les rites locaux. Erreur fatale. En guise de pistache, le parfum de la glace si verte était… le petit-pois. Singulier. Pas franchement mauvais, mais pas l’extase non plus.

    Sur une barque ils se promenèrent sur le lac Kunming. On évoqua encore l’impératrice CiXi, avec une preuve de sa mégalomanie bien tangible, grâce au bateau de marbre impressionnant de beauté et de démesure. Elle aurait bien aimé le découvrir en hiver, cerné de glace. Mais c’est aussi à elle que l’on devait, en 1886, la construction de celui qui pouvait aussi se traduire par « Jardin de l’harmonie préservée », un nom qui lui allait vraiment bien. De lui, l’UNESCO qui l’a inscrit à son Patrimoine mondial en 1998, dit : « expression exceptionnelle de l’art créatif du jardin paysager chinois, intégrant réalisations humaines et nature en un tout harmonieux ». Toute la ville semblait s’être donné rendez-vous ici, pour marcher, flâner, déguster la fameuse glace aux petit-pois, et prendre les bateaux à tête de dragon pour traverser le lac. L’ensemble était toujours aussi impérial, comprendre beau !

    En revanche, la Muraille de Chine plus tard la déçut. Seule une portion en était accessible, des escaliers, encore des escaliers, toujours des escaliers, et autour des zones de muraille envahies d’arbres et d’herbes. Le seul truc rigolo, c’était le téléphérique pour y accéder, et le toboggan géant pour redescendre. En outre, à ses yeux, c’était un de ces cimetières humains, une construction de plus de 6.700 kms où l’on prétendait que plus de 10 millions d’ouvriers étaient morts à sa réalisation. Deux légendes urbaines continuaient de circuler : que les morts avaient été ensevelis dans la muraille (faux, ils étaient enterrés dans les alentours), et que la Muraille de Chine se voyait depuis la Lune (comme le Palais de Ceausescu en Roumanie, c’était du pipeau !).

    Les organisateurs durent sentir un petit coup de mou dans l’ambiance générale qui se traduit par un démesuré enthousiasme à prendre le toboggan. Toujours est-il qu’ils jugèrent plus prudent de remplacer la visite des tombes Ming et Qing par une activité plus distrayante : le marché de la soie. Un petit briefing préalable s’imposait : contrairement à son nom, le marché de la soie n’était absolument pas la garantie de trouver de la soie véritable. Et ce n’était pas non plus un marché au sens où on l’entend traditionnellement.

    En fait dans « marché de la soie », il n’y avait ni marché ni soie, mais oui marchandage et contrefaçon. On le savait, on acceptait de jouer le jeu. L’autre nom du lieu étant le « Marché du faux », il était fort probable qu’en guise de mallette Louis Vuitton, vous récupériez une sublime Louis Vuittron ! Il fallait négocier tous les tarifs, et si on n’arrivait pas à baisser d’au moins 30% le prix annoncé au départ, cela signifierait qu’on était des zozos crédules.

    La façon chinoise de marchander était carrément musclée. Les vendeuses vous agrippaient, vous insultaient, et parfois même vous tapaient dessus. Comme elles étaient habituées au tourisme, elles savaient parler à peu près toutes les langues du monde. De l’espagnol, elles avaient surtout retenu un mot. Tacaño o tacaña. Radin ou radine. Chaque fois que la négociation tournait à l’avantage des Mexicains, elle se soldait par une tape faussement méchante de la vendeuse, une moue boudeuse et la parole (l’insulte ?) « tacaña ». Il fallait s’y faire. Mais les bonnes affaires, elles, étaient là… Elle eut toutefois la mauvaise surprise de retrouver ici exactement le même sac à mains qu’elle avait acheté au Chiapas (Mexique) dans un de ses voyages, et dont elle avait cru jusqu’à ce jour qu’il était fabriqué par de petites mains indigènes mexicaines ! Ah, la mondialisation !

    Au bout de deux heures de négociations ardues pour tout, y compris la moindre babiole, elle sortit exténuée du supermarché géant sur sept étages. Dehors, elle retrouva d’autres membres du groupe, aussi abattus qu’elle. On finissait par rêver de prix justes et établis, de boutiques suaves et tranquilles où l’on ferait son petit shopping, tranquillement, à l’occidentale. Et ce qui avait été rigolo et distrayant le premier quart d’heure, était très vite devenu lassant. Chacun racontait comment il s’était fait engueuler ici, taper là-bas, et arnaquer ailleurs. Voire jeter de la boutique pour certains qui avaient eu la négociation un peu trop agile.

    On retourna une dernière fois déguster le canard impérial, car demain déjà, il faudrait quitter Pékin. Leur maître de bouddhisme eut un rire : « Fini le libertinage, commence le pèlerinage » !

    Vidéo Palais d’été

    Vidéo Muraille de Chine

    https://youtu.be/vky-SbVCaro

    Anecdotes et petits plus…

    Palais d’Eté : ce qu’en dit l’UNESCO – cliquez ici

    Muraille de Chine : ce qu’en dit l’UNESCO - cliquez ici

    Marché de la soie : A Pékin, le « marché du faux » se trouve sur l’ancienne Rue de la Soie, d’où son nom plus élégant que la réalité. Jusqu’en 2004, la Rue de la Soie ou Xiushui Jie était encore réputée pour vendre des soieries. Mais depuis les choses ont changé. Le Marché de la Soie est un immense building de sept étages. Au rez-de-chaussée, vous trouverez un bureau d’informations, des cafés et des boulangeries, ou glaciers. Au sous-sol, chapeaux, sacs à mains, chaussures, accessoires. Le 1er étage est dédié aux enfants (et à la manucure pour les dames). Au 2ème étage, voici le fameux marché de la soie, avec même un musée dédié. Au 3ème étage, bric-à-brac, peintures chinoises, calligraphie, éventails, matériel électronique. Le 4ème étage est celui de la bijouterie, des montres et encore des sacs. Au dernier étage, on peut tester le « restaurant obscur », vous mangerez dans le noir (ne venez pas pleurer après que vous avez bouffé du chien, sans le savoir !)

    Diaporama

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