Si elle paiera encore les dégâts en 2019, la Fédération assure que la situation ne sera plus tenable en 2020.
Ces derniers temps, réunions et assemblées se succèdent dans le petit monde de la chasse. Après une rencontre « cordiale » entre la Fédération nationale des chasseurs et la FNSEA (dont on se souvient des déclarations musclées de la présidente ces derniers mois) le 27 août dernier à Paris, une nouvelle réunion départementale avait encore lieu entre Fédération des chasseurs des Landes, Syndicats agricoles, Chambre d’agriculture et coopératives ce 6 septembre.
Évidemment, le sujet des dégâts causés par le gros gibier (et principalement les sangliers) figure depuis un moment en tête des préoccupations des parties prenantes. Et alors que la sonnette d’alarme semblait déjà tirée par les fédérations nationale et départementales de chasseurs depuis de longs mois, les derniers chiffres communiqués à la presse par Jean-Luc Dufau, vice-président de celle des Landes, interpellent forcément.
Avant même que l’on puisse comptabiliser les dégâts uniquement observables pendant et après la récolte du maïs, la facture s’élèverait déjà sur le département à au moins 2 millions d’euros, c’est-à-dire 2 fois plus que l’an dernier (voir notre article paru en février - ici).
Une équation de plus en plus complexe…
Après le semis, 1.067 hectares auraient été détruits, soit au moins 700 de plus que ces dernières années. Et pourtant, la fédération landaise déclare que ses 21.000 chasseurs ont déjà « prélevé » 15.000 sangliers cette année. Il y a dix ans, les détenteurs d’un permis étaient 6.000 de plus et n’abattaient que 4.000 bêtes. Et l’on estime qu’il faudrait en tuer 30.000 pour assurer une régulation correcte du gibier sur le département...
La situation est donc plus que jamais explosive, à l’image d’ailleurs de ce qui s’observe dans toute la France, où 4 millions de sangliers occasionneraient 30 millions d’euros de dégâts sur les terres agricoles chaque année, pour seulement 600 à 700.000 animaux prélevés.
Pour les fédérations de chasse, le principe du « régulateur-payeur » (en vigueur depuis 1968) est tout simplement à bout de souffle. Elles déclarent ne plus pouvoir assumer seules la facture. Tout comme ses 3 voisines des Pays de l’Adour, celle des Landes, si elle annonce qu’elle paiera bien en 2019, déclare qu’elle ne le pourra plus en 2020 et qu’il faudra revoir le système d’ici là.
Cotisation, prix du timbre, taxe territoriale payée par les associations communales de chasse et les propriétaires : les principaux leviers de financement des dégâts auraient déjà été exploités. Pour la Fédération départementale, aller plus loin ne ferait donc que décourager les chasseurs et accentuer la décrue de leur nombre, alors qu’ils se disent également contraints par le cadre de la régulation et des battues administratives.
Pour justifier son propos, Jean-Luc Dufau a notamment établi un parallèle assez cinglant entre d’un côté les « 100 millions de fonds publics » que coûteraient chaque année notre population de 500 loups, et de l’autre les 50 millions que pourraient coûter cette année aux fédérations de chasse les dégâts causés par les sangliers.
Bref, puisque la sonnette d’alarme est déjà cassée, on se contentera de dire qu’il semble y avoir une réelle urgence à se mettre autour de la table… En attendant les prochaines échéances, une réunion d’information à destination des chasseurs sera organisée le 26 septembre prochain à Morcenx.
Rendez-vous sur le site des chasseurs landais
Photos : S. Lardos
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