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Publié le Mis à jour le

1500 COUPS DE POUCEMarion Chalot, "agricultrice du gave" à Navarrenx

Passionnée par un métier vertueux, la jeune femme exploite deux microcentrales hydroélectriques autour du pool Masseys. Vous pouvez l’encourager en lui apportant votre coup de pouce personnel.
Le barrage hydraulique sur le gave d’Oloron, qui date de 700 ans, permet aujourd’hui de produire de l'électricité couvrant les besoins de 4.000 personnes. Une activité totalement intégrée dans la nature.

« Après des études agricoles, puis une expérience professionnelle au Crédit Agricole, concernant le développement d’activités liées à la mer, j’ai décidé de rejoindre mon père pour m’occuper des microcentrales béarnaises » raconte Marion Chalot (37 ans).

« Je ne le regrette pas, tellement le travail est à la fois varié et utile. Au-delà du fait de produire une énergie qui est la moins émettrice de gaz à effet de serres, nous jouons un rôle important au service de la nature environnante, de la faune et de la flore, mais aussi pour l’entretien du gave. De plus, notre activité n’est pas délocalisable et les investissements que nous faisons s’inscrivent dans la durée. Une turbine fonctionne largement plus de 50 ans, parfois plus d’un siècle ». 

En 1996, Jean-François Chalot, déjà à la tête de deux centrales dans l’Est, s’est porté acquéreur du barrage proche de Navarrenx. Originaire de Pau, il voulait investir en Béarn en faisant revivre ce site à l’histoire aussi tumultueuse que le gave. Ce moulin, confisqué à la Révolution, puis vendu aux enchères, a été relancé par la famille Masseys au début des années 1900. La minoterie, collée à la centrale hydroélectrique, a connu de belles heures avant de subir la loi d’une concurrence féroce et d’être obligée de fermer.

Marion Chalot sur le chantier

Une passe à poisson efficace…

L’hydroélectricité a permis de faire revivre ce site. « En 2010, une nouvelle passe multi-espèces a été créée pour faciliter le passage des poissons, en montaison comme en dévalaison. A partir de là, nous lui avons associé une nouvelle microcentrale. Saumons, anguilles, aloses, lamproies marines, truites de mer… peuvent ainsi circuler sans risque dans l’un des dernières rivières d’Europe avec autant de migrateurs » insiste Marion.
 
Seize bassins ont été construits, comprenant une station de comptage, avec des caméras permettant également une identification, en collaboration avec l’association Migradour. « Nous enregistrons le passage de plus de 1.500 saumons par an. Ce sont les anguilles qui sont le plus compliquées. Elles veulent traverser la turbine. Ce qui nous a obligé à mettre des grilles et des systèmes pour éviter qu’elles forcent le passage et pour les orienter ».

Parallèlement, les centrales sont confrontées au problème des sédiments et des déchets charriés par le gave. Des trous ont été aménagés pour piéger les cailloux, tandis que le nettoyage autour de la centrale doit être fréquent, surtout après chaque crue.
 
« Nous devons surveiller de près la météo pour anticiper ses conséquences sur le débit du gave. Quand il devient trop important, il faut mettre la centrale en sécurité et ouvrir les vannes. Normalement, le débit est d’environ 70 m3 par seconde. L’année dernière, en décembre et janvier, il est monté à deux reprises jusqu’à 1.000 m3 par seconde » souligne Marion Chalot.
 
L’équipe surveille la situation via le site Vigicrues mais aussi sa station de mesure à Oloron. « Cela se passe aussi au jugé, avec une connaissance fine des éléments pour savoir quand préserver la centrale. A l’automne, c’est plus compliqué, avec les feuilles, les branches… dès 140 m3 par seconde, le débit peut poser des problèmes ».
 
Après chaque crue, un gros travail de nettoyage s’impose, avec beaucoup de plastiques, de toutes sortes et de toutes tailles, des batteries, des bidons de fer, des pneus… Il faut ramasser, trier et amener tout cela à la déchetterie. Quant au bois, il est mis de côté pour différentes utilisations.


COUPS DE POUCE

Vous pouvez aider Marion et son équipe pour des travaux de nettoyage autour des deux centrales, mais aussi sur l’île Masseys, ouverte au public. « Nous allons réaménager le canal pour qu’elle redevienne une île ». En remerciement, Marion vous propose de repartir avec du bois de chauffage. C’est aussi une bonne occasion pour visiter le site.

Contactez Marion au 06 88 44 47 06..

Vous pouvez aussi suivre Marion sur Linkedin et lui adresser des messages d’encouragement.


De nombreux projets et beaucoup d’énergie…

Marion Chalot pétille d’idées pour développer le site, accompagnée par un collaborateur plein temps pour la maintenance, et un autre pour l’entretien extérieur du site.
 
Bien entendu, des investissements réguliers sont nécessaires pour moderniser les deux centrales. « Il y a encore beaucoup d’optimisation de puissance possible et des gains de productivité » précise Marion qui garde un œil en permanence vers d’autres centrales à relancer.
 
« Nous avons un projet dans le Massif central, et un autre ici : la réhabilitation de la centrale du pont à Navarrenx. C’est l’une des plus anciennes de France qui permettait à la commune de produire son électricité. Elle possède encore une vieille machine de la fin du 19e siècle », se réjouit Marion Chalot. « C’est purement un projet passion, car cette microcentrale est trop petite pour être rentable. Elle pourrait accueillir le public pour faire découvrir l’hydroélectricité et tout son environnement. Nous avons aussi l’idée de créer une Maison du gave sur le site de l’ancienne centrale. Elle pourrait être mis à disposition d’associations pour organiser des évènements, des marchés, des expos… Un comité de pilotage sera mis en place pour affiner les projets ».

Parmi les autres projets : l’utilisation du bois récupéré en amont du barrage. « Nous étudions notamment la possibilité de fabriquer sur place des pellets pour le chauffage, en utilisant notre énergie hydroélectrique. Ce n’est pas si simple, car le bois récupéré est très chargé en sable et gravier. Nous avons déjà pris contact avec la Région et l’Ademe et nous voudrions trouver une machine pour réaliser des tests en étant ouvert à une coopération avec un partenaire ».
 
A noter que l’entreprise a été accompagnée efficacement par la CCI Pau Béarn et Fabien Apheceix, notamment dans le cadre du projet de développement de son propre système de pilotage à distance de centrales hydroélectriques.
 
Le dynamisme et l’enthousiasme de Marion Chalot méritent un beau coup de chapeau, en plus de coups de pouce.
 
Informations sur le barrage Masseys et les centrales, ici

Voir le profil linkedin de Marion Chalot


AUTRES COUPS DE POUCE POSSIBLES

Directement ou par vos relations, vous pouvez peut-être accompagner Marion dans ses différents projets : la réhabilitation de l’île Masseys et de la centrale du pont de Navarrenx, la création de la Maison du gave, l’installation d’une machine pour fabriquer des pellets…

Prenez contact avec elle au 06 88 44 47 06

Partenaire : CCI Pau Béarn

Commentaires (2)


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claire-emmanuelle mercier
il y a environ 1 an -
Bravo pour ce bel article et le soutien à l'hydroélectricité de proximité !
Richard ROUVRAIS
il y a 10 mois -
Bonjour Marion d'abord bravo . Je suis propriétaire d'un moulin (à grains ) à Laruns que nous avons entièrement rénové. Il est situé sur un canal dit canal des moulins. Le but pour nous est de sauver le patrimoine et de faire savoir au public l'histoires des moulins. Je fais partie de l'association Ardaza-Arroudet qui a participé à cette rénovation. Adishatz

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