Une chercheuse originaire de Besançon a travaillé pendant 7 ans pour faire une thèse de sociologie sur les miracles de Lourdes. Cela lui a valu de recevoir le prix de la meilleure recherche universitaire, décerné par le journal Le Monde. A force de patience, Laeticia Orgozelec a pu avoir accès aux dossiers des 69 miracles officiels répertoriés depuis 1858, année des apparitions de la Vierge à Bernadette Soubirous. Sa thèse va être publiée aux Presses Universitaires de France.
L’étudiante s’est notamment penchée sur les procédures conduisant à l’officialisation des miracles. Elle rappelle ainsi que très vite les apparitions ont attiré des milliers de personnes. « Le pouvoir impérial s’en inquiète. La révolution de 1848 n’est pas si loin, et les regroupements incontrôlés ne plaisent pas aux autorités. » D’autant que des dizaines de « visionnaires », souvent des enfants et adolescentes, apparaissent dans d’autres grottes et lieux des Pyrénées.
La jeune femme a également passé au crible deux miracle reconnus. Jeanne Frétel (52e), arrivée mourante à Lourdes accompagnée de son cercueil, a retrouvé vie après avoir reçu la communion. Jean-Pierre Bély (66e) a été guéri d’une sclérose en plaques lors de son séjour. Si le premier cas a été reconnu rapidement, le second n’a été validé qu’après onze ans de procédures.
Cette thèse illustre la complexité des approches entre la médecine et l’Eglise. « Depuis 1858, les autorités médicales de Lourdes ont enregistré plus de 7.000 déclarations de guérison. Environ 2.000 ont été jugées « inexplicables en l’état des connaissances médicales », et seulement 69 ont été reconnues « miraculeuses ».
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