Le magasin Coeur de frais de Lescar, jusqu'à présent détenu en propre par ce réseau, est passé sous le statut de licence de marque. S’il prend son indépendance, il conserve les valeurs d'origine des fondateurs et la volonté de servir ses clients avec des produits frais de qualité au prix juste. C’est Laure et Quentin Lagarde qui sont désormais aux commandes.
« Contre toute attente, c’est un métier qui me plaît. C’est vrai qu'au départ je ne pensais pas travailler un jour dans ce domaine. Tout faire pour aider les clients à bien manger et à un prix correct, c’est très satisfaisant », assure Quentin Lagarde, qui a oeuvré pendant 15 ans en tant que chef d’un centre de vitrage automobile.
Ce changement de vie professionnelle, il le doit à sa femme : Laure, qui travaille dans l’alimentation dès l'âge de 14 ans. Depuis 12 ans, elle était dans un magasin bio; apprentie, elle a évolué en interne, jusqu’à devenir directrice.
« J’avais besoin de voir autre chose. Après une courte période de chômage, elle postule finalement dans l’enseigne Cœur de frais, à Bayonne. À l’ouverture du magasin de Lescar, elle migre en Béarn au poste de directrice adjointe, puis en devient la directrice d’exploitation. Nous avons parlé avec l’ancien gérant, qui allait se lancer dans la licence de marque et qui nous a vendu le magasin de Lescar », raconte Laure Lagarde.
L’inséparable duo propose une cinquantaine de marques, dont 70% de produits locaux. Passionnés par le contact avec les clients, ils aiment particulièrement leur proposer du frais et du local et vendre des produits bons pour eux. Laure et Quentin ont toujours eu pour projet d’ouvrir leur propre magasin. Ça ,c'est fait !
« Un véritable atout »
Ils découvrent le Réseau Entreprendre Adour par hasard, lors de leur recherche de financement. Après avoir déposé un dossier, le couple a été sélectionné pour faire officiellement partie des 18 lauréats de la promotion 2022. Ils bénéficient ainsi d’un prêt d’honneur et d’un accompagnement par deux mentors.
« Au final, le prêt d’honneur est secondaire. Ça nous aide beaucoup et nous nourrit. C’est surtout un accompagnement de qualité. Participer au club des lauréats est un avantage incroyable. Chacun vit à peu près la même pression, le même stress. On se soutient et s’écoute », précise Quentin Lagarde.
Chaque mois, les lauréats de la promotion se réunissent dans un groupe de parole. « Il y a quelque temps, nous étions au fond du seau, ils ont tous su nous apporter des réponses et nous épauler. Le plus important pour un jeune chef d’entreprise, c’est d'être bien entouré. C’est difficile d’être seul, isolé. Le Réseau Entreprendre Adour est un véritable atout », confie-t-il.
COUPS DE POUCE
Dans les prochains mois, Laure et Quentin souhaitent mettre en place un service de drive et de livraison à domicile (le site de l’ancien drive Auchan si prête d’ailleurs parfaitement). L’idée est de répondre à une demande grandissante de la part de leurs clients et de concurrencer les enseignes qui s’y sont déjà mises.
La licence de marque est en charge du développement du drive, mais c’est un peu en stand-by depuis quelque temps. Dans les prochains mois, ils vont donc embaucher du personnel.
Si vous voulez les aider dans leur développement, n’hésitez pas à les contacter par mail. Quant à soutenir les producteurs locaux, vous savez ce qu’il vous reste à faire.
Apprendre le métier de chef d’entreprise
Pour les accompagner dans cette nouvelle vie, Laure et Quentin Lagarde peuvent compter sur le soutien de deux mentors : Alexandre Labrousse, gérant des magasins Darty d’Oloron, Orthez et Saint-Jean-de-Luz, et Vincent Buronfosse, le fondateur d’Orpi Sud 64.
D’origine nantaise, ce dernier est arrivé à Pau en 1988 et a décidé de s’y installer définitivement. Après une première expérience professionnelle de 12 ans en tant que commercial chez Selecta, une société de vente de distributeurs de boissons, il a ouvert sa propre agence immobilière, ORPI Sud 64 en 2003.
En 2018, à la recherche d’un réseau d’entrepreneurs à intégrer, c’est finalement Alain Luquet qui le guide vers le Réseau Entreprendre Adour et l’accompagne à une soirée de présentation. « Ҫa été un déclic, c’était exactement ce que je recherchais : de l’humain avant tout. Si mon expérience peut servir à quelqu’un d’autre, alors pourquoi pas ! ».
Depuis, il a conseillé plusieurs jeunes chefs d’entreprise : un primeur, un gérant d’escape game et un certain pâtissier nommé Jean-Baptiste Grangé, vainqueur de l’émission télévisée du meilleur boulanger de France. Les néo-entrepreneurs sont accompagnés par deux mentors, ce qui leur offre deux visions et compétences complémentaires.
« En ce qui me concerne, je choisis les personnes que je vais accompagner de façon très naturelle, selon le feeling. On ne va pas leur apprendre leur métier, mais plutôt leur offrir un regard neuf et expérimenté sur leurs problématiques sur les questions administratives, financières, de ressources humaines… Bref, les points communs de tous les entrepreneurs, quelle que soit leur activité. Le métier de chef d’entreprise ne s’apprend pas à l’école, mais sur le terrain », précise Vincent Burronfosse.
Pour le chef d’entreprise, ce dispositif est aussi enrichissant pour les mentors, que pour les néo-entrepreneurs. « Cela me permet d’avoir une réflexion sur ma propre société. Participer à cette démarche altruiste m’apporte une satisfaction personnelle et me nourrit, en me faisant revivre mes débuts en tant que chef d’entreprise. Si j’avais pu bénéficier d’un tel dispositif, ça m’aurait grandement aidé ».
Noémie Besnard
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