C'est en 1989, sous l'impulsion du Département des Landes et du préfet de l'époque, Henri Emmanuelli, que le festival Arte Flamenco est organisé pour la première fois. Depuis, bien du chemin a été parcouru pour ce qui est devenu le plus grand festival de flamenco du monde hors des frontières espagnoles. Il a d'ailleurs été décoré dans la nouvelle catégorie « promotion internationale du flamenco » lors des Prix Internationaux du Flamenco « Manolo Sanlúcar » de cette année. La raison, au-delà d'une programmation toujours de qualité, c'est sûrement l'ouverture de cette dernière au grand public, pas forcément initié au flamenco.
Cette année, cette dimension populaire est plus que centrale à l'événement. Par exemple, un nouveau village sera créé place Charles-de-Gaulle. « Nous allons y bâtir un véritable village lando-andalou pour accueillir artistes, exposants, producteurs locaux et public, ce qui permettra de mieux articuler le in et le off », explique Lionel Niedzwiecki, directeur du festival, dans un communiqué sur le site de l'événement.
Gratuit et accessible durant toute la durée de l'événement, il proposera au public des spectacles eux aussi gratuits, comme les soirées d'ouverture et de clôture, entre autres. Le village accueillera aussi la billetterie et la boutique du festival, ainsi qu'un marché de producteurs locaux. « C'est l'ancienne place des halles, une place populaire, nous étions dans cette logique de créer des événements et des temps forts, tout s'est charpenté naturellement », ajoute François Brunissen, du café La Madeleine.
La proximité avec les artistes sera aussi de la partie, avec notamment des rencontres quotidiennes dans ce nouveau village. Les traditionnels ateliers et cours de flamenco seront eux aussi maintenus, et du côté de la programmation, les organisateurs ont souhaité un événement accessible au plus grand nombre, et ont ainsi décidé de proposer environ 80% des spectacles gratuitement. En plus du village et du Café Cantante, lieu central du festival, d'autres rendez-vous sont prévus au cinéma Le Grand Club, sur l'esplanade du Midou, au Centre d'Art Contemporain Raymond-Farbos, et même dans des écoles, crèches, Ehpad, et à l'hôpital. L'idée étant, encore une fois, d'avoir des actions pour tous les publics.
Le coup d'envoi de cette 34e édition du festival Arte Flamenco sera donc donné le lundi 26 juin à 19h00 sur la place Charles-de-Gaulle grâce à un spectacle d'Águeda Saavedra. Le Café Cantante lancera son festival le lendemain soir avec une première mondiale en la présence de Farruquito qui proposera son nouveau spectacle « Alma nueve ».
Une vingtaine d'autres rendez-vous suivront, dont le festival jeune public les 28 juin et 1er juillet pour les enfants de 5 à 14 ans, et le retour du traditionnel vendredi aux airs de la culture gitane. Le Café Cantante fermera ses portes suite à un spectacle de Jesús Carmona, remplaçant de dernière minute d'un Israel Galván blessé. Le festival se terminera quant à lui sur une soirée populaire, au village, animée par la Peña La Estrella.
« Avoir un tel niveau de programmation pour tous les goûts et tous les porte-monnaie; vulgariser, aller vers les publics empêchés, proposer la gratuité et faire du populaire qui est l'essence même du flamenco... Quelle chance pour une ville comme la nôtre d'avoir un tel festival ! », se réjouit Charles Dayot, maire de Mont-de-Marsan.
Au-delà du chant et de la danse, le Centre d'Art Contemporain Raymond-Farbos accueillera une exposition du photographe Pascal Bats qui fera une vaste rétrospective des 20 ans du festival. Une autre exposition, en partenariat avec le musée Despiau-Wlérick, sera aussi de la partie. Des conférences, tables-rondes, et films viendront également animer une semaine qui s'annonce chargée. Avec tous ces rendez-vous, on se demanderait presque sur quel pied danser...
Timothé Linard
Un festival qui s'ouvre très largement...
En plus de sa semaine de fête, le festival Arte Flamenco cherche à toucher du monde tout le reste de l'année. Ainsi, du 27 au 29 janvier, le festival montois s'exportait à Soustons pour ce qui était alors sa première formule hivernale. Une réussite aussi bien sur le contenu de l'événement que sur l'attrait du public, qui devrait entraîner d'autres voyages intradépartementaux. Des pistes sont par exemples envisagées à Labouheyre, et à Mimizan...
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