Manuel Valls avait annoncé le 8 avril dernier la suppression des Conseils généraux. Aujourd’hui, la page est tournée. Devant l’Assemblée des Départements de France, il a quasiment officialisé le maintien de cette couche du millefeuille, vantant même le rôle essentiel des Conseils généraux. Bref, rien ne bougera vraiment avant… 2021.
.
Par cette déclaration, le premier ministre était dans la politique de la main tendue à tous ceux qui sont opposés à la disparition des Départements, à droite comme à gauche. Sur cette réforme, le premier ministre a souhaité arriver à un consensus entre l’Assemblée nationale, le Sénat et le gouvernement.
.
Ceci dit le problème reste entier puisque l’objet de la réforme était à la fois d’alléger la cascade d’échelons territoriaux et de faire des économies. C’est devenu une obligation.
Alors, quelle solution si rien ne change ? Côté budget, il a été question de compenser la baisse des dotations de l’Etat par une remontée vers le niveau national du financement du RSA (revenu de solidarité active). Bizarre.
.
.
Avant de se rendre à l’Assemblée des Départements de France, Manuel Valls a été reçu par le maire de Pau. Le ton a été donné par le premier ministre qui a confirmé, à propos de François Bayrou, ce qu’il avait déjà déclaré dans un interview : « la main est toujours tendue ».
.
Effectivement, cette rencontre n’est pas restée protocolaire. Mais pas du tout.
Et François Bayrou de commencer par un très explicite clin d’œil inspiré de l’histoire du Béarn : « Les gens du Béarn qui se cherchaient un chef entendirent faire l’éloge d’un chevalier de Catalogne, lequel avait eu de sa femme des enfants jumeaux. L’un avait les poings fermés et l’autre les mains ouvertes, et ils choisirent celui qui avait les mains ouvertes ». Pour ceux qui ne le saurait pas, Manuel Valls est né à Barcelone avec son frère jumeau.
.
Le président du MoDem est allé plus loin en déclarant, après cette rencontre, que désormais « aucune force politique ne pourra gouverner seule », ajoutant : « le temps où les uns ou les autres avaient à eux seuls une majorité suffisamment large et une adhésion populaire suffisamment établie pour pouvoir affronter les difficultés, ce temps-là est fini ».
.
Pour conclure, François Bayrou a prôné « une nouvelle pratique politique ». Pour lui, des forces politiques différentes devront travailler ensemble, « sans se renier et sans se rallier ».
Et, en réponse, Manuel Valls a souligné le besoin « de dialogue, de compréhension et de convictions » en cette période de crise. Le premier ministre a été clair en s’adressant au président du MoDem : « Je ne doute pas que vous et moi continuerons notre dialogue républicain et fructueux ».
.
A Pau, Manuel Valls et François Bayrou ont venté abondamment les mérites d’Henri IV qui a su pacifier et faire l’unité.
Cette matinée de main tendue ne restera certainement pas sans lendemain.
Réagissez à cet article
Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire