Que se cache-t-il derrière cet acronyme ATHS ? Ce Congrès International bisannuel qui va se dérouler du 24 au 27 octobre prochain à Biarritz signifie Addictions, Toxicomanie, Hépatites et Sida. Organisé par la Société Européenne Toxicomanie Hépatites Sida (SETHS) et en partenariat avec l’association Bizia, qui est un Centre de Soins, d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie situé à Bayonne, le colloque se tiendra au Casino Bellevue de Biarritz.
Afin de replacer l'association Bizia dans le contexte relatif à l'événement, le directeur n'est autre que le psychiatre/addictologue Jean Pierre Daulouède qui, avec son équipe, œuvrent tous les jours à prendre en charge les personnes atteintes d'addictions de toutes sortes. En effet, tout le monde connaît les addictions au tabac, à l'alcool ou encore aux drogues mais il existe aussi des addictions dont la source n'est pas rattachée à une substance, telles que le jeu, la cyberdépendance ou encore l'addiction au sexe.
Combattre les addictions
Nous vivons aujourd'hui dans une société de consommation qui nous pousse toujours plus loin dans toutes sortes d'addictions. Si certaines d'entre elles ne sont pas dangereuses pour la santé, le fait d'être « shopaholic » ou encore être « addict » aux jeux, peut rapidement mener à une déroute financière, voire même à un endettement irréversible. Concernant les addictions à des substances, qu'elles soient licites ou illicites, elles sont de plus en plus banalisées et touchent tout le monde.
Si Jean-Pierre Daulouède dirige l'association Bizia depuis 2007, il est aussi à l'initiative du Congrès qui existe lui, depuis 1993, année où la première édition eut lieu à St Tropez. Fondé sur des méthodes concrètes qui ont fait leurs preuves, le colloque réunit des personnalités du monde entier qui interviennent sur toutes les addictions.
Concernant le colloque en lui-même, le psychiatre addictologue Jean-Pierre Daulouède souligne que « le plus dur c'est de faire en sorte que les gens s'écoutent et se comprennent car l'ATHS ce n'est pas que des médecins ! Il y a des travailleurs sociaux, des politiques, des représentants d'usagers, etc ... Ils ne parlent pas tous la même langue (au propre comme au figuré ), c'est pourquoi nous nous efforçons depuis toujours d'avoir une traduction simultanée anglais, francais, espagnol. »
Un programme ultra complet
Cette 16e édition va couvrir un programme chargé et notamment aborder le mardi 24 le phénomène de mode qu'est la cigarette électronique, qui pose une question : « La vape : outil de cessation du tabagisme, simple outil de réduction des risques et dommages ou porte d’entrée vers l’addiction à la nicotine ? » Les opiacés tiendront une place importante le jour suivant et beaucoup d'ateliers auront lieu dont un sur le « binge drinking » qui consiste à s'alcooliser massivement dans un temps très court, un autre phénomène de mode qui fait malheureusement fureur chez les plus jeunes.
La légalisation du cannabis fera aussi partie des thèmes abordés puisqu'un débat se déroulera le jeudi 26 octobre à 17h, avec des intervenants de plusieurs pays, l'occasion d'établir un état des lieux au niveau mondial. Jean-Pierre Daulouède insiste sur l'intérêt de la présence de différents pays « notre rayonnement transfrontalier franco-espagnol et une garantie d'indépendance et de richesse sur les sujets abordés. Nous apportons notre pierre à l'édifice d'un débat politique, philosophique et sanitaire. »
Ce rendez-vous est devenu incontournable pour les professionnels de l'addictologie à travers le monde depuis des années maintenant.
Sébastien Soumagnas
L'association Bizia œuvre tous les jours pour
La prise en charge bio-psycho-sociale des usagers de drogues (orientation des patients et programme de substitution).
Les actions de prévention en milieu scolaire auprès des élèves et des professionnels d'éducation (collèges et lycées).
Les actions de Réduction des Risques afin de prévenir et de limiter les dommages liés à l'usage des drogues.
L'aide et conseils aux familles qui peut prendre la forme d'une simple information, d'un soutien ponctuel ou d'un suivi régulier.
Le sevrage tabagique avec suivi médical, conseils en hygiène alimentaire, entretiens motivationnels et thérapies cognitives et comportementales.
Les consultations cannabis avec entretien, ou suivi médical et thérapies cognitives et comportementales.
L'élaboration de travaux de recherche scientifique et d'évaluation de la prise en charge.
Le travail en réseau permettant aux professionnels de la santé de débattre des problèmes observés dans la prise en charge des usagers de drogues.
La mise à disposition d'information pour tout public (professionnels de santé, usagers ou autres) au sein du centre de documentation.
La création de contrats de partenariat, avec les associations poursuivant des buts similaires à ceux de l'association.
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