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Cauneille : la vie en rose(s) au Pourtaou

Les beaux jours arrivent : c’est le moment d’aller faire un tour dans ce domaine au cœur du Pays d’Orthe, dont la belle roseraie est ouverte chaque année au public jusqu’à la mi-juillet.
Cauneille : la vie en rose(s) au Pourtaou
Domaine aménagé et enrichi par l’illustre poète et romancier landais Jean Rameau, le Pourtaou attire chaque année quelques centaines de visiteurs. Un petit paradis confidentiel préservé grâce aux efforts de l’association des amis de l’écrivain.

C’est en 1899 que Laurent Labaigt (prononcez « Labatche »), dit Jean Rameau (1858-1942), acquit à Cauneille sa métairie du Pourtaou, incluant la grange attenante et quelque 60 hectares de terres alentour. Le fruit des succès littéraires de ce brillant sujet landais, fils de paysans passé par le collège de Dax puis par Bordeaux et Paris, où il accéda de son vivant à une belle reconnaissance. Poète et romancier désormais un peu (trop) oublié, Jean Rameau était aussi un artiste complet dont le domaine porte la marque, à la fois peintre, sculpteur, architecte… et jardinier : autour de 1910, il créa ainsi une roseraie à proximité de sa demeure à partir de ses propres plans, toujours conservés.
 
Après le décès de Rameau, cette roseraie fut malheureusement laissée à l’abandon. « Nous avons eu l’idée de la reconstituer à la suite de la parution d’un article de Maïté Labeyriotte dans la revue Orthenses, éditée par le centre culturel du Pays d’Orthe. Cet article avait été conçu avec de vieilles photos du site issues des archives de Jean Rameau. Le domaine étant inscrit aux monuments historiques depuis 1999, la DRAC de Nouvelle-Aquitaine nous a envoyé une architecte paysagiste. Celle-ci s’est assurée que la nouvelle roseraie soit conforme au plan originel de Rameau », relate Jacqueline Sarthou, qui accueille les visiteurs au Pourtaou et préside l’association des Amis de Jean Rameau.

Rosiers d’hier et d’aujourd’hui

Bien sûr, le poète landais ne pouvait qu’aimer les roses, omniprésentes dans sa production littéraire. Elles lui étaient d’ailleurs familières : « À l’époque de sa jeunesse, les métairies et maisons locales étaient entourées de murs qui en délimitaient la cour, et ces murs étaient très souvent bordés de rosiers », explique Jacqueline.
 
En 2018, un pépiniériste est finalement mis à contribution et 600 rosiers de variétés multiples, récentes ou anciennes, sont mis en terre, venant s’ajouter à la centaine de rosiers préservés plantés au temps de Rameau. Un trésor qui se mérite, aussi précieux que fragile : « Les roses anciennes ne fleurissent qu’une fois, contrairement à celles d’aujourd’hui qui durent plus longtemps. La plus ancienne variété de la roseraie, baptisée Bougainville, remonte à 1822 », précise notre guide.
 
Bien entendu, on pourra contempler (et humer !) sur place la variété « Jean Rameau » (1918), spécialement imaginée pour le poète, ainsi que des curiosités comme l’élégante « Mousseline » (1881) ou, s’il n’est pas trop tard, la très discrète « Viridiflora », variété chinoise à l’étonnante couleur verte.

Depuis 2018, la roseraie s’est progressivement étoffée : « J’ai par la suite fait beaucoup de boutures. La roseraie compte aujourd’hui un millier de rosiers », résume Jacqueline. Au menu : présentation de Jean Rameau et du Pourtaou devant la façade ouest de la maison, visite de la roseraie en passant sous sa charmante tonnelle (où sont disposés photos et plans d’époque), puis petite station du côté est de la métairie, avec passage par la grange, aussi habilement que malicieusement transformée par le poète en chapelle « Notre-Dame-des-Poules » : à l’intérieur, 12 panneaux présentent la vie et l’œuvre de Jean Rameau. Pour faire d’une pierre deux coups, les visiteurs pourront se procurer là des rééditions d’œuvres du poète publiées par l’association.
 
Ajoutons que chaque année en cette période d’ouverture, sont organisées au Pourtaou les « Rencontres Jean Rameau », dont la direction artistique est confiée à l’organisateur de spectacles Jean-Claude Barens. Cette année, ces journées auront lieu les 14 et 15 juin.
 
La roseraie est ouverte jusqu’au 15 juillet, de 13h à 19h, tous les jours sauf le mardi. Prendre contact pour les visites guidées et les groupes. Prix : 6 €. Possibilité de pique-niquer sur place. Dépaysement garanti !
 
Informations et contact

Des nouvelles de la Gloriette...

On s’en souvient : le mausolée érigé par Jean Rameau pour lui-même sur les hauteurs de son domaine a été le premier monument landais à profiter de la fameuse mission Bern en faveur du patrimoine. C’était en 2018. « Les travaux ont commencé en 2020 et se sont achevés en 2022. L’endroit était accessible pour les Journées du patrimoine 2022 », indique Jacqueline Sarthou.
 
Au total, plus de 240.000 euros ont été dépensés pour restaurer la Gloriette (avec des financements de 50.000 par la mission Bern et de 97.300 par la DRAC, le reste ayant été à la charge de notre interlocutrice, propriétaire du site). Le résultat est assez spectaculaire, à la hauteur du grand écrivain landais. Une inauguration destinée aux Amis de Jean Rameau et aux officiels est prévue prochainement.
 
Outre sa valeur patrimoniale, Jacqueline Sarthou note que « beaucoup de locaux ont des souvenirs très personnels avec ce lieu », où les amoureux, « déjà du temps de Rameau », avaient coutume de venir chercher un peu d’intimité…

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